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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0172

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162

L’UINIVERS.

briques intercalées (1). Une seule fe-
nêtre, dont le cintre est en briques,
existe encore. On n’y voit aucun ornement
sculpté. Ï1 est difficile de dire si c’est un
palais ou une forteresse. De grands ra-
deaux attachés sur la plage servent à
embarquer les marbres que l’on porte
à Constantinople.
En continuant la route vers le sud,
on arrive aux carrières que l’on exploite
actuellement : elles sont entourées de
collines de recoupes, au milieu desquel-
les sont établies quelques cabanes de
forgerons, qui font et réparent les outils
des ouvriers. Ces carrières sont situées
à 140 mètres environ au-dessus du ni-
veau delà mer; on a établi une grande
pente avec des débris de marbre. Les
blocs sont portés jusque-là sur des rou-
leaux, après quoi on les abandonne à
leur propre poids. On y exploite en ce
moment des blocs peu considérables,
des dalles et des pierres de tombeaux
pour Constantinople. Le marbre est
d'un blanc éclatant, saccharoïde, à cas-
sure franche et sonore. On détache au
ciseau le bloc de la montagne, après
quoi on l’enlève de son lit par le moyen
de coins de fer.
Les îlots qui entourent l’île de Mar-
mara appartiennent tous au meme sys-
tème de terrain de transition , calcaire-
marbre, reposant à nu sur le granit;
mais les côtes sont beaucoup plus dé-
coupées , et offrent d’assez bons mouil-
lages aux barques; celui que l’on ap-
pelle Pacha-liman appartient à l’île
Elaphonnesus. Ce nom paraît usurpé,
car l’îlot est trop découvert et en même
temps trop exigu pour avoir pu nourrir
des cerfs; peut-être y trouvait-on des
chèvres sauvages et des mouflons, ou
de ces moutons sauvages semblables à
ceux que l’on voit dans plusieurs îles de
l’Archipel, comme Antimilo, Nicaria
et Lipsi. Dans tous les cas, je regarde
cette question des deux Proconnèse
comme étant encore inexpliquée. Les
anciens exploitaient encore des marbres
dans d’autres îles du voisinage.
L’île de Thasos fournissait un mar-
bre statuaire dont les carrières furent
découvertes par les Phéniciens (2), et le
(r) Voyez la planche 43.
(2) «.T’ai vu moi-même ces carrières, et j’ai

marbre fut appelé par les anciens : Mar-
mor Thasium. Pline (1) dit que le mar-
bre de Thasos était d’une couleur moins
bleuâtre que celui de Lesbos ; les sar-
cophages que j’ai observés en grand
nombre dans l’île de Thasos sont d’un
marbre statuaire blanc, d’excellente
qualité, moins pailleté que celui de Mar-
mara , et ressemblant à celui que les
antiquaires sont convenus d’appeler
grechetto, expression qui n’offre au-
cun sens : la pâte de la roche est assez
compacte. Il est certain que ce marbre
était en grande estime chez les Romains,
puisqu’il est souvent cité par les au-
teurs (2). Pausanias (3) assure qu’il
n’avait pas moins de prix aux yeux des
Athéniens qui en firent faire deux statues
en l’honneur de l’empereur Hadrien.
et les placèrent dans le temple de Jupi-
ter Olympien.
Le marbre de Lesbos, marmor Les-
bium, était d’une couleur plus plombée
que celui de Thasos. Les carrières doi-
vent être cherchées dans la partie sud
de l’île, vers le lieu appelé port Olivier;
c’est là que se trouvent les gisements
calcaires : tout le reste de l’île est vol-
canique. Philostrate (4) observe que la
couleur de ce marbre est la plus obs-
cure de tous les marbres blancs ; les
anciens en firent un grand usage pour
la construction des tombeaux, et les
statuaires l’employèrent avec succès,
car on cite comme étant de ce marbre
la statue de Julia Pia et la Vénus du
Capitole.
CHAPITRE VI.
ITINÉRAIRE DE MUHALITCH A CY-
ZIQUE.
Quoique le cabotage de la mer de
Marmara soit aujourd’hui réduit à très-
peu de chose, il est toujours possible de
louer une barque pontée pour aller vi-
siter les ruines de Cyzique ; on peut re-
lâcher dans les différentes îles de la
surtout admiré celles qui furent découvertes
par les Phéniciens. » (Hérodote, liv. VI, 47-)
(1) Pline, liv. VI, eh. VI.
(2) Senec., Epist. LX.VIII.
(3) Liv. Ier, ch. 18.
(4) Vies des Sophistes, lib. II.
 
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