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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0255

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ASIE MINEURE.

245

CHAPITRE XIV.
FIN DE L’EMPIRE DE LYDIE.
La chute de Sardes fut un événement
terrible pour le peuple grec. Sous la do-
mination pacifique du dernier roi de
Lydie, il s’était fait une fusion entre
les différentes races ; les haines de peu-
ple à peuple s’étaient assoupies. Les
Grecs étaient au milieu des Lydiens,
comme leurs compatriotes, et les ateliers
royaux de Sardes étaient ouverts aux
artistes grecs, dont les œuvres déco-
raient les temples et les palais du
royaume. La domination des Perses
renversait cet état florissant; un grand
nombre de familles., et surtout celles des
artistes, étaient forcées de s’expatrier,
et rentraient en Europe, où elles por-
taient le goût et les connaissances
qu’elles possédaient dans les différents
arts. L’émigration se répandit en Grèce,
dans les îles, en Italie, et jusque dans
les Gaules.
La Lydie devint une satrapie ou dé-
partement du vaste empire de Perse,
et désormais nous n’avons plus à enre-
gistrer que l’histoire de son territoire.
Dans la division de l’empire faite par
Darius, la Lydie et la Mysie furent com-
prises dans la seconde satrapie, et
payaient au trésor royal cinq cents ta-
lents. Sardes fut le lieu de résidence
du satrape, qui était plutôt un lieute-
nant du roi qu’un simple gouverneur.
Alexandre, maître de Sardes, laissa aux
habitants les privilèges dont ils jouis-
saient encore après la mort de ce prince.
La Lydie tomba sous le pouvoir d’An-
tiochus, et après la bataille de Magné-
sie , elle fut annexée au royaume de
Pergame, et finalement devint une pro-
vince romaine quand les États d’Eu-
mène furent légués au peuple romain.
Pendant toute la période de l’empire
romain et de l’empire de Byzance, la
Lydie fit partie de la province proconsu-
laire; elle fut enfin conquise par les
hordes musulmanes.
Ala Eddin III fit une expédition en
Lydie, et la capitale fut soumise pen-
dant quelque temps , moitié aux Grecs,
moitié aux Musulmans, jusqu’à ce que
la garnison turque fut expulsée par les
Grecs, avec le secours des troupes de

Roger, gendre de l’empereur de By-
zance.
En 1310 elle tomba en partage au
prince seldjoukide Sarou-Khan, qui lui
donna son nom ; la région sud appar-
tint à l’émir Aïdin : c’est la province
qu’on appelle encore aujourd’hui Aïdin
Guzel Hissar, le beau château d’Aïdin.
Sous le règne de Mahomet Ier, le re-
belle Djounéid s’était emparé de toute,
la Lydie, et avait établi à Pergame le
siège de son gouvernement. Mahomet,
qui avait été retenu en Europe par d’au-
tres expéditions, fit sommer l’émir re-
belle de rendre les places qu’il avait
prises. Sur son refus, le sultan entra
lui-même en campagne ; après s’être em-
paré de Cymé, il marcha sur Nym-
phæum, commandé par l’Albanais Adu-
las, gendre de l’émir; cette petite ville
fut prise après une courte résistance,
et Mahomet se présenta devant Smyrne,
que Djounéid avait fait fortifier.
Le grand maître de Rhodes, qui pos-
sédait le château des chevaliers, vint se
présenter au sultan pour concourir à la
prise de la ville. En effet, après dix
jours de siège, Smyrne lui fut remise.
Mahomet fit raser les tours et les murs,
et la tour même que le grand maître
avait fait bâtir à l’entrée du port fut
rasée en une nuit. Le sultan motivait
cet acte d'hostilité, sur ce fait que les
chevaliers favorisaient la fuite des es-
claves des Musulmans. Mais il assigna
aux chevaliers un autre territoire dans
la province de Mentesche pour y cons-
truire une autre forteresse (1403).
Djounéid ne s’en maintint pas moins
dans le pouvoir qu’il avait usurpé, pos-
sédant plusieurs villes importantes dans
l’intérieur des terres, et notamment
Thyatire, dont il avait augmenté la dé-
fense. Attaqué de nouveau, en 1424, par
le sultan Mourad, il leva une armée
qu’il n’eut pas le temps d’équiper, pour
opposer une résistance suffisante aux
forces du sultan. Les deux armées en
vinrent aux mains dans les plaines de
Thyatire. Battu dans cette rencontre,
Djounéid se retira dans le château fort
d’Hvpsili Hissar, sur la côte d’Ionie,
en face de Samos : les ruines de ce fort
existent encore, et portent toujours le
même nom.
Le général ottoman Chalil traversa
 
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