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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0272

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262

L’UNIVERS.

ques très-reculées les rois égyptiens
n’aient fait des conquêtes en Syrie, à
cause de la proximité et de l’importance
de cette contrée pour l’Égypte, à la-
quelle elle sert de rempart contre l’Asie
antérieure. Il était beaucoup plus inté-
ressant de savoir si, dans les contrées
septentrionales plus éloignées, des mo-
numents d’origine égyptienne répon-
draient aux descriptions d’Hérodote et
attesteraient sa véracité. La découverte
d’un tel monument était donc d’une
grande importance historique, et celui-
ci, placé a sept lieues de Smyrne, à
une demi-lieue du chemin de Sardes,
répond parfaitement, tant par sa forme
que par l’emplacement où il se trouve,
à un de ceux qu’Hérodote a décrits.
AI. Lepsius en fit le sujet d’un mémoire
à F Académie de Berlin, et y reconnut
que le monument appartenait à Rham-
sès Sésostris. »
Cependant M. Kiepert, comparant le
costume de ce personnage avec ceux des
bas reliefs de Ptérium près de Bogaz
keui, incline à penser que c’est un ou-
vrage assyrien et non pas égyptien : nous
ne combattrons pas cette opinion, nous
insistons seulement sur ce fait que le
monument de Kara bell est bien cer-
tainement celui qui a été vu et décrit
par Hérodote.
La route actuelle de Nymphio à Sar-
des ne passe plus par le défilé de Kara
bell ; elle suit le cours de la rivière jus-
qu’à sa rencontre avec la vallée de
l’Hermus; tout le pays présente un
aspect de richesse et d’aisance dû aux
industrieuses cultures pratiquées dans le
pays; l’irrigation des jardins, la greffe
des arbres fruitiers sont pratiquées ici
aussi habillement qu’en Europe.
La vallée va toujours en s'élargissant
vers l’est; elle prend alors le nom de
Kavakli-déré. Toute la formation des
montagnes est de calcaire compacte, qui
fournit d’excellentes pierres de cons-
truction : cette formation appartient à la
partie supérieuredu terrain detransition.
41a sortie delà vallée il y avait sur la ri-
vière un pont de six arches, aujourd’hui
à moitié ruiné; il est d’ouvrage musul-
man , et fut sans doute construit lors-
que Magnésie du Sipyle était la résidence
de la famille des sultans.
La plaine dans laquelle on arrive a

quatre ou cinq kilométrés de large; elle
est bien arrosée et bien cultivée en lé-
gumes, que les jardiniers portent à
Smyrne. A l’extrémité de cette plaine
se trouve la petite ville de Cassaba, dont
le nom en turc signifie une forteresse,
quoiqu’elle ne soit rien moins que for-
tifiée. Elle est habitée par des agricul-
teurs, car en Turquie la sécurité des
villageois n’est pas assez assurée pour
qu’ils puissent habiter des fermes, ni
surtout des maisons de campagne iso-
lées. Nous avons remarqué à Cassaba
des volailles d'une très-belle venue, et
surtout des dindons magnifiques, qui ont
motivé pour nous lenom anglais de cette
volaille (1). Ce sont surtout les melons,
les pastèques et les tomates de Cassaba
qui ont à Smyrne la plus grande répu-
tation; il s’en fait une consommation
énorme. Les Grecs, comme les Turcs,
ont un goût particulier pour les petits
concombres, qu’ils mangent crus avec les
pépins. Lorsque la moindre industrie
vient aider la rare fécondité de cette
terre, l’agriculteur est récompensé au
centuple de son travail : il est triste de
penser qu’un soi aussi fertile reste en
grande partie en friche.
Le village de Debrent est éloigné de
deux heures de marche de Cassaba ; il
est situé sur une hauteur au pied de
laquelle passe un torrent qui n’est pas
guéable au moment de ia fonte des
neiges. On traverse ensuite un grand
cimetière abandonné, dans lequel plu-
sieurs fragments d’architecture sont
employés en guise de monuments fu-
nèbres. On remarque sur la route des
parties encore bien empierrées, et des
débris de murailles indiquent qu’il y eut
là un centre de population. En appro-
chant du territoire de Sardes , on com-
mence à reconnaître aux abords de la
route un certain nombre de tumulus
dans le genre de ceux de Bin tépé; ces
monuments appartiennent sans doute à
la même période historique que les pre-
miers. Le village de Achmetdji, si tué à dix
kilomètres de Sardes, est environné de
jardins, et dans une situation pitto-
resque; depuis ce lieu jusqu’à Sardes la
plaine est occupée par les youronk, ou
turcomans nomades, chez lesquels on
(i) Turkey.
 
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