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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0153

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ASIE MINEURE.

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terminé d’abord par Sestini au village
d’Édrénos, et les ruines de cette ville
antique ont été décrites par M. Ha-
milton.
La route de Broussa à Édrénos
remonte la vallée du Rhyndacus de-
puis le point où il entre dans le lac
Apollonias. On arrive après vingt-quatre
kilomètres de marche à la petite ville
de Kermasli, dans le voisinage de la-
quelle s’élève un château byzantin. Kir-
masli est bâtie sur les deux rives du
fleuve et contient environ huit cents
maisons dont la majeure partie est ha-
bitée par des Turcs. Les roches qui en-
vironnent la ville sont de nature vol-
canique, entrecoupées par les marnes
calcaires. A huit ou dix milles de Kir-
masli, on passe une rivière qui va se
jeter dans le Rhyndacus et qui formait
la limite de laMysie Abrettène. On fait
encore vingt-quatre kilomètres de Kir-
masli jusqu’à Kesterlek, petit village
de quarante ou cinquante maisons. Peu
de temps après avoir quitté ce village,
on remarque un château byzantin dont
les murailles sont bâties de briques et
de pierres; cette construction paraît
être du même âge que le château de
Loupad.
La route se prolonge ensuite à tra-
vers une contrée boisée et presque dé-
serte; on passe plusieurs petits cours
d’eau qui vont se jeter dans le Rhyn-
dacus, et l’on arrive, après huit heures
de marche ou quarante-huit kilomètres,
au village d’Édrénos, situé dans le voisi-
nage des ruinesd’Hadriani,
Le bord de la rivière est défendu par
un ancien château byzantin ; mais les
ruines d’Hadriani sont à deux milles
plus loin.
L’édifice qui frappe d’abord les re-
gards, est une ancienne porte de ville
composée de trois arcades; mais on ne
trouve aucune trace de murailles ; l’ar-
chitecture de cette porte est d’un style
assez médiocre. Un peu plus loin sont
les ruines d’un édifice considérable qui,
avec tous les débris d’architecture qui
l’entourent, indiquent parfaitement
l’emplacement d’une ancienne ville, et
la concordance des noms ne permet pas
de douter que ce ne soient les ruines
d’Hadriani.
Les habitants ont fait bien des ten-

tatives pour arracher du sol les frag-
ments qui s’y trouvent et qui nuisent
à leurs cultures, et ils ont accumulé
près des murailles existantes une quan-
tité de corniches et de colonnes bri-
sées d’une belle exécution.
Le grand édifice dont les ruines sont
encore conservées paraît avoir été un
gymnase; les murs de fondation peuvent
encore être parfaitement distingués.
C’était mi édifice carré d’environ
soixante-six mètres de large; sur qua-
rante-huit de profondeur; mais à l’ex-
ception du côté sud-ouest, les murs ne
s’élèvent pas à plus de trois ou quatre
pieds au-dessus du sol ; les murailles
de l’ouest ont environ vingt mètres de
hauteur et peuvent être aperçues d’une
très-grande distance ; elles sont magnifi-
quement construites en grandes assises
de marbre ; l’épaisseur du mur est d’en-
viron un mètre et toute la construction
est appareillée sans ciment; ce qui
montre avec quel soin l’édifice a été
construit.
Les fondations des pièces de l’in-
térieur sont seules visibles, et il est diffi-
cile de connaître leur disposition.
Près du gymnase sont les vestiges de
deux autres édifices qui, si l’on en juge
par les colonnes brisées qui sont dans
le voisinage, paraissent avoir été des
temples, l’un d’ordre dorique, l’autre
ionique. De belles volutes et des frag-
ments de corniche sont là gisant à
terre. Trois colonnes de petite dimen-
sion et encore en place indiquent sans
doute l’emplacement d’un portique; et
les murailles voisines sont remplies de
fragments de toute sorte. Les inscrip-
tions sont rares à Hadriani; mais on
en découvre quelques-unes au village
de Beyik ; elles paraissent avoir été
transportées de la ville.
La ville d’Hadriani est le lieu de
naissance de l’orateur Aristide, qui dans
ses écrits a laissé quelques passages
relatifs à son pays natal. On comp-
tait cent soixante stades (1) entre Ha-
driani et Pœmaninus et deux jours de
marche entre Cyzique et la première de
ces deux villes.
Au-dessus du village d’Édrénos le
fleuve se trouve de plus en plus res-
(i) Vingt-neuf kilomètres et demi.
 
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