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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0157

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ASIE MINEURE.

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à-dire vers la capitale de l’empire by-
zantin. Tout le territoire conquis par
Ertogbrul aux environs de Broussa, les
plaines de Yeni cheher, d’Aineh gheul et
de Soghud lui furent données en fief par
le sultan. Ce fut le berceau de la puis-
sance ottomane. Ertogbrul ne’poussa pas
plus loin ses conquêtes, et mourut en
laissant le pouvoir à son fils Osman.
A cette époque l’empire byzantin
avait perdu la plus grande partie de
l’Asie Mineure ; il possédait encore les
provinces occidentales et quelques villes
isolées de la côte sud. L’empire seld-
joukide s’étendait dans tout le centre
de l’Asie jusqu’à l’Euphrate, et une
partie des provinces de la mer Noire
étaient sous le pouvoir de Ghazi Tché-
lébi, un des derniers rejetons de la race
de Seldjouk.
Pendant un demi-siècle la puissance
d’Ertoghrul ne fit que s’affermir sans
s’étendre ni diminuer; les châteaux et
les petites places des environs de l’O-
lympe et des rives de la Propontide fu-
rent prises et reprises plusieurs fois par
les Byzantins et par les Turcs.
Le fils aîné d’Ertoghrul, le jeune Os-
man, préludait dans ces expéditions aux
grandes entreprises qu’il lui était donné
d’accomplir. Combattant tantôt pour
défendre les possessions de son suzerain
Ala Eddin, tantôt pour étendre les con-
quêtes de son père, on le voyait tou-
jours à la tête de ses troupes et au plus
fort du danger. Les Scheik et les San-
tons qui accompagnaient l’armée pro-
clamaient déjà sa grandeur future an-
noncée par les songes et les prophéties.
Ala Eddin confirma lapuissance d’Os-
man en lui envoyant les insignes du
pouvoir suprême (.12S9).
Pendant qu’avaient lieu tous ces évé-
nements, dont l'influence, devait être si
fataleaux destinées delà chrétienté, l’Eu-
rope, fatiguée de luttes sans issue, res-
tait inattentive aux dernières angoisses
de l’empirez byzantin ; bien plus, on
voyait des États chrétiens faire alliance
avec les musulmans contre les princes
grecs. Cette lutte de l’Asie contre l’Eu-
rope que l’instinct national des Grecs
avait soulevée et résolue en faveur de
l’Occident, deux mille ans auparavant,
ce conflit que la valeur et la profonde
politique d’Alexandre avait ressuscité

et rendu impossible, cette lutte entre
deux races rivales renaissait avec plus
d’acharnement et allait se résoudre
cette fois en faveur des tribus asiati-
ques ; la question posée à la guerre de
Troie dure encore et les générations
présentes ne la verront pas finir.
CHAPITRE XXXVI.
BOLI ET SES ENVIRONS. — CLAUDIO-
POLIS. — MODRENÆ. — CRATIA.
Indépendamment de la voie militaire
qui passait au pont de Sabandja et qui
desservait les régions du littoral, la
partie orientale de la Bythinie était tra-
versée par une autre voie romaine qui
franchissait le Sangarius à Leucæ,
Lefké et se dirigeait vers la Phrygie
Épictète. Tout le territoire compris
entre ces deux routes avait une forme
presque triangulaire dont la ville de
Dadastana formait le sommet vers le
sud. Cette dernière ville était située,
selon Zonare, à une journée de chemin
d’Ancyre, et d’après Ammien Marcel-
lin (I) était sur la frontière de la Bithy-
nie et de la Galatie. Son nom moderne
est inconnu.
Dadastana n’a d’autre célébrité dans
l’histoire que d’avoir été témoin de la
mort subite de l’empereur Jovien, qui
fut enseveli en toute hâte et transporté
à Constantinople pour être déposé dans
le tombeau des Augustes, pendant que
Valentinien marchait sur Nicée pour se
faire élire empereur (2).
Le territoire situé à l’est du Sanga-
rius appartenait primitivement aux
Caucones (3). Cette province est arrosée
par deux petits fleuves, l’Hypius près
duquel était la ville de Pruse, et le
Billœus, le Billis de Pline (4) qui porte
aujourd’hui le nom de Filias tchaï. Ce
fleuve, après avoir fertilisé le territoire
de plusieurs villes antiques, sort des
frontières de la Bithynie et va se jeter
dansla mer Noire près deTium.il prend
sa source dans la chaîne de montagnes
qui, de l’Olympe mysien, se dirige vers
(1) Liv. XXV, ch. X.
(2) En février 364.
(3) Voyez page 4<j-
(4) Liv. V, ch. XXXIL
10.
 
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