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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0286

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L’UNIVERS.

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tour) est turc et assez moderne; il en
est question dans l’itinéraire du grand-
duc Roger comme d’une forteresse. La
position de Clanudda, marquée dans la
table de Peutinger sur la route de Phi-
ladelphie à Cotyæum et à vingt-huit
milles de la première, pourrait convenir
à Roula.
CHAPITRE XXXI.
VILLES DE LA LYDIE AU NORD DE
l’hermus.
La Lydie comprenait vingt-sept
évêchés ou villes principales, qui sont
mentionnées dans la notice de Hiéroclès
et dans celle de l’empereur Léon. Quoi-
que plusieurs des noms anciens soient
altérés, on les reconnaît facilement sous
leur forme nouvelle. Nous avons à faire
connaître maintenant un certain nom-
bre de ces villes, qui occupaient la ré-
gion nord de la Lydie, et à appeler
l’attention des géographes sur des rui-
nes qui ne sont pas encore classées.
Koula se trouve sur la route de ca-
ravane qui va de Smyrne à Kutayah, à
vingt-six heures ou cent cinquante ki-
lomètres de la première, on remonte
ensuite vers le nord pour gagner Ous-
chak ; l’ancienne route ne devait pas
différer beaucoup de celle-ci, attendu
que cette région renfermait un certain
nombre de villes qui étaient forcément
desservies par une route dirigée du sud-
ouest au nord-est.
En suivant cette direction on ren-
contre, à onze kilomètres au nord-est
de Koula, une localité qui mérite d’être
observée. Des sources chaudes mar-
quant 59 degrés centigrades sortent de
terre à quelques pas de la rive de l’Her-
mus, et forment un bain naturel connu
dans le pays sous le nom de Émir Ham-
mam, le bain de l'émir.
On y observe des restes de construc-
tions qui ont le caractère d’une haute
antiquité, mais l’emplacement paraît
avoir convenu moins à une ville qu’à
un de ces centres où la religion s’u-
nissait à la médecine pour la cure des
maladies, et dans lesquels les prêtres
étaient investis d’un double ministère:
les établissements de ce genre étaient
nombreux dans la contrée. Le bassin

d’où sort la source est entouré d’un mur
composé de pierres de grand appareil,
réunies sans ciment : des murs de même
style forment une enceinte qui suit les
pentes du rocher.
Dans l’enceinte du bain moderne on
trouve aussi plusieurs fragments d’ar-
chitecture; Y Area où se trouvent réunies
toutes ces ruines n’a pas une centaine
de mètres d’étendue; elle est fermée
au sud par un rocher vertical, sur le
flanc duquel ont été sculptés plusieurs
bas-reliefs, qui ont tous un caractèie
religieux. Le plus grand et le mieux con-
servé est sculpté dans une niche qui a
environ lm 50 de hauteur ; l’archivolte
représente une guirlande de feuillage;
au centre de la niche est sculptée une
figure semblable à celle du bas-relief
de Koula, représentant le dieu Lunus
ou Men, coiffé du bonnet phrygien, et
ayant derrière lui le croissant, attribut
de cette divinité. Le style de ce monu-
ment n’accuse pas une haute antiquité ;
nous sommes porté à le considérer
comme de la même époque que le bas-
relief de Koula, qui porte sa date. Plu-
sieurs bas-reliefs, mais d’une plus petite
dimension, sont sculptés dans le même
rocher : on ne distingue plus que la
masse des figures ; l’un d’eux représente
un personnage couché, autour duquel
sont réunies plusieurs figures d’hommes.
Au nord de l’enceinte sont des restes
de voûtes, et sur la rivière un pont à
demi ruiné, qui paraît être des temps
byzantins. Si Émir-Hammam occupe
l’emplacement d’une ville, elle doit
avoir été extrêmement petite : nous som-
mes plus disposé à y voir un établisse-
ment thermal et religieux comme ceux
de Caroura et de Charouium (1).
L’ancienne Silandus, siège épiscopal
de Lydie, occupait l’emplacement du
village moderne de Selendi, situé à
quarante-cinq kilomètres au nord-est
de Koula, sur un des affluents de l’Her-
mus, qu’on appelle Selendi-sou et plus
loin Aïneh-tchai ; on trouve à Selendi
quelques inscriptions, mais aucun ves-
tige de monument ancien. Le pont jeté
sur l’Hermus à Émir-Hammam, servait
à établir une communication entre ces
deux places.
(i) Strabon, XIII, 5j5 ; XIV, 349.
 
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