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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0328

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318

L’UNIVEÉS

tère Straton était chargé de la garde de
ces ornements.Une autre inscription, qui
se trouve comprise dans les matériaux de
l’a jueduc (1), fait mention d’un dona-
taire, parent de Lucius Phœnias Faustus,
qui a institué pour tout le mois qui
porte le nom de la déesse (2), une fête,
immunité et repos, qui a établi un con-
cours en l’homteur d’Artémis, qui a aug-
menté les prix dans les jeux publics,
qui a toujours consacré des statues en
l’honneur nés vainqueurs. Mais tous ces
honneurs sont rendus a Diane par des
citoyens romains.
Il faut revenir à la construction du
temple. Le premier éditice consacré à
Diane par les Éphésiens était un monu-
ment splendide. Les rois de l’Asie et no-
tamment Grésils s'étaient empressés d’y
envoyer de- o.fraudes; mais nous avons
peu de renseignements sur ce premier
temple, qui fut incendié par Érostrate
le jour de la naissance d’Alexandre le
Grand; nous savons seulement que son
premier architecte se nommait Chersi-
phron (3) et qu’il fut agrandi par un autre
architecte. Tous les details que nous
trouvons dans les écrivains romains sont
relatifs à la construction de ce nouveau
temple, qui fut, comme l’on sait, classé
parmi les merveilles du monde.
Après I incendie du premier édifice
les Ephésiens se mitent sur-le-champ à
l’œuvre pour en bâtir un autre, plus
magnifi ;ue, à la construction duquel
ils consacrèrent les ornements de leurs
femm s, leur propre bien et le prix qui
leur revint de la vente des colonnes de
l’ancien temple. Alexandre étant venu
à Éjihèse proposa aux habitants de se
charger de la dépense, à la condition
d’être déclaré fondateur du temple; les
Éphésiens refusèrent, et un citoyen de
la viiledit a ce sujet : « Il ne convient pas
à un dieu de faire coustruire des tem-
ples pour les dieux. »
On n’est p .s certain du nom des ar-
chit actes qui ont concouru à l'érection
de l’un et de l’autre monument. Stra-
ton nomme le plus ancien Chersiphron,
Vitruve le nomme Ctésiphon ; il fut aidé.
(i) Voy. Dese. de l’Asie Mineure, iu-fol.,
t. II, 2<So.
(a) Le mois Artémisius,
(3) Strabon, XIV, 640.

dans cette œuvre par Métagène, et ils
construisirent le temp e d’ordre ionique.
Pour le nom de celui qui construisit le
nouveau temple, Strabon le nomme
Ciiirocrate et Vitruve (1) Dinocrate (2j :
ils sont d’accord l'un et l’autre pour dire
que le même architecte bât. t la villed’A-
lexandrie d'après les ordres d Alexandre.
Alin d éviter I rftet des tremblements
de terre, on choi-at pour l'emplacement
du temple un terrain marécageux et au
lieu u’un béton, ce qui eût etc bien pré-
férable, on assit les fondations sur un
lit de charbon pile recouvert de peaux de
mouton. La longueur de tout le temple
était de quatre cent vingt-cinq pieds, sa
largeurdedeux cent vingt. Les colonnes,
au nombre de cent vingt-sept (sans
doute 128), présents d’autant de rois,
étaient hautes de soixante pieds : il y
en avait trente-six de sculptées dans
toute la longueur du fut (3). Ce fut Péo-
nius d’Éphese et Démétrius lliéroduie
de Diane qui achevèrent l’éddice, dont
la construction dura deux cent vingt
années.
Le temple était octostyle et diptère,
c’est-à-dire qu'il y avait huit colonnes
de front et nu double portique iatéral;
voila pourquoi il fallait absolument qu'il
eût un nombre pair de colonnes.
Pour élever a hauteur d’œuvre les
énormes pièces de marbre composant
l’entablement, Chersiphon employa un
moyen tout primitif; il lit un plan in-
cliné, au moyen de sacs de sable qu’il
éleva j isqu’a la hauteur des colonnes.
Lorsque les pièces étaient parvenues à
leur place portées sur ces sacs de sable,
il n’avait plus qu’à les vider pour qu’el-
les vinssent s’asseoir sur l’assise.
Pline raconte que pour poser l’énorme
architrave qui couronnâ t la porte d’en-
trée, un prodige fut necessaire, Diane
elle même dopera pendant le sommeil
de l’architecte, et à son reveil il trouva
la pierre en place. Vitruve a recueil i la
méthode employée par l’architecte Cté-

(1) Vitruve, liv. II, prœf,
(2) Plutarque le nomme Stasicrate , F.us-
tallie, Diociès : on est convenu de l’appeler
Dinocrate.
(3) Il tant lire Scapo et non pas Scopa.
Pline, liv. XXXVI, 14.
 
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