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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0167

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ASIE MINEÜRE.

157

LAC MANYAS. — FLEUVE TABSIUS.
Le lac de Miletopolis, qui portait aussi
le nom d’Aplinitis, appartenait au pays
des Aph néens ; il est situé da ns l’intérieur
des terres et à plus de douze kilomètres
de la mer. Nous avons vu qu’il ne peut
être assimilé avec le lac de Dascylium.
Il reçoit les eaux d’une petite rivière
venant de la vallée de Kara déré et qui
peut être assimilée avec l’ancien Tar-
sius. En effet cette rivière ne pouvait se
rendre à la mer puisque tous les cours
d’eau qui se jettent dans la Propontide
sont connus et identifiés avec leurs
noms antiques. On pourrait peut-être
considérer le Tarsius comme une an-
cienne branche du Granique. Son cours
était extrêmement tortueux. Strabon re-
marque en effet qu’on le passait jusqu’à
vingt fois sur la même route; il le com-
pare au fleuve Draco qui arrose le ter-
ritoire de Nicée (1). Toute cette partie
de la Mysie n’offre pas un aspect aussi
riche que la contrée voisine. Mais les
grandes plaines couvertes de gazon sont
particulièrement fréquentées par des
tribus nomades qui nourrissent de gran-
des quantités de bestiaux. Les collines
sont généralement boisées, et si les es-
sences n’ont pas la merveilleuse beauté
des forêts de l’OIympe, leur exploitation
n’en est pas moins fructueuse, et la ma-
rine turque y recherche les bois courbes
que produisent différentes variétés de
chênes çt surtout le chêne à Valonée (2),
qui est répandu dans les vallées du
mont Ida.
La petite ville de Sou Sougherlé, qui
donne son nom à la branche occidentale
du Macestus, est tombée aujourd’hui à
l’état de simple village. On peut encore y
admirer les ruines de deux belles cons-
tructions seldjoukides; ce sont des ca-
ravanseraïs dans le genre de ceux qui
jalonnaient les routes du temps des
princes d’Iconium.
La route qui conduit de Sou Sougherlé
à Mandragora passe par un défilé autre-
fois défendu par- un ancien château
byzantin. La route est tellement étroite
que deux cavaliers peuvent à peine y
passer de front, ce passage est appelé
(i) Strabon, XIII, 587. Voy. p. 69.
(a) Quercus ægilops.

Tasch kapou (la porte de pierre); on lui
donne aussi le nom de Demir kapou (la
porte de fer). Ce nom est extrêmement
répandu dans les pays musulmans. On
le retrouve en Algérie comme dans le
Taurus ou dans les Balkans.
PŒMANINUS, MANYAS.
Le village de Manyas occupe le site
d’une ancienne ville qui paraît, d’après
les judicieuses observations de M. Ha-
milton, être l’ancienne Pœmaninus.
Cette dernière ville est en effet portée
sur la carte de Peutinger sous le nom
altéré de Phemenio, lequel a été converti
en Manyas d’après l’habitude qu’ont
les Turcs de tronquer les noms anciens.
La situation s’accorde également avec
les itinéraires qui placent Pœmaninus
sur la route directe entre Cyzique et
Pergame; ce qui convient à cette lo-
calité.
L’acropole de la ville antique est si-
tuée sur une colline qui se rattache par
un coi fortifié aux collines voisines, une
forte muraille dont la construction ne
peut être antérieure à l’époque byzan-
tine défend les approches du côté du
sud ; les murs sont composés d’une
quantité de débris antiques de piédes-
taux et d’architraves. On voit des co-
lonnes placées horizontalement comme
dans les murs de Nicée. Cette disposi-
tion en effet très-remarquable, suffit
pour mériter à cette place le titre de
ville très-bien défendue que lui donnent
les Byzantins.
Le pays environnant s’appelait comme
la ville Pœmaninum (1) ; elle est men-
tionnée comme ville de garnison. Le
culte d’Esculape, qui dans toutes ces ré-
gions était pratiqué simultanément avec
celui d’Apollon (2), était surtout en
honneur à Pœmaninus. L’orateur Aris-
tide mentionne le temple d’Esculape
comme un des édifices remarquables de
la ville. Pœmaninus devint épiscopale;
son évêque est nommé dans le sixième
concile de Constantinople sous le nom
de Pœmanetiïius.
Toutes les notices géographiques et le
(1) Et Byz., Pœmaninum.
(a) Voy. liv. II, ch. 3a.
 
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