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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0306

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296

L’UNIVERS.

villes, et à cesser de recourir à la force.
Un cadastre des terres d’Ionie fut en-
suite établi, d’après lequel on régla les
contributions à payer au trésor du roi.
Cette division du territoire, telle qu’elle
fut établie par Artapherne, subsistait
encore du temps d’Hérodote; le mon-
tant de l’impôt était le même qu’avant
la rébellion (1).
L’Ionie faisait partie de la première
satrapie, qui s’étendait jusqu’à la Cilicie
au sud, et jusqu’à la Troade au nord ;
elle payait quatre cents talents d’argent.
Le danger commun avait fait taire les
ressentiments des Ioniens et des Cariens ;
l’un et l’autre peuple s’étaient réunis
pour combattre l’ennemi des villes li-
bres de l’Asie, et dans plusieurs rencon-
tres les Perses avaient éprouvé des dé-
faites sérieuses de la part des troupes
ioniennes et cariennes. Un événement
mémorable, la bataille de Mycale, aurait
mis lin à la puissance des Perses, si la
jalousie des villes grecques n’eût fait
naître des dissensions qui rappelèrent
encore une fois les barbares sur les
terres ioniennes.
CHAPITRE VIII.
L’iONIE SOUS XERXÈS.
Les Ioniens avaient envoyé des dépu-
tés à Léontychydès, roi de Lacédémone,
pour les prier de venir délivrer les villes
grecques de la servitude des barbares ;
ce secours ayant été accordé, la flotte
grecque vint mouiller à Samos vers la
pointe de l’île appelée les Calames, où
se trouvait un temple, de Vénus, et non
loin du temple de Junon. Il reste encore
aujourd’hui une colonne et d’autres
vestiges de ce temple, qui fut épargné
dans la destruction des édifices sacrés,
ordonnée par Xerxès en souvenir des
services que Polycrate avait rendus aux
Perses. Ces derniers ayant eu connais-
sance rie la flotte grecque, mirent aussi
leurs vaisseaux en mouvement et vin-
rent, à l’exception des Phéniciens, mouil-
ler au promontoire de Mycale pour se
rapprocher d’une armée de terre cam-
pée en cet endroit pour la défense de
l’Ionie. On tira les vaisseaux à terre, et
(i) Hérodote, liv. VI, Z,2.

l’on en fit une sorte de camp retranché.
La flotte grecque s’avança après avoir
dépassé le temple des Euménides, de My-
cale jusqu’à l’embouchure du Scolopéis,
près de laquelle est le temple de Cérès-
Eleusine, bâti par Philiste, fils de Pasi-
clès, qui avait suivi Nélée, fils de Codrus,
lorsqu’il vint fonder Milet.
Léontichydès fit en vain un appel
aux Ioniens pour les détacher du ser-
vice des Perses; cette tentative eut pour
résultat de faire désarmer les Samiens,
que les Perses croyaient être d’intelli-
gence avec les Grecs. Sur ces entrefaites,
le bruit de la victoire de Platée se ré-
pandit dans le camp des Grecs ; cette
nouvelle ranimant leur courage, ils at-
taquèrent avec succès les Perses , qui
furent mis en désordre. Les Athéniens
ainsi que les troupes qui se trouvaient
à leurs côtés, et qui formaient à peu
près la moitié de l’armée, s’avancèrent
le long du rivage par un terrain uni,
tandis que les Lacédémoniens et le
reste des forces qui les suivaient immé-
diatement , marchèrent par les monta-
gnes et le lit des torrents.
Les Samiens et les Ioniens qui avaient
été désarmés attendaient l’occasion fa-
vorable pour abandonner l’armée perse.
Dès que le camp retranché fut attaqué,
ils se précipitèrent au milieu des Grecs,
qui les armèrent, et ils contribuèrent
au succès de la bataille. Les Milésiens,
de leur côté, sur qui les Perses avaient
compté pour les guider dans cette ré-
gion inconnue pour eux , au lieu de fa-
ciliter leur fuite, ramenèrent les Perses
par les défilés du Mycale sur l’armée
des Grecs, et les Milésiens eux-mêmes,
attaquant les Perses avec acharnement,
achevèrent la destruction de l’armée des
barbares.
Xerxès, en apprenant cette défaite,
abandonna Sardes pour se retirer à
Suze ; mais avant de partir il donna
l’ordre de démolir et de brûler tous les
temples des villes grecques d’Asie, ce
qui fut exécuté. Il en usa ainsi à l’ins-
tigation des mages, ennemis déclarés
des temples et des simulacres.
La mort de Xerxès et la défaite de l’ar-
mée des Perses pouvaient offrir à l’Io-
nie une occasion favorable pour secouer
à jamais la domination iranienne,
mais les dissensions qui s’élevèrent
 
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