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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0334

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324

L’UNIVERS.

CHAPITRE XXIX.
BUINES DE PYGELE *, NÉAP0L1S.
En sortant de la ville d’Éphèse pour
se rendre à Scala-Nova, la route longe
l’embouchure du Caystre et la jetée
d’Attale ; elle tourne ensuiteau sud, sans
quitter le bord de la mer.
Le Caystre se partage en deux bran-
ches pour sortir de la plaine d’Éphèse :
l’une au nord , près des étangs sélinu-
siens, et l’autre au sud, vers les collines
du Corissus. Celle-ci ne peut-être tra-
versée à gué ; il y a un bac.
Le fleuve est assez près des montagnes
pour que le passage entre la rive et les
roches offre quelques difficultés ; on se
trouve ensuite sur une grande plage, qui
va jusqu’à la mer. La route se dirige
vers le sud jusqu’aux montagnes qui
sont les derniers contre-forts du mont
Corissus. On fait une demi-lieue sur
le sable. Le pays est complètement
aride et désert. Après avoir fait une
lieue environ, on entre dans une vallée
parallèle à la mer. On rencontre là
quelques ruines. Un grand aqueduc,
dont la prise d’eau est ignorée, longe
le flanc de la montagne. A gauche, il
se sépare en deux branches ; l’une d’elles
traverse la route sur un mur fort épais
et d’assez mauvaise construction. On
a employé, dans la partie supérieure,
de vieux tuyaux de terre engorgés par
le dépôt des eaux. Cette branche four-
nissait de l’eau à ia ville, dont on voit
les vestiges, que l’on regarde comme
ceux de l’ancienne Pygèle.
Il y a en avant dans la mer un petit
cap, qui peut avoir formé jadis un port,
et quelques constructions byzantines
qui ont appartenu sans doute à des re-
mises de galères ; mais sur le continent
les ruines de la ville grecque sont plus
considérables. On aperçoit une grande
portion de mur longeant la mer et tour-
nant à angle droit vers l’est. Ce mur
est en gros biocs de marbre blanc à bos-
sages , et a certainement appartenu à la
ville grecque. Il est fondé sur le rocher,
et l’on peut suivre ses contours pendant
plusieurs centaines de pas, jusqu’à une
grosse tour qui formait l’angle nord-est,
et qu’un antiquaire allemand a con-
fondue avec les ruines d’un temple cir-

culaire. Cette tour, enclavée des deux
côtés dans la muraille, faisait certaine-
ment partie du rempart. Il faudrait re-
chercher remplacement du temple de
Diane Munychie(l) sur l’esplanade for-
mant le point culminant de la ville, et
où l’on trouve de nombreux débris de
poteries et de tuiles ayant appartenu à
des édifices publics. L’étendue de cette
ville ne peut être bien appréciée, parce
que la colline où sont les ruines actuel-
les est prolongée par la grande route
de Smyrne à Scala-Nova, et que tous
les abords en ont été bouleversés. De
l’autre côté de la route, on trouve aussi
quelques débris de poteries ; mais il n’y
a pas de constructions hors de terré.
Pygèle fut fondée par quelques compa-
gnons d’Agamemnon, qui furent obli-
gés, à la suite d’une maladie contractée
dans une longue navigation, de descen-
dre à terre, et y fondèrent une ville.
Agamemnon consacra un temple à
Diane Munychie (2)-
Pygèle n’ayant pas de port n’a pas
tardé à être abandonnée, et sa popula-
tion a été absorbée par Éphèse et Nea-
polis.
Ce territoire est encore, comme du
temps de Dioscoride, célèbre parla qua-
lité de son vin (3).
A une lieue plus loin , on descend
sur le bord de la mer, et on arrive
bientôt à Scala-Nova, l’ancienne Néa-
polis.
Néapolis était une ville qui apparte-
nait d’abord aux Éphésiens, mais qu’ils
échangèrent avec les Samiens, contre la
ville de Marathésium : Néapolis est re-
présentée par la ville moderne de Scala
Nova.
Située au fond d’une baie et abritée
par un îlot qui forme un excellent mouil-
lage , Scala-Nova a hérité de tout le
commerce de la côte. L’ile voisine est
appelée par les Turcs Couch ada si.
Pile de l’oiseau: c’est aussi le nom de la
ville. Les fortifications ne sont pas an-
ciennes : c’est une simple muraille, qui
va se rattacher à un château bâti sur
le cap qui ferme la baie du côté du sud.
(1) Strabon, liv. XIV, p. 62g.
(2) Strabon , XIV, 63o. Pline, lib. V, 29
Mêla, liv. I, 17.
(3) Dioscoride, liv. V, 12.
 
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