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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0209

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ASIE M1NEUKE.

199

occupée pendant cent ans par les Cim-
mériens, d’où elle prit le nom de
Cimmeris (1). Cette ville a été un siège
épiscopal, et Zosime, son évêque, sous-
crivit au concile de Constantinople ,
sous Agapit et Ménas. Pline (2) nous
apprend qu’elle fut primitivement ap-
pelée Édonis. Antandros, Edonis prius
vocata^ deinde Cimmeris.
Le port Aspaneus était dans le voi-
sinage ; c’est là qu’on apportait les bois
de la montagne pour la construction
des navires (3). Les ruines d’Antan-
dros se trouvent dans l’angle nord-est
du golfe1 2 3 4, on y a découvert plusieurs
inscriptions (4). Toute la côte nord du
golfe d’Adramytte est presque en ligne
droite; à peine avons-nous trouvé un
mouillage pour la Mésange; il n’y a
pas d’apparence d’ancien port ni d’ar-
senal pour y placer Aspaneus; rien
n’indique Astyra , bois et temple de
Diane. Bien plus, Adramyttium, qui,
selon Strabon, est placé tout près de ce
lieu : 8’ sùôùç ’Aopap-uvriov, avec
un port et un arsenal, est bien loin
dans les terres. Tous ces terrains ont
changé d’aspect, sans doute par suite
des atterrissements du fond du golfe ;
maintenant les navires mouillent en
pleine côte, et l’Adramytte moderne est
située à plus d’une lieue dans l’intérieur.
Après avoir parcouru toute la lon-
gueur du golfe pour bien reconnaître
la topographie générale, la Mésange
vint mouiller dans une petite crique
appelée Sivridji Liman. La côte est
tellement accore, que le capitaine fut
obligé d’envoyer une amarre à terre;
il n’est pas probable que le port d’As-
sos, dont il est souvent fait mention,
ait été situé en ce lieu. Nous étions à
l'ouest de la montagne d’Assos, et je
descendis à terre avec les officiers,
pour me rendreà cette ville, quidominait
le petit port a plus de trois cents
mètres.
Les versants méridionaux de l’Ida se
(1) Gf. Ptol., liv. V, ch. 2.
(2) Liv. II, ch. 96.
(3) Virgile, Æn., III, 5. Strabon, XIII,
606.
(4) Eoy. Choiseul, Poyage de la Grèce,
tome II, p. 79. Boêckh, Corpus Inscriptio-
vum, tome III lAddendd')r

divisent en plusieurs groupes de. mon-
tagnes, dont les caractères sont parfai-
tement tranchés. Le plus célèbre et
le plus important est le mont Gargare,
situé immédiatement au-dessus de
Lectos. Nous avons vu les terrains vol-
caniques commencer aux sources
chaudes de la Troade; l’action des
feux souterrains a soulevé toute la côte
du golfe. Partout ce sont des scories
et des dépôts de laves très-abondants
recouvrant les terrains ignés plus an-
ciens, les trachvtes et les porphyres.
Ces études appellent encore 1 attention
du géologue : il est intéressant de dé-
terminer quel est le centre de ces
épanchements qui s’étendent depuis
ce cap jusqu’au centre de l’Asie Mi-
neure, et dont on retrouve des traces
dans tout le nord de l’île de Métélin.
La minéralogie de cette contrée fut
dans l’antiquité l’objet de recherches
importantes et variées. Sans parler des
mines d’or d’Astvra, dont le gisement
était déjà perdu du temps des Ro-
mains, on trouvait dans les environs
d’Assos une pierre qui était particu-
lièrement employée pour faire les cer-
cueils, et qui avait la propriété de con-
sumer les chairs, d’où on lui donna le
nom de pierre sarcophage. Il était bien
naturel de penser que parmi les tom-
beaux antiques, qui sont nombreux
aux environs de la ville, j’aurais re-
trouvé un échantillon de cette pierre.
Or tous les tombeaux d’Assos sont en
pierre volcanique, et particulièrement
en trachyte. Il existe, en effet, cer-
taines laves imprégnées de substances
salines, qui pourraient avoir une action
sur les corps qu’elles renfermeraient.
J’ai observé à Milo des laves conte-
nant une notable quantité d’alun (sul-
fate d’alumine); mais la vertu de ce
sel est précisément de conserver les
chairs plutôt que de les anéantir. Les
sels vitrioliques et arsenicaux ont la
même propriété; je ne puis reconnaître
dans les trachytes des tombeaux d’As-
sos la pierre sarcophage, et j’avoue qui
sur ce sujet mes recherches n’ont eu
aucun résultat satisfaisant, car l’obser-
vation me conduit à un résultat diamé-
tralement opposé, savoir, la conserva-
tion des corps dans des pierres volcani-
ques imprégnées d’alun.
 
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