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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0186

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176

L’UNIVERS.

un ouvrage de Mahomet II. Presque
tous ces travaux furent exécutés par
des corvées imposées aux riverains ; les
plus mauvais traitements forçaient les
habitants à aller travailler aux tran-
chées; le sultan vint souvent les visiter;
enfin les redevances de plusieurs émirs
qui tenaient leurs fiefs des anciens sul-
tans furent modifiées et ils se trou-
vèrent chargés de fournir les garnisons
de ces nouveaux châteaux.
On a cherché en vain dans la mo-
derne Lampsaki quelque monument
qui attestât son ancienne magnificence.
Dans le commencement du dernier siè-
cle, on y voyait cependant encore quel-
ques antiquités, et Wheler a observé
des ruines qui n’existent plus de nos
jours; il trouva plusieurs colonnes
de marbre et des inscriptions qui
dataient du temps des Antonins. L’u-
sage de faire des boulets de marbre,
qui s’est perpétué pendant trois siècles
chez les Turcs, a été plus pernicieux
pour les villes de la Propontide que tous
les ravages qu’elles avaient subis anté-
rieurement. Aujourd’hui,depuis Mou-
dania, l’ancienne Apamée, jusques y
compris Alexaudria Troas, il n’existe
pas un bloc de marbre ancien. Cepen-
dant les Turcs avaient sous la main
l’île de Marmara et ses inépuisables
carrières; on ne comprend pas qu’ils
aient préféré établir avec beaucoup
de peine des ateliers partiels dans vingt
localités différentes.
En suivant sur la côte la nomencla-
ture des villes donnée par Strabon,
nous devons rencontrer au nord de
Lampsaque le port et la ville de Pœ-
sus, déjà citée dans l’Iliade (1). Ces deux
villes étant l’une et l’autre colonies
de Milet finirent par réunir leurs po-
pulations et Pœsus disparut. Colonæ,
petite ville située dans l’intérieur des
terres, était aussi colonie ionienne.
Le territoire situé au sud de Lamp-
saque appartenait à la ville de Ger-
githa, fondation des anciens Teu-
criens (2). Elle était bien fortifiée et
l’acropole construite sur une éminence
dominait la ville au milieu de laquelle
s’élevait le temple d’Apollon Gergithien.
(i) 11., V, 612.
(a) Hérodote, liv, V, 122.

Gergitha fut prise et détruite par £ji
taie, roi de Pergame, qui constr11
aux sources du Calque une autre y' s
du même nom pour y établir les ancl
Gergithiens. ‘ , „jt
L’ancienne ville des Teucriens
située dans l’intérieur des terres et >
les pentes du mont Ida (1); cela e
suite du récit d’Hérodote : l°rS<L-
Xerxès marchait de Pergame sur
dos, il avait à sa gauche les ville5
Rhœtée et de Dardania et à sa dr
les Teucriens Gergithiens.
Percote, mentionnée plusieurs ‘
par Homère, était située sur le
Practius et à trois cents stades de
rium ; elle était voisine de la mer’ f
paraît avoir subsisté jusqu’aux
nieres années de l’empire romai»-
identifie l’ancienne Percote avec la »
tite ville turque de Bergan Kalé si-
La ville d’Arisbé était au süd
Percote ; elle appartenait aux M’Vjje
niens (2) ; mais il est à croire q11 jj-
doit sa fondation aux anciens
niens; car elle était déjà florissa»teelj
temps de la guerre de Troie. Deux
de l’Iliade réunissent les noms de f,
villes autrefois célèbres. « Les
riers qui cultivaient les champ5,
Percote et du Practius, qui habitai-
Sestos Abydos et la noble Arisbes »
vent (3) Asius, le fils d’Hyrtacè5'^.
Cette ville, dont l’emplacement es* p
jourd’hui inconnu, subsista jusqu
lin de l’empire romain; elle est ^j,i
tionnée par Pline, qui la place smj
côte (4). « En dehors du golfe s'dj
la côte de Rhœtée où sont les viHeS
Rhœtée, Dardanie et d’Arisbé. »
Abydos, la plus célèbre de toute5 s;
villes de ces parages, ne subsiste &
mais on est autorisé, d’après les dé-
topographiques donnés par dive''5|)^
teurs, à placer cette ville près de |0
hissar sur le cap qui s’avance da1’
détroit. , t i>
La position d’Abydos relativeme* s-
Sestos est bien déterminée par ce
sage de Str abon (5) : « La distant
(1) Hérodote, liv. VH, 43.
(2) Et. Byz. V. Arisbé.
(3) II., II. 835.
(4) Pline, liv. V, ch. 3a.
(5) Strab., liv. XIII, 59i.
 
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