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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0202

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L’UNIVERS.

i9^
CHAPITRE XVII.
topographie ancienne de la
TROADE.
Le théâtre de l’Iliade, communément
appelé la plaine de Troie, se compose du
territoire compris entre le cap Sigée ou
Jénitzer et le promontoire de Lectos,
aujourd’hui cap Baba; en largeur il s’é-
tend jusqu’aux versants inférieurs du
mont Ida.
Nous allons résumer ici les observa-
tions de tous les voyageurs qui depuis
un siècle ont étudié cette plaine célèbre;
les seuls documents nouveaux que l’on
pourrait espérer ne peuvent être que le
résultat de fouilles méthodiques entre-
prises, soit sur l’emplacement même
de la ville, soit dans les nombreux tu-
mulus qui couvrent cette plaine. Mais
pour ce qui touche à la topographie
d’Ilion et de ses alentours, le sujet nous
paraît aussi clairement interprété qu’il
est possible de l’espérer (1).
Entre les deux caps Sigée et Rhœtée
s’étendait une plage unie où débar-
quèrent les Grecs à leur arrivée sur les
rivages de l’Hellespont ; c’est là qu’ils
établirent leur camp en communication
avec la mer.
La ville de Troie était au sud-est du
cap Sigée et construite sur une éminence
entourée de rochers. Elle n’était atta-
quable que du côté de l’Erinéos ou de
la colline des figuiers sauvages. Près de
cette colline on voyait les jardins de
Priam et les sources du Scamandre dont
l’une était chaude et fumante et dont
l’autre était froide en été. Le Pergama
était un lieu élevé dans la ville et qui do-
minait sur la plaine. Le tombeau d’Hec-
tor, couvert de pierres, devait se trouver
dans l’enceinte ou dans les environs de
la ville ; celui de Myrina était en face et
tout près des murailles; celui d’Æsietès
était à quelque distance de la ville, et
assez à portée du camp des Grecs pour
que de son sommet on pût en distin-
guer les mouvements. Le tombeau d’I-
lus se trouvait sur la route qui condui-
sait du camp à la ville : le tombeau com-
(i) Voy. Lechevalier, Voyage de la Troade.
CliOiseul Gouffier, Voyagc pittoresque de la
Grèce, Leake, Geogr. oj Asia Minor, etc.

mun des Grecs était proche du camp ;
ceux d’Achille, de Patrocle et d’Anti-
loque étaient sur le haut rivage de l’Hel-
lespont; celui d’Ajax était dans la plaine
de Troie. Le Throsmos, qui était sans
doute aussi quelqueancien tombeau, était
près des ruisseaux ; la vallée de Thymbra,
où les alliés des Troyens étaient campés
pendant qu’Hector tenait conseil sur le
tombeau d’Ilus, ne pouvait pas être fort
éloignée de ce tombeau et était par con-
séquent située entre les ruisseaux et la
ville. La colline appelée Callicoloné s’é-
tendait en face de la ville sur les bords
du Simoïs.
La plaine dans laquelle on voyait tous
ces objets remarquables s’élevait par
degrés depuis le rivage de la mer jus-
qu’à la ville, et elle était arrosée par le
Simoïs et le Scamandre; le premier de
ces deux fleuves était un torrent impé-
tueux ; les rives de l’autre étaient claires
et limpides comme du cristal. Ces deux
fleuves embrassaient la plainedans toute
son étendue et réunissaient leurs eaux
vers la partie inférieure. Le chemin qui
conduisait des portes Scées ou des portes
du couchant au rivage de la mer pas-
sait près de l’Erinéos, des sources du
Scamandre et du tombeau d’Ilus; il fal-
lait nécessairement traverser le Sca-
mandre pour aller de la ville au camp
des Grecs et pour en revenir (1).
CHAPITRE XVIII.
ITINÉRAIRE DE LA PLAINE DE
TROIE.
Pour faire l’exploration complète de
la plaine de Troie, il convient d’orga-
niser son excursion dans la ville des
Dardanelles, résidence des consuls; on
peut y trouver facilement des guides et
des chevaux.
Cette ville, que l’on assimile à l’an-
cienne Dardania, a complètement
perdu son ancien nom chez les indi-
gènes; les Turcs l’appellent Tchanak
Kalési (le château des assiettes), à
cause d’une fabrique de poteries assez
renommée dont les produits s’expor-
tent dans presque toutes les îles. Ils
se distinguent par la forme et par le
(i) Lechevalier, Voy.dela Troade,t, II, 63.
 
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