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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0265

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ASIE MINEURE,

255

qui pensent que l’influence orientale a
dominé chez les premiers rois de Lydie
pourront y retrouver quelque analogie
avec les noms de certains rois assyriens,
comme Sardan-Apal. Ceux qui s’atta-
chent de préférence aux traditions grec-
ques pourront se rapporter au mythe
d’Hercule, dont la fille Sardinie donna
le nom à l’île de Sardaigne.
Sous le règne d’Ardys, les Cimmé-
riens, déjà maîtres d’une partie de l’Asie,
s’emparèrent de la ville de Sardes; la
citadelle seule leur résista : ils restèrent
en possession du pays jusqu’au règne
d’Alyatte (1). Gygès augmenta le sys-
tème de défense, mais depuis Candaule
jusqu’au dernier des Mermnades, la
ville royale des Lydiens put jouir des
douceurs de la paix.
Après la bataille de Thymbrée Crésus,
vaincu par Cyrus, se retira dans sa ca-
pitale, qui après une résistance héroïque
tomba au pouvoir des Perses. La cita-
delle se défendait encore après qua-
torze jours de siège, lorsqu’une circons-
tance fortuite la fit tomber au pouvoir
des Perses.
La montagne de l’acropole avait paru
inaccessible du côté du Tmolus, et l’on
avait négligé d’étendre les fortifications
vers le sud. 11 existait cependant un sen-
tier, presque impraticable, par lequel un
soldat lydien avait pu descendre et re-
monter pour aller chercher son casque
tombé par hasard.
Ce mouvement n’avait pas échappé à
un soldat de Cyrus, nommé Héréade,
qui suivit les pas du lydien, et remon-
tant accompagné d’une troupe de Perses
s’empara de la citadelle. La ville fut
prise et livrée au pillage et à l’incendie.
Depuis ce moment la ville de Sardes
devint le théâtre de révolutions sans
nombre. Cyrus fit réparer une partie des
ravages de l’incendie. En quittant la
Lydie pour se rendre à Ecbatane, il
laissa le gouvernement de la ville au
Perse Tabalus, et chargea le lydien Pac-
tyas de porter en Perse les trésors de
Crésus. Pactyas, loin de s’acquitter de
sa mission, souleva les Lydiens contre
Tabalus, s’empara de la ville de Sar-
des, et assiégea la citadelle, où Tabalus
s’était retiré. C’est à la suite de cette
(i) Hérodote, I, i5, 16.

révolte que sur un ordre de Cyrus tous
les Lydiens furent désarmés. 11 leur fut
ordonné de porter des tuniques et des
cothurnes; on n’enseigna aux enfants
d’autre art que celui de la musique, et
tout fut mis en œuvre pour anéantir
l’esprit guerrier de la nation. Les Ly-
diens qui avaient suivi le parti de Pac-
tyas furent vendus comme esclaves et
Pactyas lui-même fut livré aux Perses.
Cette insurrection eut de funestes con-
séquences pour les villes d’Ionie : Priène
fut prise et les habitants vendus à l’en-
chère.
Sardes n’en resta pas moins le prin-
cipal siège de la puissance perse en
Asie et la résidence du premier satrape.
Sous le règne de Darius, Artapherne,
frère du roi, fut nommé gouverneur de
Sardes (I). Pendant la révolte suscitée
par Aristagoras, les Ioniens, aidés des
forces athéniennes, partirent d’Éphèse ,
franchirent le Tmolus et s’emparèrent
de Sardes, qui était toujours sous le
gouvernement d’Artapherne. La ville,
située en plaine , fut prise et incendiée;
les maisons, qui n’étaient autre chose
que des cabanes, de roseaux, communi-
quèrent le feu aux édifices publics, qui
n’avaient que des couvertures de bois
léger ; le temple de Cybèle, situé sur la
rive du Pactole, fut aussi la proie des
flammes. De ce moment date la destruc-
tion complète des monuments de la
Sarde lydienne. Les habitudes des Perses
de demeurer dans des maisons faites en
pisé ne durent pas changer beaucoup
la physionomie de la ville pendant le
règne des Achéménides. 11 faut ajouter
que la religion des Perses n’admettait
la construction d’aucun temple et d’au-
cune statue : quelques Pyrées bâtis dans
le voisinage des ruisseaux étaient tous
leurs édifices religieux ; il faut donc se
représenter la Sardes de cette époque
comme un vaste camp avec des bazars
pour entreposer les marchandises, une
ville en un mot comme celles qui exis-
tent de nos jours dans le bas Euphrate,
dans lesquelles les gourbis arabes revê-
tus d’argile forment la plus belle partie
des habitations (2).
Xerxès avant d’entreprendre son ex-
(1) Hérodote. V, 25.
(2) Hérodote, V, 100.
 
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