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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0297

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ASIE MINEURE.

287

tout cela forme un tableau aussi pitto-
resque que peu attrayant.
Toutes ces campagnes d’une irrigation
facile sontcultivées avecune intelligence
rare. Larécolte du coton ne le cède pasen
importance à celle des figues et les pro-
duits des vallées d u Méandre et du Caystre
passent à Smyrne pour être d’une qua-
lité supérieure à ceux de Kirk agatcli
et de Pergame. Les cultivateurs des
vallées mettent un plus grand soin à
l’irrigation et à la récolte ; le coton est
égrené à la main au moyen d’une petite
machine fort simple qui ressemble à un
petit rouet ; c’est l’occupation de toute
la population féminine de la contrée
dans l’arrière-saison. Les produits en
soie sont nuis. Les habitants savent bien
se tenir au courant des besoins de
l’Europe, et dans un temps où les huiles
manquaient en Occident ils se sont li-
vrés à la culture du sésame : l’année
suivante les ports de Smyrne et de
Scala Nova en emportaient de nombreux
chargements ; aujourd'hui qu’un che-
min de fer de Smyrne à Aïdin traverse
ces contrées, ce sera un nouvel essor
donné à l’agriculture, dont tout le pays
profitera.
Nysa était située sur le penchant du
mont Messogis, à l’est de Tralles, et
avait au sud la plaine du Méandre. La
ville s’étendait sur les deux penchants
d’une vallée arrosée par un torrent, elle
était divisée en deux quartiers qui lui
donnaient l’aspect de deux villes diffé-
rentes : ces caractères topographi-
ques donnés par Strabon permettaient
de retrouver l’emplacement de cette
ville.
Le village de Sultan hissar, situé à
trois kilomètres à l’ouest de Nozli, ré-
pond à toutes ces conditions. Chandler,
qui l’a visité le premier, a retrouvé des
ruines considérables, qui indiquent
l’emplacement d’une ville importante,
et a reconnu les vestiges des principaux
édifices.
Trois frères lacédémoniens nommés
Athymbrus, Athymbradus et Hydrelus,
étant venus s’établir en ces lieux, y
fondèrent trois villes auxquelles ils don-
nèrent leurs noms : la population de
ces villes ayant été diminuée, elles se
réunirent en une seule, celle de Nysa;
aussi les Nyséens reconnaissaient-ils

Athymbrus comme leur fondateur (ij.
Nysa était ornée de nombreux monu-
ments publics, elle avait un théâtre
adossé à l’une des collines, un gymnase
pour la jeunesse, un agora et une gé-
rousia, salle d’assemblée pour les vieil-
lards.
L’amphithéâtre était bâti à cheval sur
les deux côtés du ravin, de manière que
les eaux du torrent passaient sous l’a-
rêne. Cette position de l’édifice est iden-
tique avec celle des amphithéâtres de
Cyzique et de Pergame, qui existent en-
core (2).
Nysa se distinguait surtout par ses
écoles et par les littérateurs illustres
qu’elle a produits. Strabon dans sa jeu-
nesse y suivit les cours du professeur
Aristodème, dont le cousin, nommé de
même Aristodeme, fut instituteur du
grand Pompée.
Chandler reconnut à Sultan hissar les
ruines du théâtre ou de l’amphithéâtre
et celles de quelques autres édifices ;
mais ces monuments, construits en pe-
tits moellons, n’offrent aucun intérêt
sous le rapport de l’architecture, peut-
être dans l’origine étaient-ils revêtus de
plaques de marbre comme à Cyzique :
la description sommaire qui en a été
faite par l’auteur anglais ne peut être
complétée que par un levé topographi-
que.
Mastaura, citée par Strabon comme
une place voisine de Nysa, se retrouve
encore sous son même nom au village
de Mastauro à quatre kilomètres environ
à l’est de Nozli. Cette ville était arrosée
par un cours d’eau nommé Chrysor-
rhoas. Ses ruines ont été visitées par
Pococke et Hamilton, ce dernier auteur
en fait la description suivante : « Environ
un mille au-dessus du village de Mas-
tauro , on rencontre d’anciennes murail-
les et des substructions voûtées, à moitié
ensevelies sous un abondant feuillage
de chêne-s verts et d’oliviers. Plus loin
est une enceinte circulaire d’environ
cent pieds de diamètre : c’était sans doute
un théâtre ou un amphithéâtre; à l’est
du ravin se trouve une voûte bâtie de
grands blocs de pierre dans le style
grec à moitié enterrée au milieu des
(1) Strab., XIV, 65o.
(2) Voyez page 169, 2; 219, a.
 
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