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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0225

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parierai bientôt, me prouve que tous
ces ouvrages sout de la même époque.
Les citernes sont aussi de construction
romaine; elles sont vastes et bien con-
servées. Dans tout le quartier qui était
appuyé à la pente de la montagne, du
côté du sud-ouest, on trouve de grandes
voûtes bâties en pierres de taille, qui
ont certainement servi à établir les ni-
vellements des rues, et des ponts soli-
dement construits joignaient les deux
rives du Selinus. Mais, du côté du sud,
on ne trouve point de traces de mu-
railles; il est même assez difficile de
dire comment le théâtre et l’amphi-
théâtre avaient été reliés à l’ancienne
ville. Une église byzantine d’ancien
style, c’est-à-dire antérieure au règne
de Justinien, s’élève sur la rive droite
du Selinus. Elle a été convertie en mos-
quée par les Turcs, mais conserve tou-
jours son nom de Sainte-Sophie (Aia
Sophia). Elle se compose d’une net à
deux coupoles, divisée par un grand
arc, le tout en pierres de taille bien ap-
pareillées; mais il n’y a aucun orne-
ment ni aucune sculpture qui puisse
guider sur l'époque de la fondation de
cet édifice. Sur la rive gauche du Seli-
nus, et dans l’alignement du pont ap-
pelé Mouslouk kouprou sou, sont les
ruines d’un grand palais byzantin, ou
qui du moins ne remonte pas au delà
du règne de Gallien. Tout un côté de
la rue est occupé par la façade, qui est
percée de fenêtres, et décorée de pilas-
tres de marbre incrustés dans la ma-
çonnerie. Un portique y. attenait, et les
colonnes sont encore couchées çà et là
le long de la rue. Quelques colonnes
étaient engagées dans la muraille; on
voit par les arrachements des chapi-
teaux qu’elles étaient d’ordre corin-
thien. Plusieurs revêtements des fenê-
tres, les corniches et un petit entable-
ment dorique sont encore en place. Un
Grec, qui a quelque notion des anciens
édifices de la ville, regarde ce palais
comme ayant appartenu a l’agora.
LE SELINUS. LES PONTS.
1! n’est rien qui puisse mieux prou-
ver combien les anciens étaient com-
plets dans leurs constructions, que ces
ouvrages d’utilité publique qui étaient

pour la plupart caches a tous les yeux,
et qui cependant sont exécutés avec le
même soin que les plus beaux édifices;
les quais de Pergame méritent sous ce
rapport une mention spéciale, et les
ponts qui les relient, d’un caractère
moins pur et moins sévère, offrent
sans contredit plus de grandiose et d’o
riginalité.
Le Selinus traverse la ville dans un
lit fort encaissé; et comme il est sujet
à des'débordements considérables, ou
a exhaussé les quais pour contenir les
eaux. Tous ces ouvrages sont faits en
grandes pierres de taille à bossage, et,
de distance en distance, des égouts s’ou-
vrent pour donner issue aux eaux de la
ville.
Le parcours du Selinus dans la ville
de Pergame est de 867 mètres. On le
traverse sur cinq ponts, tous de cons-
truction romaine. Le pont qui est en
amont de la ville a ete réparé à diffé-
rentes époques; sa construction paraît
postérieure à celle des autres.
Le pont appelé pont du Mouslouk
(de l’abreuvoir) est un ouvrage romain
sur des fondations grecques. Il se com-
pose de deux arches fort inégales, l’une
de 9m,t0, et l’autre de 12m,60 de dia-
mètre. La rive gauche du Selinus étant
beaucoup plus élevée que la droite,
tous les ponts vont racheter ces deux
niveaux. Le pont de Mouslouk était
décoré à son extrémité sud de deux co-
lonnes de marbre. dont l’une est encore
couchée près du quai.
A côte de ce pont est un ouvrage des
plus remarquables; c’est un véritable
tunnel de 196 mètres de longueur,
construit sur la rivière. Quel était le
but de cet ouvrage? Sans nul doute
c’était pour former le terre-plein d’uu
quartier de la ville. Deux voûtes paral-
lèles, ayant l’une 12m,10 et l’autre
12m,42 de diamètre, ont été construites
sur la rivière. Elles existent encore dans
leur entier, et un vaste édifice antique
occupe une partie du terre-plein qu’elles
forment; cet emplacement est couvert
par des maisons très-serrées. Ce quar-
tier s’appelle Né Yerdéwé né Goeukdé
(ni sur terre ni dans le ciel); les murs
de soutènement de ces voûtes sont cons-
truits en grands blocs de trachyte, ap-
pareillés avec soin, et posés alfernati-
 
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