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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0155

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ASIE MINEURE.

un tableau pittoresque des sépultures
de l’Orient.
Un autre fief fut donné à Ertoghrul
par le prince des Seldjoukides après
une grande victoire remportée contre’
les Grecs. Ala Eddin fit présent à Erto-
ghrul pour lui et ses descendants de
tout le territoire situé au confluent’ du
Poursak et de la Sakkaria (le Sangarius) ;
il voulait ainsi fortifier ses frontières de
l’ouest contre son plus grand ennemi,
l’empereur de Byzance. Ce territoire fut
appelé Sultan œuni (le front du sultan),
et cette possession s’étendait jusqu’au
pied de l’Olympe et dans le Toumandji
dagh, qui est un de ses embranchements.
La nature du terrain, qui, entre Ni-
cée et Lefké, est de grès et de calcaire,
change complètement dans les parages
de Sultan œuni. On commence à ren-
contrer les roches volcaniques qui an-
noncent le pays brûlé de la Catacecau-
mène.
CHAPITRE XXXV
LES TURCS S’ÉTABLISSENT EN ASIE.
Boghra Khan, chef des tribus de la
grande Bucharie, fit alliance avec les
tribus turkomanes, et leur permit de
s’établir sur son territoire. Leur chef,
du nom de Seldjouk, s’appliqua pendant
une période de trente années à intro-
duire l’organisation militaire parmi ces
peuples qui étaient primitivement pas-
teurs. Ils s’engagèrent sous les ordres
de plusieurs princes de l’Asie centrale,
et contribuèrent à de nombreuses ex-
péditions jusqu’à ce qu’ils se sentissent
assez forts pour tenter par eux-mêmes
la conquête des régions de l’occident
déchirées par des dissensions intestines.
Cet esprit de conquêtes fut soigneuse-
ment entretenu par les dynasties seld-
joukides, qui pendant un siècle acqui-
rent successivement les contréesduFars,
de Damas et d’Alep et y répandirent la
religion de Mahomet.
Toghrul-bey, petit-fils de Seldjouk,
contracta une double union avec le ca-
life successeur de Mahmoud le Ghaz-
névide, et mourut en laissant le pouvoir
à son neveu. Alp Arslan, qui le premier
étendit au delà de l’Euphrate la renom-
mée des tribus turkomanes.
10eLivraison. (Asie Mineure )

L’empereur Romain Diogène régnait
à Byzance lorsque les Turkomans se
ruèrent pour la première fois sur les
villes de l’Asie Mineure. Ils passèrent
l’Euphrater et’ s’emparèrent de la ville
de Césarée, capitale de la Cappadoce;
l’église de Saint-Basile fut mise au pil-
lage. Le trésor renfermait les offrandes,
accumulées pendant plusieurs siècles,
des princes fils de Constantin et des in-
nombrables fidèles venus de toutes les
contrées de l’empire pour honorer les
reliques du saint; c’était le but de l’ex-
pédition des tribus turkomanes : toutes
ces richesses tombèrent entre leurs
mains. Les portes enrichies de perles
du reliquaire furent enlevées : c’est tou-
jours chez les peuples orientaux le sym-
bole de la conquête.
L’empereur byzantin s’avança jus-
qu’au centre de laPhrygie pour repous-
ser au delà du fleuve ces hordes qui
menaçaient d’envahir ses États. Les
Grecs, qui menaient avec eux comme
auxiliaires plusieurs corps de troupes
étrangères, remportèrent des avantages
marqués; ils reconquirent plusieurs
places fortes déjà occupées par les Tur-
komans. L’armée, qui comptait plus de
cent mille hommes, n’avait à combattre
que des tribus qui connaissaient à peine
la discipline, mais chez lesquelles le
courage indomptable tenait lieu de toute
tactique. La victoire fût sans doute res-
tée du côté des Byzantins, si les corps
auxiliaires n’eussent commencé à faire
défection. Alp Arslan accourut lui-même
au secours de ses tribus menacées, et
se précipita à la tête de quarante mille
cavaliers sur l’armée byzantine, qui
éprouva une défaite complète. L’empe-
reur Romain Diogène fut fait prison-
nier, et racheta sa liberté par une ran-
çon de cent mille pièces d’or et la pro-
messe d’un tribut de cent soixante mille
livres d’or.
C’est ainsi que les Turcs apparurent
en Asie Mineure en conquérants avides,
portant partout le carnage et la destruc-
tion et ne songeant au peuple qui habi-
tait ces riches contrées que pour le ré-
duire en esclavage.
Alp Arslan mourut en laissant le pou-
voir a son fils Melek-Scbah. Ce prince
abandonna à son cousin Suleiman, ar-
rière-petit-fils de Seldjouk, la domination
. il. 10
 
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