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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0316

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L'UNIVERS.

de l’Église; mais pendant qu’il disait
une messe dans la principale église, les
troupes d’Amir, qui n’a aient pas été
anéanties, revinrent attaquer ia ville,
et tous les chrétiens furent massacrés.
Cependant les Génois, que l’intérêt
du commerce attirait vers le Levant,
faisaient des traités tantôt avec les Turcs,
tantôt avec les Latins et avec les Grecs,
et moyennant de légers tributs on leur
permettait de s'établir transitoirement
dans d anciennes Échelles, où is ne
tardaient pas à se rendre respectables.
Les Vénitiens suivaient la même poli-
tique ; mais, plus puissants et plus or-
gueilleux . ils voulaient souvent devoir
à des victoires ce que les Génois obte-
naient par leurs ducats; aussi ces der-
nie s, moins redoutes des Turcs, purent
constrm e dans tous les États des sul-
tans des comptoirs fortifiés qui étaient
de véritables citadelles. Ces établisse-
ments furent si nombreux, qu’après
cinq ou six siècles, la tradition en a
conservé le souvenir parmi les Turcs ,
ettoutesles ruines importantes, à quel-
que fige qu'elles appartiennent, sont
désignées par eux sous le nom de
Djinpcise kalma, Dilnécise kaléai^
ruines génoi es, chôteau génois. Les
Génois sont leurs Léleg- s et leurs Pélas-
ges ; au delà de cette époque, ! histoire
est pour eux le chaos des temps.
Les Génois obtinrent ainsi par traité
Smvrne, Ohio et l’hocée. ils gardèrent
cette dernière place; mais l’anarchie
qui régnait dans le resie de TL nie ne
leur permit pas de rester longtemps à
Smvrne. ()i khan.qui possédait Magnésie
du Sipylus, s'empara de Smvrne et y
construisit une forteresse. Les cheva-
liers de Rhodes lui reprirent la ville, et
s’y fortifièrent d’une maniéré redou-
table, sans néanmoins pouvoir expulser
complètement les Musulmans. Il est
probable qu’un armistice avait été con-
clu; mais d’autres desastres menaçaient
encore la malheureuse ville. Timour,
vainqueur à Angora, apprenant que la
capitale de l’Ionie était possédée par
deux pouvoirs rivaux et ennemis, quitte
la Galatie le 1er décembre 1402, tra-
verse la ville de Kutavah, s’avance à
marches forcées, et fait sommer les
chevaliers de Rhodes, qui depuis cin-
quante-sept ans étaient établis à Smyrne,

de lui céder la forteresse. Sur le refus
des cheva iers , le siégé commença im-
médiatement, et fut poussé avec une
vigueur peu commune. La ville fut in-
vestie de trois côtés; le port formait le
quatrième. L’attaque par le feu grégeois
et les machines ordinaires n’ayant pas
réussi, Timour fit dresser un mur de
circonvallation pour arrêter tout se-
cours. Mille mineurs, protégés par de
hautes tours roulantes, sapaient les
murailles qu’on soutenait par des pilo-
tis, et l’on mettait le feu aux bois
quand on jugeait la breclie assez large.
Ce moyen lui avait déjà merveilleuse-
ment réussi au siège de Siwas (Sé-
baste). Le port avant offert aux assiégés
quelques moyens de communication
avec le dehors, Timour ordonna à
chacun de ses soldats d’y jeter une
pierre, et le port fut comblé en un jour.
Sans secours, sans moyens de se ra-
vitailler, les chevaliers ne purent op-
poser une plus longue résistance; la
ville fut prise, et tous les ass égés
furent massacres Timour eut la barbare
idée de faire maçonner leurs têtes dans
une tour ( i '.
CHAPITRE XVII.
SMYRNE MUSULMANE.
Après la retraite des Tartares, Smvrne
resta au pouvoir de Djoiméid; c’est le
même qui est appelé Cinéis dans les
rel Lions modernes : il était diffici e de
reconnaître sim identité. Les Osman-
lis revinrent pour conquérir une place
qui leuréchappaitconstamment. Malgré
son alliance avec les sultans d’I onium,
Djounéid n eut que d s succès passa-
gers, et il finit par être assassiné dans
sa tente. C'est ainsi que le pouvoir turc
s’établit dans Smvrne.
Mais les chrétiens de Rhodes n’a-
vaient pas abandonné leurs prétentions ;
«me flotte, commandée par Pietro Mon-
cenigo. revint, en 1375, pour reprendre
cette place. La vide fut envahie et
brûlée; mais l’amiral abandonna sa
conquête pour aller sur les côtes de
Ca ram a nie.
Les Vénitiens vinrent à leur tour as-
(r) Duras, Hist., eh. Vit.
 
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