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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0267

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ASIE MINEURE.

d’Asie. Son zèle toutefois ne se soutint
pas toujours; les nouveaux chrétiens
méritèrent une sévère réprimande de
la part de l’ange de l’Apocalypse. « Je
connais vos œuvres, et je sais que vous
dites que vous êtes vivant, mais vous
êtes mort (1). «
L’empereur Julien, dans ses tentatives
de restauration de l’ancien culte des
païens, nomma pontife de Lydie Chry-
santhius, citoyen de Sardes et d une fa-
mille patricienne. Des ordres furent
donnés d’élever des autels et de réparer
les anciens temples ; mais on sait quelle
fut la conséquence de ces velléités éphé-
mères.
Nous avons vu les Goths porter leurs
ravages sur les côtes de la Bithynie et
de la Troade ; ils pénétrèrent jusqu’en
Lydie, et en l’an 400, sous la conduite
de Tribilgid et de Caïanas, officier au
service de l’empire, qui s’était révolté
contre l’empereur Arcadius, les hordes
des Goths prirent et pillèrent Sardes.
Les incursions des tribus musulma-
nes ne laissaient aucun repos aux ha-
bitants, qui commencèrent à quitter la
ville et à se retirer dans la montagne.
Dans le onzième siècle les Seljoukides
poussèrent leurs expéditions jusqu’en
Lydie, mais n’y séjournèrent point. En
1304 les Turcs eurent la permission
d’occuper une partie de la citadelle;
enfin, dans la seconde année du quin-
zième siècle, Timour s’empara de cette
malheureuse ville, et la détru.sit de fond
en comble : jamais elle ne s’est relevée
d’une pareille catastrophe.
Aujourd’hui l’emplacement de l’an-
cienne capitale conserve encore le nom
de. Sart. Les distances de cette ville à
différents points de la côte sont estimées
par les auteurs anciens de la manière
suivante: de Sardes à Ephèse. 540 sta-
des (2) ou 99 kilométrés; a Pergame,
600 stades ou 111 kilométrés (3); à Tri-
polis, 61 milles ou 93 kilom. (4>; et de
Srayrne, 80 de kilomètres.
(i) Apocalypse, III, i, 5.
(a) Hérodoie, V, 54.
(3) Slrabon, XIII, 6a5.
(4) Table de Peutenger.

17e Livraison. (Asie Mineure.)

2i7
CHAPITRE XXI.
TOMBEAUX DES ROIS DE LYDIE.
La plaine de Sardes est bornée au
nord par le cours de l’Hermus, qui coule
de l’est à l’ouest, dans un lit peu en-
caissé, composé de terrains sablonneux
et friables. Au moment de la fonte des
neiges dans les montagnes de la Phry-
gie épictete, le fleuve est sujet à des
débordements qui inondent toute la
plaine : aussi les Lydiens avaient-ils
creusé un canal qui conduisait les hautes
eaux dans le lac Gygée. C’était pour
Sardes une imitation du lac Mœris de
l’Égypte. La vaste nécropole des rois de
Lydie apparaît au loin, sur la rive droite
du fleuve, comme un groupe de mon-
ticules.
En quittant les ruines de Sardes, on
fait route vers le nord-ouest jusqu’à
l’Hermus, qui n’est éloigné que de six
kilomètres. Là se trouve un gué d’un
passage assez difficile. Autrefois il exis-
tait un bac triangulaire, mais à mesure
que les années s’écoulent, les routes de
Turquie, loin de s'améliorer, se détério-
rent. Sardes est pourtant située sur la
grande route qui de Césarée conduit à
Pergame; c’était la grande voie mili-
taire qui traversait obliquement toute
l’Asie Mineure pour aller aux passages
du Taurus. Les derniers musulmans
qui ont habité Sardes reposent dans le
dernier cimetière qui borde la rive de
l’Hermus.
Quand les eaux sont hautes, les cara-
vanes sont obligées de remonter le cours
du fleuve pendant plusieurs milles pour
trouver un passage guéable.
Après avoir passé l’Hermus, on fait
environ six kilomètres dans la direction
du nord-est, au milieu d’une plaine lé-
gèrement ondulée et couverte au prin-
temps de verdure où les Turcomans
viennent planter leurs tentes.
Le groupe des tombeaux est placé au
milieu d’un plateau qui domine les
plaines environnantes; cette situation
ressemble beaucoup au célèbre tumu-
lus de la plaine d’Alger, connu sous le
nom du Tombeau de la Chrétienne.
L’attention se porte d’abord sur le plus
grand de ces tombeaux, qui au premier
T. II. 17
 
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