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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0290

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L’UNIVERS.

D’autres catastrophes ignorées ont
dans le çours des siècles causé de nou-
veaux ravages. Les invasions musulma-
nes, les incendies et les tremblements
de terre avaient concouru pour faire de
l’ancienne Traites un monceau de ruines.
L’empereur Andronic, fils de Paléologue,
s’étant rendu dans cette ville, fut si
charmé de sa position, qu’il résolut delà
rebâtir et d'y réintégrer les habitants,
qui s’en étaient éloignés. Les ouvriers
trouvèrent dans les fouilles une ins-
cription qui prédisait le rétablissement
de Tralles et une longue vie à son nou-
veau fondateur.
Une fois les murailles rétablies, les
habitants accoururent en foule, et la
ville reprenait sa physionomie première
lorsque les tribus musulmanes vinrent
en faire le siège. Les Turcs coupèrent
le ruisseau de l’Eudon, et la ville, privée
d’eau, n’en persista pas moins dans sa
résistance héroïque. Les Turcs finirent
par l’enlever d’assaut, et tous les ha-
bitants furent massacrés.
Andronic se tenait pendant ce temps
dans son palais de Nymphæum, et ne
fit aucune tentative pour porter du se-
cours à Tralles.
Lorsque les Seldjoukides furent une
fois maîtres de la Cappadoce, toutes
leurs vues se portèrent sur l’occident
de l’Asie Mineure pour se mettre en
relation avec la mer; les villes comman-
dant les grandes vallées tombèrent suc-
cessivement en leur pouvoir; Tralles ne
put être défendue par les faibles empe-
reurs de Constantinople, et fut prise
par l’émir Aïdin, qui la reçut en fief du
sultan d’Iconium, et lui donna son pro-
pre nom.
Comme sa position est en même
temps forte et agréable, on lui donna le
nom de beau château; depuis ce temps
l’ancienneTralles s’appelle Aïdin Guzel-
hissar. — Cachée sous ce nom, toute
trace de la ville romaine fut perdue
pendant cinq siècles; et lorsque les voya-
geurs modernes tentèrent d’en retrou-
ver les ruines, ils se trouvèrent dans un
extrême embarras , résultant de l’incer-
titude des itinéraires. On donna succes-
sivement à Guzel-hissar les noms de
Magnésie, du Méandre et de Nysa , ce
n’est pour ainsi dire que de nos jours
que la position de Tralles fut bien dé-

terminée. Les premiers observateurs, et
notamment Pococke , avaient pourtant
recueilli dans ces ruines des inscriptions
portant le nom de Tralles, mais, domi-
nés par une idée préconçue, ils n’en
avaient pas tenu compte.
La ville moderne d’Aïdin Guzel-his-
sar n’occupe pas exactement l’empla-
cement de l’ancienne Tralles; elle s’est
portée plus à l’est, et se trouve aujour-
d’hui à cheval sur une petite rivière,
qui n’est autre que le fleuve Eudon.
L’ancienne ville occupait un plateau
à l’est, et qui a en effet la figure d’un
quadrilatère; la surface du sol est cou-
verte des débris de murailles qui ont
appartenu aux anciens édifices ; on re-
marque surtout trois grands arcs, qui
ont été considérés par les uns comme
un arc de triomphe, et par les autres
comme un reste du gymnase : cette opi-
nionnous paraîtplusprobable. On voyait
encore il y a quelques années des stucs
couverts de peintures : les amorces de
murs qui se reliaient avec ces arcs prou-
vent qu’il y avait d’autres dépendances.
La ruine et l’abandon de l’ancienne
ville sont dues à des causes qui sont
restées ignorées, peut-être à quelque
tremblement de terre. Pendant long-
temps les débris des monuments ont
jonché le sol ; mais le voisinage d’une
ville populeuse est toujours funeste
aux anciennes ruines : peu a peu tous ces
fragments ont été enlevés, et mainte-
nant on opère des fouilles pour extraire
les blocs de marbre qui sont encore en-
fouis. Les monuments de Tralles va-
riaient beaucoup dans leur système de
construction ; les uns sont faits en petits
moellons qui étaient recouverts de pla-
ques de marbre. On a enlevé le marbre,
mais les murailles sont restées , les ma-
tériaux n’étant bons à aucun emploi.
Ceux qui étaient bâtis en pierre de grand
appareil ont été l’objet d’une exploita-
tion régulière, et les pierres ont été
employées dans la construction des mos-
quées d’Aïdin. Pour les débris de mar-
bre, les Turcs les emploient ordinaire-
ment pour faire des tombeaux.
Pendant bien des années, des fouilles
ont été opérées dans le but de recher-
cher d’anciennes sculptures et d’autres
objets d’antiquité, et les fragments re-
trouvés étaient presque toujours de la
 
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