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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0200

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190

L’UNIVERS.

c’est-à-dire dont les lits étaient horizon-
taux et les joints obliques. Le même ap-
pareil a été employé dans les ruines de
Sipylus, qui appartiennent à la même
période archaïque
La connaissance du bassin des sour-
ces permet de déterminer la situation
de la colline Érinéos et des parties basses
de la ville, qui se trouvait assise sur
une déclivité regardant le nord-ouest.
En suivant le contour du rocher du
côté de l’est et du sud-est, il existe en-
core environ cent mètres de fondations
de murs ayant trois ou quatre assises
de hauteur, et quelques-unes de trente
ou quarante centimètres. Plus loin, sur
une sorte d’éperon formé par le rocher,
une rampe pratiquée dans la roche des-
cend en serpentant jusqu’au bord du
fleuve. Cette partie du système de dé-
fense , qui n’a point encore disparu,
est tout à fait conforme à ce qu’on
observe dans les fortifications des plus
anciennes villes. Indépendamment des
portes principales, on retrouve les traces
des poternes, qui permettaient d’intro-
duire dans la ville ou d’en faire sortir
des denrées ou des émissaires.
La première découverte de ces ves-
tiges du Pergama est due à M. Amb.
Firmin-Didot, qui visitait les ruines de
Troië en 1817 (1). Il remarqua deux as-
sises de grosses pierres posées les unes
sur les autres à la manière des cons-
tructions appelées cyclopéennes ou pe-
lasgiques; en creusant le sol il aperçut
une troisième assise. Ces vestiges se
trouvent à l’extrémité du Pergama vers
la partie qui fait face à l’ouest. Un peu
plus bas il rencontra une muraille à ras
de terre au sud-ouest de la citadelle, et
non loin de là se voient plusieurs pierres
taillées qui indiquent positivement un
ancien escalier.
En suivant le cours du Scamandre on
arrive, après deux heures de marche,
au village de Udjek-Keui, situé sur une
colline, et de là on aperçoit un des plus
grands tumulus de la plaine, désigné
par les Turcs sous le nom de Udjek-
Tepé. C’est là que M. de Choiseul place
le tombeau d’Ilus, et par conséquent le
(i) Notes d’un 'voyage jait dans le Levant
en 1816 et 1817;Paris, Firmin Didot, in-8°,
[>. 121.

Throsmos, colline célèbre dans l’Iliade.
Lechevalier opine pour transporter plus
au nord la cofline et le tombeau ; mais
puisqu’on est obligé d’admettre, à
l’époque troyenne, un golfe près du cap
Sigée, en suivant son hypothèse, le
tombeau et la colline auraient été tout
à fait sur le rivage de la mer.
La ville d’ïlium Recens, qui a hérité
delà gloire et des privilèges de l’ancienne
Troie , fut bâtie à trente stades de cette
dernière , et un peu au-dessus du con-
fluent des deux fleuves, par les Astypa-
læens, qui s’étaient d’abord retirés près
du cap Rhœtée, et avaient bâti un bourg
qu’ils nommèrent Polium. Cependant
lànouvelle Ilionn’acquit pas une grande
importance. Les habitants avaient soin
de propager la croyance qu’elle occupait
l’emplacement de l’ancienne Troie. Ces
prétentions s’affermirent avec le temps,
et dans la suite nul ne songea à les
leur contester; bien plus, les rois de
Lydie les couvraient de leur protection ;
et lorsque Alexandre arriva en Asie, il se
rendit dans le bourg d’ïlium, qui n’était
alors composé que de quelques maisons
entourantun temple de Minerve. Il offrit
un sacrifice à la déesse, et voulut élever
cette petite place au rang d’une ville (1).
Il institua des fêtes en l’honneur de
Minerve ; mais la mort le surprit avant
que ses autres projets fussent mis a
exécution. Cependant Lysimaque vou-
lut accomplir les volontés d’Alexandre :
il entoura la ville d’un mur de quarante
stades, et augmenta la population en
appelant dans son enceinte les habitants
des bourgs voisins. Tous les princes
grecs et les généraux romains qui met-
tent le pied dans la Troade veulent signa-
ler leur arrivée par un pèlerinage à ce
temple , qui avait usurpé la renommée
du temple troyen (2). C’est là que furent
reçus par les Romains les députés des
villesd’Élée, de Dardanieet deRhœtée.
Une amitié sincère s’établit entre les
Romains et les Iliens. Les plus grands
privilèges leur furent accordés ; mais
aucun de ces avantages ne put donner
à cette ville les éléments d’une prospérité
durable. Elle commença de nouveau à
(1) Strabon, XIII, 598.
(2) Tite-Live, liv. XXXVI, ch. 43;
XXXVII, ch. 9.
 
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