Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0284

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
274

LU MYERS»

bien connue des habitants, qui dans
l’été déposent dans ces fissures des am-
phores d’eau pour les faire rafraîchir.
La rupture de la roche dans une assez
grande hauteur, observée dans ces ca-
vernes, fait voir que cette roche était
homogène; elle est d’un aspect gras et
comme miroitant, semblable à du laitier
de forge , parsemée çà et là de globules
d’ebullition, noire, sonore et à cassure
vitreuse. Du côté de la ville on observe
très-peu de cendres. Il ne paraît pas que
ces laves se soient fait jour par le cratere
du sommet, qui est fort échancré, et qui
semble beaucoup plus ancien que la
coulée, car les flancs du cône sont cou-
verts d’une végétation qui commence à
poindre. Du côté du nord, les éruptions
ont été beaucoup plus considérables, et
ont eu lieu à des périodes très-distinc-
tes. On suit avec intérêt, pendant plus
d’un myrïàmètre, les traces de ces érup-
tions, qui,du point culminant d’où elles
sont parties, se sont toutes dirigées par
une pente rapide jusqu’au bassin de
l’Hermus. Là, arrêtées par les eaux,
elles ont reflué, en formant une falaise
qui surplombe au-dessus du fleuve,
phénomène facile à expliquer : car le
contact de l’eau et des laves bouillantes
brisait la masse, et entraînait les débris.
Les laves ont été arrêtées par les col-
lines de gneiss qui formaient la vallée
naturelle dans laquelle elles se sont ré-
pandues; les crêtes de laves forment
des blocs si abrupts, qu’il est impossi-
ble de traverser les coulées. Il n'y a pas
une plante sur ce terrain, et les traces
du feu ont conservé toute leur aridité.
La hauteur du cône de K a ra dévlit
est d’environ 500 mètres au-dessus de
la plaine, et la hauteur absolue de Koula
est de 803m, 5, le baromètre marquant
0,!ll701, le thermomètre du baromètre
29°, 10, et le thermomètre libre 28,10,
la hauteur du baromètre au bord de la
mer étant 0m, 760. La coulée qui s’é-
tend jusqu'à l’Hermus est formée dans
sa partie supérieure de laves analogues
à la coulée du sud; mtais, en suivant
le cours du fleuve, on aperçoit çà et là
des traces de la formation basaltique,
phénomène qui, selon quelques géolo-
gues, est dû au refroidissement subit
des laves. Je dois dire ici qu’en effet
je n’ai jamais observé de cristallisation

basaltique que dans les terrains qui
sont baignés par les eaux : sur la cote
asiatique du Bosphore, aux environs
des îles Cyanées, dans la vallée de Der-
men-tchaï, près de Trébizonde, et dans
la vallée de l’Halys, en faisant route
vers Césarée. 11 y a aux environs de
Koula d’autres cônes volcaniques, l’un
appelé Sandal et l’autre Dopos-Kalé,
au sommet desquels se voient des traces
de cratère et des courants de lave qui
paraissent contemporains des coulées
de Koula.
Le cône qui se trouve près du village
de Sandal paraît avoir vomi des cendres,
qui se sont converties en tuf, et qui
couvrent une assez grande surface de
pays. En un mot, tout le terrain situé
entre la rivière qui passe devant Phi-
ladelphie, et qui est l’ancien Cogamus,
et le fleuve Hermus, est d’une forma-
tion volcanique analogue aux volcans
existants; mais les terrains ignés s’é-
tendent fort au delà vers l’est, jusqu’à
la ville d’Afioum-kara-hissar; là, ils
appartiennent à la formation trachyti-
que. Cependant, près d’Ouschak , dans
l’endroit appelé Ilessler-kaia-si, on ob-
serve un grand cratère, dont l’orbe est
composé de lave violâtre, contenant du
feldspath décomposé, et roulée elle-
même dans une pâte de cendre et de
scories ; c’est ce qu’au Vésuve on appelle
rapilli. La masse, de ces déjections est
assez étendue, et s’élève à une hauteur
d’environ 40 mètres; les couches for-
mées par les cendres sont, horizontales,
et les rocs du côté de la vallée ou du
cratère présentent une surface abso-
lument verticale. Au delà de l’Her-
mus, la formation volcanique continue ;
mais on ne trouve plus de lave de fu-
sion, ce sont des tufs d’un gris jaunâ-
tre, et qui s’élèvent en collines à parois
abruptes.
A part les choses fabuleuses que
Strabon se plait à rapporter, d’après
d’anciennes traditions (1), Strabon décrit
en peu de mots la région catacécaumène
d’une manière fort exacte; il lui donne
en longueur cinq cents stades sur quatre
cents de large, soit quatre-vingt-douze
kilomètres et demi sur soixante-qua
torze, c’est-à-dire qu’elle s’étendjusqu’au
(i) Strab., Xlil, 626, 628,
 
Annotationen