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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0227

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ASIE MINEURE.

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partie de sa longueur, ou de la moitié
tout au plus. Nous avons ici 42“ de
long sur ‘21 “,40 de large. Le fond de
la nef est occupé par un massif qui sup-
portait le chalcidique; les deux étages
de colonnes, l’escalier qui dessert les
tribunes, tout est d’accord avec les exi-
gences de Vitruve.
Mais la description que nous venons
de donner n’est pas complète, et la
grande nef n’était qu’une partie d’un
tout que l’on retrouve avec un peu d’at-
tention. Sur la plate-forme qui est de
chaque côté du chevet de la basilique
s’élève un édifice circulaire, ayant
11m,72 de diamètre, et des murailles
d’une épaisseur de 2“,50 environ.
Ces deux salles sont également bien
conservées; elles sont faites identique-
ment sur le même plan. Au fond de
la rotonde est une retraite quadrangu-
laire de même dimension que la porte
d’entrée, et deux autres portes de 2“,60
de largeur sont percées sur l’axe per-
pendiculaire à l’entrée. Une coupole
en maçonnerie couronne cette salle,
dont là hauteur totale est de 15m,82
jusqu’à la naissance des voûtes. Il ne
paraît pas que dans l’intérieur il y ait
jamais eu de plafond pour diviser la
salle en deux étages. Les portes prin-
cipales sont terminées en voûte qu’on
appelle anse de panier, et des blocs de
marbre, encastrés dans le pourtour ex-
térieur, semblent accuser une décora-
tion qui a disparu. (1)
A la naissance des voûtes, en de-
hors, était une ligne de modillons, et
la saillie qui apparaît au-dessous est
nu tore de marbre orné d’entrelacs. La
rotonde de gauche, la plus voisine du
fleuve, communique avec une salle
souterraine, par le moyen d’un escalier
en hélice. Cette salle est soutenue par
des piliers carrés; était-ce une prison
ou une citerne?
On pourrait hasarder des conjectures
sans nombre sur la destination de ces
deux rotondes; mais leurs plans sont
tellement en dehors des édifices connus,
qu’il est impossible d’en trouver une
seule tout a fait satisfaisante. Les Grecs
de Pergame appellent ces édifices 01
BQMOJ, les autels; ce sont peut-être
(i) Voyez la planche 3o.

deux petits temples circulaires dédiés
aux divinités protectrices du commerce,
ou deux temples d’Eseulape et d’Hygie.
Le culte de ce dieu était très-répandu
à Pergame; mais il faut reconnaître
qu’aucune indication ne peut appuyer
ces conjectures. Ce qui est évident,
c’est que 1° l'édifice appelé église d’A-
ghios Theologos faisait partie d’un en-
semble qui est parfaitement déterminé
dans le plan : les deux rotondes en
sont incontestablement des annexes ;
2° toutes les dispositions exigées par
Vitruve pour les basiliques romaines
sont parfaitement observées dans le plan
de celui-ci; 3° il est possible que les
chrétiens et les musulmans l’aient, à
une certaine époque , converti en un
temple de leur religion; mais sa cons-
truction, sinon antérieure aux temps
chrétiens, est faite du moins pour une
destination toute romaine.
CHAPITRE XXX.
l’amphtthéathe.
Dans la partie ouest et en dehors
de la ville actuelle, il existe une ruine
étendue que les habitants appellent
Gan-ÿAeZ-mess (le jour n’y vient point),
à cause des galeries souterraines, dans
lesquelles on peut encore pénétrer. Ce
monument, qui est souvent décrit
comme un cirque, est un amphithéâtre
dont les dispositions méritent d’être étu-
diées.
Il est établi sur un ravin profond,
dans lequel coule un ruisseau qui
forme un des affluents du Selinus ; et
toutes les dispositions que l’on ob-
serve encore dans l’édifice prouvent
que, dans certaines circonstances, les
eaux du ruisseau étaient arrêtées,
et que l’arène de l’amphithéâtre était
subitement convertie en un vaste
bassin.
Dans toute l’Asie Mineure on ne
trouve que deux ruines d’amphithéâtre,
l’une à Cyzique, et l’autre à Pergame.
Il n’en existe pas une seule dans le
Péloponèse, et Athènes se refusa tou-
jours à elever un semblable édifice. Si
l’on met en parallèle les ruines de théâ-
tres qui se retrouvent dans chaque ville
ancienne, on sera convaincu que les
 
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