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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0257

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ASIE MINEURE.

nom de la ville dont ces ruines sont
extraites : on peut supposer que ce sont
celles de Larissa, qui était à vingt-deux
milles d’Éphèse dans la plaine du Cays-
tre. Cette ville était célèbre par un
d’Apollon Larissæus.
La ville de Baïndir est toute moderne;
elle s’élève dans une situation pittores-
que, sur la partie sud d’un des versants
du Tmolus; les maisons sont bâties en
argile rouge et en bois. 11 y a environ
dix mosquées, mais deux surtout seule-
ment sont toutes en pierre; la plus im-
portante est couverte en dôme et en-
tourée d'un portique qui se détache sur
un rideau de cyprès. De nombreuses
fontaines arrosent les rues. Le quartier
turc est le plus populeux : il compte
plus de sept mille maisons; les Grecs
sont au nombre de quatre cents famil-
les : il y a aussi quelques Arméniens et
peu de Juifs. Le commerce des matières
premières, du grain, de l’huile, des
peaux, y est assez florissant.
Le coton est la principale culture qui
occupe les habitants de Baïndir. Cette
même année, ils en envoyaient au mar-
ché de Smyrne cent quarante-cinq bal-
les , l’agha ou mutzellim en ayant pré-
levé la dixième partie comme impôt.
Cet impôt se perçoit sur place : l’agha
envoie dans les champs des agents qui
estiment la quotité des produits. Le
quintal, qui pèse cinquante-deux oques,
ou soixante-cinq kilos, se payait brut
soixante-cinq piastres, c’est-à-dire 0,25e
le kilo. La récolte du coton se fait en
octobre; il se sème en mai ; il faut pour
sa réussite des terres légères et faciles
à arroser. Baïndir envoie aussi à Smyrne
de la soie, des figues et un peu de laine.
Nous apercevons entin une petite ri-
vière couverte de roseaux : c’est le
Caystre. Les anciens appelaient cet en-
droit la plaine Cilbiane; elle passait
pour très-fertile, et en effet de nos
jours elle n’a pas perdu sa réputation (1) :
(i) Eustathe, dans son commentaire, vers
839, p. 149, édition d’Oxford, sur Denys
le Périégète.
Pline (V, cli. 29) met les sources du
Caystre dans les montagnes qu’il appelle Cil-
biana Juga, et le même auteur nomme Cil-
biani le peuple qui habitait aux environs.
On le distinguait en Cilbiani inferiores et

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elle donne encore d’abondantes mois-
sons et des produits variés. Un peu plus
haut était la prairie Asienne mentionnée
par Homère (1). C’est là que le héros
Asius était honoré (2).
Un peu avant d’arriver au fleuve, que
nous laissons toujours à notre droite,
on aperçoit quelques ruines : ce sont des
constructions byzantines qui ont appar-
tenu à une église et à un monastère. La
petite église a la forme d’une basilique ,
ce qui caractérise les constructions an-
térieures à Justinien.
Le bourg de Caloé lieu de naissance
de l’historien byzantin Léon le Diacre,
était situé dans le voisinage d’Hypæpa ,
et l’auteur grec le décrit comme une
admirable résidence, au pied du mont
Tmolus.
Léon le Diacre était né en 930, et fut
l’historiographe de l’empereur Basile IL
On peut, sans craindre de se tromper
grandement, identifier avec Caloé cette
localité, dont nous n’avons pu savoir le
nom moderne; ces ruines ne sont pas
éloignées de Yaka keui. Caloe a dû être
embellie de monuments religieux d'une
certaine importance : c’était un siège
épiscopal, et les noms de plusieurs
évêques sont mentionnés dans les actes
des conciles. Hiéroclès mentionne cette
petite ville sous le nom de Colose : après
avoir traversé le village de Yaka keui,
on arrive à celui de Bourounjik.
La plaine du Caystre tourne ensuite
légèrement au nord'; nous franchissons
un des petits acrotères du Tmolus : ce
sont des roches de gneiss très-micacé;
le mica y est mêlé de parcelles très-
menues. Nous arrivons enfin à Demich,
grande ville éloignée de six lieues E.-
N.-E. de Baïndir. Demich contient un
peu plus de huit mille habitants; il y a
douze cents maisons turques, sept cents
maisons grecques, et une quarantaine
de maisons arméniennes. D'après cette
superiores. Il parle encore ailleurs des Cll-
biani Agri. Strabon (liv. XIII, p. 629) dit
que la plaine Cilbiane (to KiÀêiavàv Tteôtov)
était entre le Tmolus et le Caystre. C’est
dans cette région qu’étaient situées les mines
de cinabre qui appartenaient aux Éphésieus
(Vitrave, liv. Vil, ch. 8).
(1) Illiade, liv. II, 461.
(2) Strabon, liv. XIII, p. 627.
 
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