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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0283

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ASIE MINEURE.

talie, et dont les produits sont identi-
ques; ce sont tantôt des cendres conte-
nant des fragments de ponce noire et
blanche, quelques cristaux de pyroxène
et d’autres roches cristallines ignées,
qui, s’agglomérant par la suite des
temps, ont formé ces bancs de roche
tendre, d’une épaisseur quelquefois con-
sidérable, dans lesquels les peuples pri-
mitifs, manquant sans doute d’autres
moyens de construction, de chaux et de
bois, se sont plu à creuser des demeu-
res, des tombeaux et des temples. C’est
une chose qu’on peut observer a priori
dans ces régions; les peuples qui ont
construit en appareil que nous appelons
pélasgique sont ceux qui vivaient dans
les régions calcaires; les peuples qui
habitaient des régions couvertes de tuf
volcanique ont, au contraire, creusé d’in-
nombrables cellules qui, après tant de
siècles, sont encore l’étonnement du
voyageur qui parcourt l’Asie. Tout le
pays qui chez les anciens portait le nom
de Catacécaumène n’est cependant pas
entièrement couvert de produits volca-
niques. La vallée supérieure de l’Her-
inus, en descendant de Kadi, offre çà
et là des formations de roches crétacées
qui surgissent au milieu des trachytes,
et qui sont comme des îlots s’élevant
sur une vaste étendue de terrains ignés.
On rencontre de plus, entre le bassin
de l’Hermus et la vallée du Cogamus ,
dans laquelle est située Philadelphie ,
des landes et des collines arides qui
sont formées de terrains trappéens,
d’une constitution antérieure aux épan-
chements trachytiques, mais dont l’as-
pect terreux et desséché les a fait con-
fondre par les anciens avec les terrains
purement volcaniques.
La province qui fut appelée par les
habitants Catacécaumène était située sur
les frontières de la Lydie et de la My-
sie; il n’est donc pas étonnant que les
anciens l’aient attribuée tantôt à l’une,
tantôt à l’autre de ces deux provinces;
elle occupe une partie notable de la Phry-
gie épictète, tout l’orient de la Phrygie
salutaire, jusqu’à la vallée calcaire de
Synnada , la pointe septentrionale de la
Lydie, en un mot tous les affluents su-
périeurs de l’Hermus et du Méandre.
Toute la partie orientale de ce territoire
est presque entièrement composée de
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terrains trachytiques ; mais les villes de
la Lydie se sont élevées au milieu de vol-
cans qui portent tous les caractères des
volcans contemporains, et dont les érup-
tions, quoique tout à fait effacées de la
mémoire des hommes, ont dû avoir lieu
à une époque assez rapprochée de nous ;
car on trouve dans différentes direc-
tions des coulées de lave traversant,
dans la longueur de plusieurs milles,
des territoires que la végétation re-
couvre, et ne laissant dans toute l’éten-
due de leur cours que la désolation et
la stérilité. Le territoire de Koula est
surtout remarquable par plusieurs cô-
nes volcaniques, dont les parties consti-
tuantes ne diffèrent en rien de ce que
nous connaissons de plus moderne dans
les coulées de lave.
CHAPITRE XXIX.
VOLCAN DE KARA DEVL1T.
La ville de Koula est bâtie au pied
d’une montagne nommée Karadévlit,
l’encrier noir, qui est le centre d’une
éruption considérable, dont les épan-
chements se sont fait jour au sud dans
toute la vallée, et passent sous le sol
de la ville actuelle, qui est bâtie toute en
lave noire, identique avec la lave de
Volvic en Auvergne. La surface-de ce
courant est composée de quartiers de
roche, dont quelques-uns cubent sept
ou huit mètres ; ils sont quelquefois ac-
cumulés et jetés les uns sur les autres
comme les glaçons d’une rivière. On
voit que l’action du feu a brisé des ro-
ches déjà refroidies, et les a entraînées
nageant sur un nouveau torrent, qui
s’est figé comme une masse de scories
sortant d’un fourneau ; ces laves con-
tiennent de petits cristaux de pyroxène
et des filons d’obsidienne- Le refroi-
dissement de la substance ignée a formé
des fissures qui s’enfoncent sans doute
à une profondeur considérable, et qui
ont donné naissance, dans l’intérieur de
la roche, à des dédales et à des cavernes
que l’on peut parcourir dans une cer-
taine étendue. Ces fissures communi-
quent entre elles par des conduits inac-
cessibles , qui sont parcourus par des
courants d’air qui dans l’été sont extrê-
mement frais. Cette particularité est
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