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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0303

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ASIE MINEURE.

293

Toutes les affaires de la confédération
étaient traitées devant cette assemblée,
qui fut imitée depuis par la confédéra-
tion renouvelée des peuples hellènes
sous le nom de Panhellenium, dont l’em-
pereur Hadrien se déclara protecteur.
Aux douze villes de l’Ionie vint s’ad-
joindre celle de Smyrne,qui sollicita cette
faveur, comme étant un démembrement
de celle d’Ephèse; elle appartenait d’a-
bord aux Æoliens, mais les Colopho-
niens s’en emparèrent par stratagème,
et les anciens habitants de Smyrne furent
répartis dans les onze autres villes io-
niennes dont ils devinrent citoyens (1).
Il n’est pas un auteur qui ait parlé
de l’Ionie sans vanter la beauté du ciel,
et les charmes du climat; c’est, en effet,
de toute l’Asie Mineure la contrée la
plus favorisée; les étés brûlants comme
les hivers rigoureux y sont également
inconnus. Le pays, entrecoupé de plai-
nes et de montagnes, est arrosé par une
multitude de sources et de ruisseaux
qui portent partout la fertilité, l’oran-
ger et l’olivier semblent se trouver dans
leur terre natale et acquièrent des pro-
portions inconnues en d’autres pays.
Les dispositions de cette partie du con-
tinent qui s’avance en presqu’île si-
nueuse, forment une quantité de ports
et de mouillage où les bâtiments trou-
vent des abris certains.
Le golfe de Smyrne sans rival pour
la beauté de ses rives, par le caractère
mâle et accusé des montagnes qui l’en-
tourent, était comme un vaste port en-
touré d’une multitude d’autres ports.
Clazomène, Smyrne , Tantalis, Leucæ,
formaient une riche ceinture de villes
maritimes dans le sein même du golfe;
aussi les Ioniens jouissaient-ils avec dé-
lices de la nouvelle patrie qu’ils s’étaient
créée , et dans cette vie facile, s’ils ou-
bliaient trop le maniement des armes,
ils ne perdaient rien de leur activité
commerciale (2). Les arts, les lettres,
les jeux de la scène devinrent leurs plus
chères occupations. La toilette des da-
mes ioniennes régla la mode des athé-
niennes, qui adoptèrent la tunique de
lin attachée sur l’épaule sans aiguille (3).
(1) Hérodote, liv. I, i5o.
(2) Hérodote, liv. I, i53.
(3) Hérodote, liv, I, 87.

Hérodote a soin de faire remarquer que
ce genre de vêtement vient de la Carie :
il fut sans doute introduit chez les Grecs
quand ils eurent épousé les femmes ca
Tiennes.
Les peuples de la Lydie, qui n’avaient
pas plus que les Perses, l’esprit des gran-
des entreprises commerciales, voyaient
sans jalousie se développer la civilisa-
tion grecque sur les confins de leur
pays. Ils n’avaient jamais eu de rela-
tions d’outre-mer, qu’avec les Phéni-
ciens et les navigateurs ioniens leurs
rivaux. Tant que régnèrent les rois de
Lydie, l’Ionie jouit d’une période de
prospérité assez longue. Les rois faisaient
de temps a autre quelque expédition
contre les villes trop Gères pour payer
tribut; mais à part ces orages passagers,
les Grecs se gouvernaient par leurs pro-
pres lois et s’accommodaient de cette do-
mination plutôt nominale que réelle.
CHAPITRE VI.
l’ionie sous les perses.
Il n’en fut pas de même lorsque les
Perses eurent renversé le royaume de
Lydie. Les peuples ariens avaient con-
tre les Grecs une haine et un mépris
fondés sur l’extrême différence de
mœurs et de religion. Le monde lydien
et grec s’écroula quand Cyrus l’Aché-
ménide établit son pouvoir sur l'Iran ,
aussi bien que sur l’Asie occidentale. Use
regardait comme l’héritier de tous les
rois ses prédécesseurs. Les propositions
que Cyrus avait faites aux Ioniens de se
joindre à lui pour faire la guerre à Cré-
sus avaient été repoussées; à son tour
Cyrus refusa de les recevoir dans son
alliance lorsqu’ils vinrent la solliciter.
Les Ioniens comprirent qu’ils n’avaient
plus qu’à songer à la defense; mais
Milet manquait à la nouvelle alliance :
les Milésiens avaient traité avec Cvrus
comme ils l’avaient fait avec les Mer-
mnades.
Le parti national avait P’nocée pour
centre de ralliement, ce fut un citoyen
de cette ville qui porta la parole dans le
sénat de Sparte pour demander l’al-
liance des Lacédémoniens. Ces derniers
envoyèrent à Phocée des ambassadeurs
chargés de déclarer à Cyrus que Lacé-
 
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