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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0234

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224

L’ÜNIVERS.

La ville de Grynium fut d’abord
fondée dans une île qui s’est trouvée
par la suite réunie au continent. Elle
était célèbre par un temple d’Apollon
bâti en marbre blanc et qui jouissait du
privilège d’avoir un oracle, comme la
plupart des sanctuaires de ce dieu. Le
temple d’Apollon Grynéen était cé-
lèbre dans tout le monde grec; il est
cité par Virgile en deux passages dif-
férents (1). La ville deGrynium apparte-
nait aux habitants de Myrina, et du
temps de Pline, elle était déjà déserte.
Xénophon nous apprend que le roi de
Perse Artaxerxès fit présent de ces
deux villes à Gongyle Eréthrien qui
avait été banni de son pays pour avoir
favorisé les intérêts du roi de Perse (2) ;
ce même Gongyle était déjà maître de
Pergame.
Grynium fut prise par Parménion, et
depuis ce temps échappa à la domina-
tion des Perses.
Les ruines de cette ville ont complè-
tement disparu de la surface du sol ;
mais il y a quelques années les Grecs
de Ménimen, qui construisaient une
église, entreprirent des fouilles sur l’em-
placement du temple et parvinrent à
extraire de grands blocs de marbre
blanc qui furent employés dans la cons-
truction nouvelle.
L’emplacement de Grynium est au-
jourd’hui un terrain vague et sans nom ;
il est situé sur la route directe de Per-
game àSmyrne; les distances sont don-
nées par le tableau précédent.
Si l’on doit s’en rapporter à une note
insérée dans la traduction française de
Strabon (3), les ruines de ce temple
étaient encore visibles au commence-
ment du dernier siecle. Une inscription
copiée sur la porte est ainsi conçue.
« A Apollon Fatidique, Philætère fils
d'Attale. » Ceci concorderait avec les
faits consignés dans Hérodote que les
anciens temples de l’Asie furent brûlés
par Xerxès ; on ne peut donc y rencon-
trer à peu d’exceptions près que des mo-
numents religieux postérieurs à Alexan-
dre. Si le temple d’Assosfait exception,
s’est que cette ville est presque tou-
(1) Virg., A’cZ., VI, 72. Æn., IV, 345.
(2) Xénophon, Hell., III, 1,4.
(3) T. IV, pag. 2 36.

jours restée au pouvoir des Perses.
La ville maritime de Myrina avait
un port et un arsenal dont les vestiges
ont disparu sous les alluvions. Selon P.
Mêla cette ville a été fondée par My-
rinus, un des premiers chefs de colons
qui arrivèrent sur cette côte. Strabon,
plus attaché aux traditions homéri-
ques (1), prétend qu’elle fut fondée
par l’Amazone Myrina, qui est enterrée
dans la plaine de Troie. Elle prit le
surnom de Sebastopolis (2), sans doute
parce qu’elle fut reconstruite par la
libéralité de Tibère (3) après le grand
tremblement de terre qui ravagea
douze villes d’Asie et principalement
celles de l’Æolide. Il a été remarque
qu’aucune médaille ne mentionne ce
surnom.
Non loin de Myrina se trouvait un
autre mouillage appelé Portus Archi-
vorum , près duquel était un autel de
douze dieux
La table de Peutinger marque douze
milles pour la distance entre ces deux
villes, soit 17 kil. 748. Ce qui s’accorde
avec les distances données parStrabon.
CHAPITRE III.
CYME.
Deux chefs æoliens, Clévas et Ma-
laüs, étaient partis en même temps que
Penthile pour aller s’établir sur les
côtes d’Asie. Ils fondèrent Cymé, qui
devint la plus célèbre et la principale
ville de la confédération, et pour se
rappeler leur ancienne patrie, ils don-
nèrent à la nouvelle ville le surnom de
Phriconis, du mont Phricium en Lo-
cride (4). Suivant Strabon et Mêla, le
nom de Cymé lui fut donné par une
Amazone (5). A cette époque, la tradi-
tion mythique des Amazones était dans
toute son expansion, et un grand nom-
bre des villes de ces côtes, Smyrne,
Êphèse, Myrina, sont censées avoir
reçu leur nom de quelques-unes de ces
héroïnes. Cymé fut fondée vingt ans
(1) XIII, 623.
(2) Pline, V, 32.
(3) Tacit., Annal., 11,4?.
(4) Slrab., XIII, 620.
(5) Mêla, I, 18.
 
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