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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0173

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ASIE MINEURE.

163

Propontide, et aller mouiller a Artaki,
petite ville située sur la côtesud-ouestde
l’île de Cyzique. Quand on veut s’y ren-
dre par terre, il faut .remonter jusqu’à
Muhalitchet delà faire route vers le sud.
La petite ville de Aïdindjik est éloi-
gnée de huit heures de marche de Mu-
halitch ; on commence à descendre le
Macestus jusqu’à sa jonction avec le
Rhyndacus ; la route se dirige d’abord
ouest-nord-ouest à travers une riche
plaine couverte de plantations de mû-
riers ; on traverse ensuite sur un bac
une petite rivière assez profonde mais
peu rapide, appelée Kara déré. sou qui
sort du lac Manyas, éloigné d’environ
quatre heures de marche. Le petit vil-
lage de Kara-Keui est situé sur la rive
droite de la rivière; le coup d’œil de
cette plaine, estchampêtre et pittoresque
et offre le tableau d’une riche végétation.
La vigne sauvage est suspendue en
festons aux branches des arbres et le sol
est couvert des fleurs les plus variées.
La route continue dans cette direc-
tion jusqu’àce qu’on rencontre une ligne
de collines, après avoir franchi quelques
cours d’eau descendant des montagnes
boisées qui sont dans l’éloignement.
On traverse ensuite une vallée étroite
qui s’étend au loin à droite, et l’on ar-
rive au village appelé Doughan hissar,
(le château du faucon). Une tour cons-
truite sur une éminence s’élève au mi-
lieu du village. En continuant dans la
même direction, on traverse une autre
ligne de monticules qui forment la côte
orientale du lac Manyas.
Un cimetière turc, qui se trouve sur
la droite, contient quelques fûts de
colonnes brisées. La route passe sous
un arc surbaissé, construit en pierre, et
l’on observe quelques restes d’une
chaussée qui indique le passage d’une
ancienne route. Les collines jusqu’à
Acha bounar sont généralement dénu-
dées et stériles. Le village d’Acha
bounar contient une vingtaine de mai-
sons, et autour de la fontaine on re-
marque un amas de marbres brisés et
quelques belles corniches. Six kilo-
mètres plus loin, au pied d’une autre
ligne de collines se trouve le village de
Deblé keui, dans le voisinage duquel on
traverse un ruisseau qui coule du nord
au milieu d’un terrain accidenté et se

précipite par une gorge rocheuse dans
le lac Manyas. Ce cours d’eau prend
sans doute naissance dans les collines
qui bordent la mer de Marmara, qui
font face à l’extrémité orientale de la
presqu’île de Cyzique.
Dès qu’on a quitté Deblé keui, la
route prend une direction plus nord. On
continue de monter graduellement sur
un terrain couvert de gazon, dont la
pente est au sud. De hautes collines
s’élèvent du côté du nord et du nord-
ouest, au-dessus desquelles on aperçoit
les montagnes de Cyzique. Bientôt la
nature des roches change; on a aban-
donné le terrain volcanique, et l’on ar-
rive sur le terrain de marbre cristallin
qui compose les collines de droite, mais
qui est recouvert par plusieurs bancs
d’argile diversement colorée.
On arrive enfin, après huit heures
de marche, dans les jardins et les ver-
gers d’Aïdinjik et l’on entre dans une
vallée bien cultivée qui descend douce-
ment vers la mer dans la direction du
nord-nord-ouest.
Aïdinjik est située sur les collines de
l’est et contient environ cinq cents
maisons presque toutes turques. C’était
autrefois le cnef-lieu d’un district ap-
partenant a un des émirs compagnons
de. Toursoun. Cette petite ville avait à
cette époque une certaine importance.
On y voit encore six mosquées et des
bains publics. Dans presque fous ces
édifices on a employé comme matériaux
bruts des fragments d’architecture
tirés des ruines de Cyzique. Aujour-
d’hui les transactions commerciales et
surtout le trafic avec l’intérieur ayant
pris une autre direction, cette petite
ville est tombée dans un état d’abandon
et de pauvreté.
Un village appelé Erméni keui est
situé tout à fait sur la côte, et dans le
voisinage de l’isthme se trouve le vil-
lage de Panormo. Mais ces deux en-
droits n’offrent aucune ressource et les
étrangers sont obligés d'aller demeurer
dans la petite ville d’Artaki, située sur
la côte occidentale de l’île de Cyzique.
La route d’Aïdinjik à Artaki longe
les bords de la mer. Toute cette région
est couverte de vignobles et de grands
arbres fruitiers. Ôn traverse ensuite
l’isthme sablonneux qui joint Cyzique
11.
 
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