Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0238

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
228

L’UNIVERS.

pylus et du lac qui surgit à sa place.
« Et Sypilus fut englouti sous le règne
de Tantale, et les marais ont formé des
lacs. » Il revient sur ce sujet une se-
conde fois (1), et dit qu’il ne faut pas
regarder comme une fable ce qu’on ra-
conte du mont Sipylus et de son bou-
leversement. Pline (2) fait allusion aux
mêmes événements en ces termes :
« Ont été englouties les villes de Daph-
nus et d’Hermésia, et Sipylus, qui s’ap-
pelait autrefois Tantalis, capitale de la
Mœonie. C’est là que se trouve aujour-
d’hui l’étang Salé. » Il est à remar-
quer que Pline vient de décrire le golfe
de Smyrne et Clazomène ; ces lieux
n’en étaient donc pas éloignés, et c’est
de là qu’il reprend la suite de sa des-
cription : « En revenant de douze
milles en arrière... »
Dans un autre passage (3), il re-
vient sur ces phénomènes géologiques :
« La terre en s’affaissant a englouti la
haute montagne de Cibotus avec la ville
de Curis, Sipylus dans la Magnésie, et
antérieurement, dans le même endroit,
la célébré ville qu’on appelait Tanta-
lis. » Le territoire de Magnésie s’éten-
dait en effet jusqu’au Sipyie (4).
Pausanias donne plus de détails sur
la topographie de Sipylus, et ces dé-
tails sont tout à fait conformes a celle
de la ville ruinée qui domine le golfe
de Smyrne (5). « Il y a plusieurs
preuves du séjour de Tantale et de Pé-
lops dans notre pays; on voit le port
( ùp.7]v) de Tantale, qui a reçu le nom
de ce roi, et son tombeau, qui est re-
marquable. On voit aussi le trône de
Pélops dans le mont Sipylus; sur le
sommet d’une montagne est le temple
(Lp6v ) consacré à la mere des dieux,
Plastène. En passant le fleuve Herinus,
on voit à Temnos une statue de Ve-
nus... « etc.
La description de Pausanias est des
plus conformes, non-seulement à la to-
pographie des lieux, mais encore à la
carte générale ; car de ce point, en sui-
vant la carte, on va droit sur Temnos,
(1) Liv. XII, p. 579.
(2) Liv. V, ch. 29.
(3) Liv. II, ch. 41.
(4) Strabon, XII, p. 571.
15) Liv. V, ch. i3.

soit que l'on place cette ville à Menimen
où à Guzel hissar, comme je l’ai pro-
posé plus haut.
L’emplacement du Hiéron est on ne
peut mieux déterminé, « sur le som-
met de la montagne ; » enfin le lieu
dit « le trône de Pélops » se reconnaît
dans une localité voisine.
Pausanias (1) revient encore sur le
sujet de la sépulture de Tantale, fils de
Jupiter, en visitant les tombeaux d’Ar-
gos. « J’ose assurer, dit-il, que ce tom-
beau n’est pas celui de Tantale, fils de
Jupiter; car j’ai vu son tombeau au
mont Sipylus, et c’est un monument
remarquable ( à'Çiov ). » C’est pres-
que la même expression dont se sert
Hérodote en parlant du tombeau d’A-
lyatte, qui était aussi un tumuius.
Le tremblement de terre de Sipylus
et le lac qui s’est formé sur l’emplace-
ment de la ville sont des faits trop gé-
néralement attestés, pour qu’il soit pos-
sible de les révoquer en doute. Pline (2)
dit que l’étang (stagnum, -bien dif-
férent de lac-us ) avait été nomme Salé.
Pausanias, après avoir développé sa
théorie des tremblements de terre (3j,
ajoute .- Idée, ville située sur le mont
Sipylus, lut abîmée de la sorte ; l’eau
qui sortit de la montagne engloutit la
ville, et forma un lac (X(p.v7)) que l’on
nomme Saloë.
11 est une autre observation à faire
sur le texte de ce passage. Pour dési-
gner le lac Saloë, Pausanias se sert du
mot Ai'p.v7], c’est le marais dont parle
Strabon; c’est aussi le lac Salé de
Pline; Ne doit-on pas en conclure que
dans un passage précédemment cité
Pausanias a voulu parler d’autre chose
que du stagnum Sale. Gédoyn a tra-
duit le port de Tantale. Eu effet, dans
tous les lexiques, le mot ktpjv signifie
un port; c’est le mot Xt[iv7] qui veut
dire un étang, un lac. On ne conce-
vrait pas pourquoi Pausanias se serait
servi de deux mots qui ont un sens si
différent, pour désigner la même
chose. D’ailleurs l’étang s’appelle sta-
gnum Sale ou Saloë, mais non pas
stagnum Tantali. En disant AtpJjv Tav-
(1) Liv. II, ch. 22.
(2) Liv. V, ch. 29.
(3) Pausanias, Liv. VII, ch. 24.
 
Annotationen