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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0273

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263

àsîe Mineure.

trouve, en fait de provisions, du laitage,
de la farine et des moutons. La seule
habitation dans les ruines de Sardes est
la maison du meunier du Pactole.
CHAPITRE XXIII.
VILLES DE LYDIE SITUÉES AU NORD
DE CAYSTRE.
Au moment de la migration æolienne,
d’autres tribus helléniques, qui connais-
saient déjà les rivages d’Asie-, vinrent
coloniser l’ancienne Mvsie. Au nombre
de ces tribus il faut compter les Ma-
gnètes, qui furent conduits à la guerre
de Troie par Prothoüs (1). De retour
dans leur patrie, ils entreprirent une
nouvelle expédition, passèrent en Crète,
et de là en Asie, où ils fondèrent la ville
de Magnésie, sur le Méandre. Une por-
tion de cette tribu remonta plus au nord,
et s’établit dans les terres du mont
Sipylus : c’est de là qu’ils prirent le
nom de Magnetes a Sipylo (2). Les his-
toriens se taisent sur l’origine de la ville
de Magnésie du Sipyle ; elle ne com-
mença à devenir célèbre qu’après la
mort d’Alexandre; aucun temple, au-
cune grande communauté religieuse ne
la signalait à l’attention des géogra-
phes. La victoire remportée par Lucius
Scipion contre Antiochus, roi de Syrie,
força ce prince à abandonner toutes
ses possessions en deçà du Taurus , et
mit l’Asie Mineure sous la dépendance
des Romains ; mais ils ne s’emparèrent
définitivement du pays qu’après la des-
truction du royaume de Pergame.
La bataille se donna entre Magnésie
et le fleuve Hylius, sur la route de cette
ville à Thyatire. Antiochus avait ras-
semblé ses forces dans cette dernière
ville, et venait camper autour de Ma-
gnésie; Scipion, en apprenant ce mouve-
ment, fit passer la rivière à son armée,
et obligea les ennemis de sortir de leurs
retranchements et d’engager le combat.
La position de Magnésie est telle
qu’elle ne peutêtre en état de supporter
un long siège ; elle se rendit aux Romains
après la bataille, et depuis lors elle a eu
fine destinée politique assez obscure ;
(i) Hom., 11., II, ?56.
(a) Tacite, Annal., II, 47.

mais sa pospérité commerciale s’en ac-
crut d’autant. Sous le règne de Tibère,
elle fut du nombre des villes qui souf-
frirent le plus des suites du grand trem-
blement de terre; elle participa comme
les autres à la libéralité de l’empereur.
Magnésie, étant située sur la route
directe de Symrne à Pergame, fut tou-
jours un lieu de transit important, et
les riches plaines de la Teuthranie ali-
mentaient ses marchés ; elle fut toujours,
dans l’ordre-politique, subordonnée a
Smyrne ; cependant elle est aujourd'hui
le chef-lieu d’un sandjak. Sous l’empire
byzantin elle était épiscopale, mais on
ne trouve aucun vestige des monuments
des temps chrétiens. Magnésie fut ce-
pendant, au commeneemenbdu treizième
siècle, la capitale de l’empire byzantin.
Pendant que les Latins étaient maîtres
de Constantinople, Jean Ducas, succes-
seur de Théodore Lascaris, attaqua les
Latins dans l’Asie, reprit sur eux les
îles de Lesbos et les ports de I’Æolide,
établit à Magnésie le siège de son gou-
vernement, et le conserva pendant trente-
trois ans, jusqu’en 1255. Déjà les tribus
musulmanes poussaient leurs incursions
jusqu’aux confins de l’Asie Mineure ;
l’empereur Andronic II avait peine à
leur résister; il réclama le secours de
Frédéric,roi de Sicile, qui lui envoya des
troupes catalanes sous les ordres de
Roger de Flor, amiral de Sicile.
Les musulmans furent repoussés;
la discorde ne tarda pas à naître entre
les Grecs et leurs auxiliaires Les habi-
tants de Magnésie, irrités des violences
et des désordres que commettaient les
Catalans, se soulevèrent et égorgèrent la
garnison. Ce fut en vain que Roger vint
en 1306 mettre le siège devant Magné-
sie ; la résistance de la place fut telle
qu’il se vit contraint de se retirer.
Dès l’année 1313, Saroukhan le Seld-
joukide, qui donna son nom à la pro-
vince, devint maître de Magnésie et de
toute la côte d’Ionie : ce fut seulement
en 1398 que la contrée devint posses-
sion ottomane. Le sultan Rayazid
acheva de soumettre les villes de Lydie ;
mais après la batailled’Angora, en 1402,
Timour envahit la province. Les villes
de Smyrne, de Sardes, de Thyatire fu-
rent mises au pillage, et Timour ras-
sembla à Magnésie toutes les richesses
 
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