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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0330

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320

L’UNIVERS

tus que devaient pratiquer les nouveaux
chrétiens.
Les Grecs comme les Juifs allaient
entendre la parole de l’Apôtre : un grand
nombre d’entre eux se repentaient et se
convertissaient, et cette abjuration du
culte des idoles produisait dans Éphèse
une grande sensation.
Paul fonda de la sorte une grande
Église chrétienne; des prêtres furent
choisis et institués par lui pour la sur-
veiller et la présider; celte Église ne
resta pas circonscrite aux murs de la
ville ; les Juifset lesGentils nouvellement
initiés répandaient la doctrine de Jésus-
Christ dans toute la province dont
Éphèse était la métropole, et qui portait
par excellence le nom de province
d’Asie. Sept Églises furent successive-
ment fondées dans d’autres villes, et
furent connues dans le monde chrétien
sous le nom des Sept Églises d’Asie, aux-
quelles s’adresse l’Angedel’Apocalypse.
Paul prêcha de la sorte pendant deux
années consécutives, et le nombre de
ses disciples allait toujours s’augmen-
tant ; c’est alors qu’il parut doue du don
des miracles.
La population d’Éphèse, habituée de
longue date aux pratiques de la magie,
ne contesta pas lepouvoirde l’Apôtre, et
admit sur-le-champ qu’une puissance
surhumaine pouvait investir un homme
de cette faculté surnaturelle. Les Juifs
se rappelaient Moïse et Aaron devant les
magiciens de Pharaon, de sorte que ni
Juifs ni Gentils ne trouvaient rien
d’exorbitant dans le pouvoir de faire
des miracles, et les miracles de Paul,
inspirés par le Saint-Esprit, étaient
admis sans contestation.
Il y avait à Éphese une classe d’exor-
cistes juifs, qui s’occupaient spécialement
des pratiques de la magie, malgré les lois
sévères qui les interdisaient. Ils avaient
imaginé d invoquer le nom de Jésus-
Christ pour chasser le malin esprit, et ce
nometait regardecommeun charme. Il y
avait dans ce noml re sept fils de Scéva,
Juif qui était chef des prêtres , dont les
pratiques d’exorcisme consistaient à in-
voquer le malin esprit au nom de Jésus.
Ces faits étaient connus de tous; les
Juifs et les Grecs qui habitaient la ville
en faisaient le sujet de leurs entretiens.
Parmi ces exorcistes il y en avait un

certain nombre qui faisaient profession
de christianisme, et qui, effrayés des
anathèmes qui frappaient les pratiques
de sorcellerie, portèrent eux-mêmes les
livres mystiques de magie et de nécro-
mancie sur la place publique et les
brûlèrent en présence du peuple. On fit
ensuite l’inventaire des livres qui avaient
été brûlés: quelques-uns étaient rares
et d'un haut prix ; les manuscrits étaient
alors peu répandus, et ceux surtout
qui contenaient des doctrines sécrétés:
aussi le montant de l'estimation s’éleva-
t-il à cinquante mille pièces d’argent.
Cet événement eut un grand retentisse-
ment dans Ephese: c’était une preuve
de la conviction des anciens agents de
la sorcellerie et le triomphe de la parole
de Paul.
L'intention de l’Apôtre était de se
rendre à Rome, mais il resta encore à
É hèse pendant une saison. Il y avait
un certain Démétrius, orfèvre, dont le
métier était de fabriquer de petites châs-
ses d’argent et des figures de Diane, et
qui faisait dans ce commerce de grands
bénéfices. Un jour il assembla autour
de lui tous les ouvriers de la même
profession, et leur lit entendre par ses
discours que les prédications de Paul
portaient un grand préjudice à leur com-
merce. Cela n’a pas lieu seulement dans
Éphese, leur dit-il, mais encore dans
toute l’Asie ( 1 ). C’ét lit en effet une cou-
tume dans les cérémonies païennes de
faire des processions, dans lesquelles on
promenait en ville des temples portatifs
et des images des dieux. Au temple de
Cotnana, ces processions s’appelaient
les sorties de la déesse
Pline dit que cet usage avait lieu à
Cnide. Ces châsses portatives étaient
de bois, d’or ou d'argent : on en poitait
dans tes camps lorsque les troupes se
mettaient en campagne. La plupart des
pèlerins qui venaient faire leurs dévo-
tions à la Diane d’Éphèse remportaient
des images de la déesse, dont la matière
variait depuis l’or jusqu’à la terre cuite :
c’est ainsi que les Phocéens au mo-
ment de quitter leur pairie emportèrent
avec eux un simulacre de la Diane ephé-
sienne, qui fut consacré à Marseille (2).
(i) Act., XIX, ;.
(a) Strabon,liv. IV, 179.
 
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