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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0188

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178

L’UNIVERS.

naces ne purent décider les habitants
d’Abydos à ouvrir leurs portes à l’en-
nemi déclaré des colonies grecques, et
ils préférèrent périr jusqu’au dernier
plutôt que de se rendre.
Les femmes et les enfants furent
massacrés chacun dans un genre de
mort différent, « vario mortis genere
occiderunt », dit Tite-Live (1). Cette
conduite ne prouverait pas, comme le
dit Étienne de Byzance, que les habi-
tants d’Abydos étaient des gens effé-
minés et de mœurs dissolues (2).
Tant de catastrophes n’empêchèrent
pas Abydos de subsister jusqu’au
temps des empereurs byzantins; elle
était épiscopale dès le cinquième siècle.
Hermeiàs, sonévêque, souscrivit au con-
cile de Chalcédoine et à la lettre sy-
nodale de la province de Cyzique à
l’empereur Leon. Depuis ce moment
les destinées de cette ville restent à peu
près ignorées ; elle ne participa en rien
aux grands événements qui signalèrent
le commencement du douzième siècle ;
il est probable qu’elle s’éteignit obs-
curément sous les gouvernements des
émirs, qui ravagèrent les côtes de la
Propontide et formèrent des princi-
pautés éphémères qui se fondirent dans
l’empire des sultans (3).
CHAPITRE XII.
TROA.DE. — ÉLÉMENTS DES POPULA-
TIONS PRIMITIVES.
Pour ceux qui cherchent à porter
quelque lumière dans la confusion des
origines des nations , l’histoire n’offre
que des éléments qu’il s’agit de mettre
ensuite en œuvre par la comparaison
raisonnée des différentes populations
qui ont contribué à faire entrer une
contrée dans le cycle historique. Cela
ne peut avoir lieu que lorsque ces fa-
milles humaines ont pris une physio-
nomie particulière, qu’elles ont su se
(1) Tite-Live, liv. XXX, eh. 17. Voyez
aussi Polybe, Histor., liv. XV.
(2) Step. 15yz., V. Abydi.
(3) Voy. aussi sur Abydos Tournefort,
Leu. XI ; Lucas, Troisième Voyage, tome Ier,
p. 15; Charles de S’ai ni-Pau), Geogr. Sacrée,
p. 229.

distinguer des peuplades voisines par
quelque caractère spécial, mais nul ne
peut compter combien de périodes de
siècles se sont écoulées avant que ce
moment soit arrivé. De tous les signes
propres à faire reconnaître la parenté
des diverses familles humaines, l’étude
des langues est celui qui offre les
moyens de contrôle le plus rationnel, et
celui qui dans ces derniers temps paraît
avoir acquis chez les hommes d’obser-
vation le plus grand degré de probabi-
lité pour reconstituer les rapports de
parenté entre les peuples qui ne sont
liés par aucune tradition historique.
Ainsi la langue grecque étant recon-
nue comme appartenant à la famille
des langues indo germaniques ou arien-
nes, on s’est cru autorisé à regarder les
peuples qui en font usage comme une
branche de cette grande nation qui, à
une époque inconnue, habitait les pla-
teaux de la haute Asie, et d’où sortirent
les Indiens, les Perses, les Grecs, les
peuples italiques, les Allemands , et les
Celtes.
Cette souche arienne ne s’est pas tout
à coup séparée en différentes tribus ;
mais, prenant, comme les branches d’un
même tronc, un développement idio-
syncrasique, chaque peuplade en se déta-
chant du centre prit son courant vers les
contrées les plus propres à favoriser son
développement et son établissement en
corps de nation.
Ce n’est pas sans raison qu’on a
pensé que les Celtes, qui se sont le plus
avancés vers l’ouest, sont les premiers
qui ont quitté les hauts plateaux asiati-
ques pour se diriger vers l’Europe. Les
Celtes, les Germains et les Slaves for-
ment en effet le fond de la population
du nord de l’Europe et parlent une
langue de même souche (1).
Il y eut un second courant de popu-
lation qui dans des temps moins anciens
prit sa direction vers les côtes de la
Méditerranée, tandis que les Médo-
perses et la famille indienne, restant
(1) Voy. Gurtius Griesische Gesichte,
tome Ier. Les Gaulois en Asie, par Texier,
Revue des Deux Mondes, août 1841. Cari.
Ritter, Erdkunde, tome IX, 18e partie ( Die
Cailler in Kleinasien, clans lequel cet article
est traduit et développé.)
 
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