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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0148

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168

L’UNIVERS.

navigable à d'assez grands bateaux. Lu-
cullus fit tirer à terre un des plus
grands, et le fit traîner sur un chariot
jusqu’à la mer et y fit embarquer des
soldats, etc. » Ce lac ne communiquait
donc pas avec la mer. Un autre passage
prouve que tous ces événements se pas-
saient sur la rive gauche du Rhyndacus,
c’est-à-dire en Mysie. Un corps de
troupes de Mithridate, qui était sorti
pour faire des vivres (1), fut surpris par
Lucullus et taillé en pièce. « Lucullus
les atteignit, près de la rivière du
Rhyndacus et en fit un tel carnage que
les femmes même de la ville d’Apol-
lonia sortirentet allèrentdépouillerceux
qui revenaient chargés de vivres. Les
deux villes et les deux lacs sont donc par-
faitement distincts.
La ville de Dascylium a cependant
subsisté sous l’empire byzantin ; elle
était épiscopale sous l’archevêque d’A-
pamée; voilà tout ce qu’on en sait. Ce
qui a été écrit sur ce sujet dans les
temps modernes n’est qu’un tissu d’er-
reurs. Selon Baudrand (2), cette ville
existe encore sous le nom deDiaschilo;
« elle est assez bien entretenue par les
Turcs et située sur un cap du même
nom entre Pruse à l’orient et Cyzique à
l’occident ». Enfin une note de M. Gos-
selin, l’un des traducteurs de Strabon,
ajoute à la confusion (3). « Dascylitis,
dit-il, est une langue à l’embouchure
du Nénufar (le Niloufer); elle con-
serve le nom de Diaskillo. » Cette note
a été copiée par tous ceux qui dans ces
derniers temps se sont occupés de la
géographie de cette province; mais il
n’y a aucun endroit moderne du nom
de Diaskillo, et l’emplacement de la
ville et son lac sont encore à re-
trouver.
CHAPITRE XXXIII.
LA VILLE ET LE LAC d’aPOLLONIAS
( ABOULLONIA). — LE RHYNDACUS.
Le lac d’Apollonias est situé entre la
Propontide et les pentes septentrionales
(1) Cf. Strab., XII, 763.
(2) Ed. 1682.
(3) Strabon, traduction française , t. V,
p. 125.

de l’Olympe, à environ quinze kilo-
mètres de la mer. Sa forme est trian-
gulaire et son 5 pourtour estimé de
trente-sept à quarante kilomètres. La
côte sud-est accuse une ligne assez
régulière, c’est celle qui regarde la
montagne, et le terrain est formé des
alluvions charriées par les eaux. La
côte nord, au contraire, est fortement
découpée et remarquable par une pres-
qu’île rocheuse devant laquelle est assise
la ville d’Aboullonia, l’ancienne Apol-
lonias.
La partie occidentale du lac reçoit
une rivière qui n’est autre que le fleuve
Rhyndacus et qui en sort pour aller se
jeter dans la Propontide.
Le lac est en outre alimenté par les
fontes des neiges de l’Olympe qui au
printemps inondent tout le territoire
d’alentour. Il est à remarquer que le
courant qui entre dans le lac en sort
presque avec le même volume d’eau, ce
qui semble indiquer que le fond du lac
n’est pas alimenté par des sources abon-
dantes.
Une exploration hydrographique du
fleuve et du lac fut faite en avril 1835
par la goélette de l’État la Mésange
qui vint mouiller au port de Calolimno
dans la petite île voisine. Une fois le
bâtiment en sûreté, le commandant fit
armer un grand canot, et en compagnie
de quelques officiers, nous nous apprê-
tâmes à remonter le fleuve dont le
cours à cette époque était à peu près
inconnu.
Le fleuve débouche dans la mer par
une belle vallée qui forme une solution
de continuité dans la chaîne de mon-
tagnes de la Mysie : cette vallée a
cinq cents mètres environ de large;
les bâtiments d’un fort tonnage peu-
vent remonter à environ dix kilo-
mètres dans l’intérieur et stationnent à
un village qu’on appelle Iskélé (l’É-
chelle ); c’est là qu’est établi le bureau
de péage. Des balises placées de dis-
tance en distance indiquent les bancs
mobiles dans lesquels les bâtiments
pourraient s’engager. Après avoir re-
monté environ six kilomètres, on laisse
sur la rive droite (orientale) l’embou-
chure du Niloufer qui n’a pas plus de
quarante mèitres de large. Le fleuve se
resserre bientôt entre deux chaînes de
 
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