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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0223

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ASIE MINEURE.

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avait aussi élevé un temple en l’hon-
neur de l’empereur Claude.
Parmi tant de divinités auxquelles les
habitants de Pergame rendaient hom-
mage la plus vénérée était sans contre-
dit Esculape, précisément parce qu’elle
était plus souvent en rapport avec les
mortels. Son culte avait été apporté en
Asie par Archias, fils d’Aristechmus,
et son temple avait droit d’asile. La
grande célébrité de ce temple était due
aux cures merveilleuses qui s’accom-
plissaient sous les auspices d’Esculape;
les malades étaient admis à coucher la
nuit sous les portiques, et ils appre-
naient en songe l’usage des remèdes qui
devaient les guérir. On remarquait dans
l’enceinte un trépied orné de trois sta-
tues en or, celle d’Esculape, de Coronis
et de Télesphore.
Le temple était situé hors la ville,
dans le quartier de l’ouest et près du
théâtre (1). L’emplacement de ce der-
nier édifice étant connu, il serait pos-
sible de retrouver celui du temple. Pru-
sias II, roi de Bithynie, forcé d’aban-
donner le siège de Pergame, dépouilla
le temple de ses plus riches ornements.
L’asile d’Esculape était célèbre dans
toute l’Asie et ouvert à toutes les infor-
tunes; mais dans les temps de trouble
il ne fut pas toujours respecté ; plusieurs
citoyens romains s’y réfugièrent pen-
dant la persécution ordonnée par Mi-
thridate et furent néanmoins massacrés
au pied des autels. Caius Fimbria ,
proconsul, abandonné de ses troupes et
voyant dans Sylla un ennemi irrécon-
ciliable, seréfugia à Pergame, et,déses-
pérant d’échapper à Sylla, entra dans le
temple d’Esculape et se perça de son
épée.
Les empereurs romains firent de Per-
game la capitale et la plus belle ville
de leur nouvelle province d’Asie; elle
reçut en outre le titre de Néocore (gar-
dienne des temples), qui est inscrit sur
un grand nombre de médailles impé-
riales. La célébrité du temple d’Escu-
lape ne souffrit aucun préjudice du
nouveau gouvernement, et des empe-
reurs vinrent en personne demander la
santé au fils d’Apollon. Cette confiance
dans la puissance du dieu subsista jus-
fi) Aristid., Oral, sacr., fil.

qu’aux temps chrétiens ; elle eut cepen-
dant un effet réel, ce fut de créer à Per-
game une école de médecins dont
Claude Galien est l’expression la plus
célèbre. Leur principale étude consistait
à recueillir toutes les observations con-
signées dans les archives du temple, et
à les réunir en corps de doctrine.
Pergame fut une des premières villes
d’où partit la lumière de l’Évangile pour
s'étendre sur toute l’Asie. C’est ainsi
qu’il faut entendre le titre d’une des
sept églises d’Asie qui lui est donné dans
l’Apocalypse. Elle devint ensuite le siège
d’un évêché qui fut suffragant de
Smyrne, mais qui plus tard prit le titre
de métropole. Dans la division des pro-
vinces faite par Constantin Porphyro-
génète, Pergame fit partie du thème
Obsequium. Cette ville échappa pour
toujours aux Grecs en 1306 , lorsque
les Seldjoukides firent une irruption
dans l’ouest de l’Asie. L’émir de Ka-
rasi devint maître de la province, et
lui donna le nom de Karasi lli. Quel-
ques années plus tard, en 1336, Karasi
fut assiégé dans Pergame par le sultan
des Turcs, Orkhan.La ville fut prise, et
Karasi fut assassiné; c’est ainsi que les
Osmanlis s’établirent à Pergame. Le fils
d’Orkhan, nommé Soliman, aimait les
lettres et les arts; il admirait ces ruines
merveilleuses qui embellissaient sa
nouvelle conquête; il avait épousé une
belle Grecque, fille de Jean Vatatzès;
mais le sultan mourut d’une chute de
cheval en 1360, et les monuments an-
ciens continuèrent à être livrés à la
destruction (1). Orkhan, en mourant,
donna le gouvernement de Pergame à
Suleiman-Pacha; depuis ce temps, elle
fait partie du sandjak de Khodawen-
kiar.
CHAPITRE XXIX.
INTÉRIEUR DE LA VILLE, LES MURS,
l’acropole.
La description de Strabon suffit pour
apprendre que, sous les rois grecs, la
ville de Pergame ne sortait pas de l’en-
ceinte qui devint plus tard l’acropolis.
( i) Hammer, Histoire îles Ottomans,
tom. I. Lechevalier, Troacle, ton). II.
 
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