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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0259

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ASIE MINEURE.

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byzantin. On trouve quelques débris
d’architecture chrétienne; et l’inscrip-
tion citée plus haut prouve qu’il y avait
des monuments assez importants. Pour
examiner la ville, je partis du pont qui
se trouve au milieu du village de Tapoè;
c’est le plus large et le mieux construit.
Il n’a qu’une seule arche, tant soit peu
ogivale. Le parapet est de marbre blanc.
D’un côté du pont, on voit par terre un
chapiteau corinthien d’un travail ordi-
naire; de l’autre est un torse de marbre
qui paraît avoir appartenu à une Muse.
Cette statue est d’un travail analogue à
celui de la Vénus.
Dans le voisinage du pont, on remar-
que l’entrée d’un souterrain taillé dans
le roc, qui conduisait sans doute hors
des murs; mais aujourd’hui les ébou-
lements empêchent de le parcourir dans
toute son étendue. Je remontai le ravin
jusqu’au second pont, que je traversai,
et j’entrai dans un vaste champ planté
d’oliviers d’une grosseur prodigieuse.
C’est dans cet endroit que l’année pré-
cédente on avait opéré des fouilles pour
l’extraction des marbres ; en effet, un
des plus grands édifices de la ville se
trouvait placé en ce lieu. Il existe encore
une longue galerie souterraine, et qui,
par sa construction, parait avoir appar-
tenu à un grand temple. J’y pénétrai
avec quelque difficulté, et j’observai avec
étonnement un genre, de construction
qui paraît tout à fait étranger à l’art
romain. Cette galerie se compose de
deux corridors parallèles de 4m,30 de
largeur; le mur de séparation a lra,70
d’épaisseur, renfermant dans sa cons-
truction plusieurs fûts de colonnes de
granit. Leur diamètre est de lm,20; ils
sont bruts à la surface et espacés de
3m,92. Ces fûts de colonnes sont reliés
par une muraille également en granit,
mais faite de petits moellons avec des
arcs de décharge formant une sorte de
.niche; les colonnes entrent dans le sol,
qui est couvert de décombres, et pé-
nètrent par le haut dans l’épaisseur des
voûtes de la galerie. C’est évidemment
la substruction d’un portique dont les
colonnes correspondaient aux fûts qui
sont dans la galerie; D’après la dispo-
sition du lieu , il est à croire que cette
galerie appartenait à un temple, mais
d’une construction différente de ceux

des Romains; l’espacement des colon-
nes et le soubassement sont tout à fait
en dehors des règles de leur architec-
ture. C’est peut-être là que se trouvait
le temple dédié à une divinité persique,
et dont Pausanias a parlé.
Ce temple avait été fondé par Ar-
taxerxe; les Lydiens s’en firent toujours
honneur comme d’un des principaux
centres de la religion des mages, et ré-
clamèrent à ce sujet des immunités au
peuple romain. La Lydie ayant été sou-
vent désolée par des tremblements de
terre, il serait possible que les arcs de
décharge dont la construction paraît
postérieure à celle des colonnes, aient
été établis pour consolider l’édifice.
Le théâtre est situé sur la colline de
l’autre côté du pont. La scène n’a que
65m de diamètre; les gradins, qui
étaient de marbre, ont été enlevés, et
les restes d’un four à chaux attestent
que les Grecs ont employé jusqu’aux
derniers débris de cet édifice; il ne sub-
siste aujourd’hui que le mur de soutè-
nement des gradins qui étaient en petits
moellons de granit. Les ruines du pros-
cénium ont fourni environ vingt voitu-
res de marbre pour l’église des Grecs.
La statue de la Vénus a été trouvée dans
l’angle à droite de l’orchestre. Les ruines
d’un édifice composé de plusieurs salles
existent encore au bas de la colline.
Plus loin, on aperçoit un soubassement
de bonne construction, sur lequel était
un petit temple dont les colonnes sont
cannelées en spirale ; les murailles sont
bien conservées. Dans cette partie, on
aperçoit encore une petite poterne.
L’étendue de la ville d’Hypæpa ne m’a
pas paru différer beaucoup de celle d’un
grand nombre de villes anciennes; il
faut croire qu’elle a été beaucoup aug-
mentée depuis le temps d’Ovide. Je
quittai ces ruines avec le regret de ne
pas les avoir visitées une année plus tôt,
car j’aurais trouvé ces édifices d’un meil-
leur état de conservation.
Comme les voyageurs qui ont exploré
cette région avaient toujours supposé
que Birghé était l’ancienne Hypæpa , je
voulus visiter cette ville, éloignée de
deux lieues à l’est de Tapoè, afin de
m’enquérir si elle n’était pas en effet
sur le site de quelque antique cité.
Les ruines d’Hypæpa ont aussi fourni
 
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