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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0336

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326

L’UNIVERS.

maître de Sa source, aux frais et par le se-
cours de pieux souscripteurs et sous les or-
dres d’Anthymus, fils' de Bruéis? célèbre
parmi les moines (de ce monastère).
A ceux qui approcheront avec piété on
promet la délivrance des âmes et des corps.
Mois de février 1814.
En remontant le cours du torrent, on
trouve à gauche une route taillée dans
le roc au milieu des broussailles, qui
conduit à une grotte profonde d’où
s’échappe une source abondante. Une
partie de la grotte a été excavée de main
d’homme , et sur le flanc du rocher
s’ouvre un conduit d’aqueduc, qui re-
cevait la majeure partie des eaux de la
source. Ces eaux étaient portées à Éphèse
par le grand aqueduc, qui suit la si-
nuosité des montagnes, et dont nous
avons observé les débris dans la vallée
de Pygèle. Depuis la prise d’eau jusqu’à
Éphese, les eaux parcouraient un espace
de 5 myriamètres, toujours soutenues
à 35 ou 40 mètres au-dessus du niveau
de la mer.
il ne reste aucun document qui puisse
apprendre quel était le nom de ce lieu
dans l’antiquité; mais la description de
la côte par Strabon contient le nom d’un
endroit qui n’a pas encore été déterminé,
parce qu’on l’a toujours cherché sur le
bord de la mer.
Le géographe grec s’exprimeainsi (1) :
« Sur cette côte et un peu au-dessus
de la mer est Ortygie: c’est un bois
magnifique planté de toutes espèces d’ar-
bres, mais principalement de cyprès.
Il est traversé par le Cenchrius,“ dans
lequel, dit-on , Latone se lava après ses
couches. » Or, c’est dans ces lieux que
la fable place l’accouchement de cette
déesse, l’antre où cet accouchement eut
lieu, la nourrice des enfants ( nommée
Ortygie), et l’olivier à l’ombre duquel
Latone se reposa après le travail de
l’enfantement. Au-dessus de ce bois est
le mont Solmissus, où l’on dit que les
Curètes étourdirent par le bruit de leurs
armes Junon, qui épiait par jalousie les
couches de Latone, et par ce moyen
parvinrent à les lui cacher. Il y a dans
ces lieux plusieurs temples, les uns an-
ciens, les autres construits plus tard.
Dans les premiers se trouvent d’antiques
statues de bois; dans les derniers, des
(i)Liv. XTV, p. 63g.

ouvrages modernes. On y voit Latone
tenant un sceptre, et Ortygie, près d’elle,
un enfant dans chaque main (1)
« On célèbre tous les ans à Ortygie
une fête ; la jeunesse, par un usage par-
ticulier, se pique surtout d’y donner
des repas magnifiques. Le collège des
Curètesdonne aussi des repas, et célèbre
aussi quelques sacrifices secrets. »
Il ne reste plus rien de tous ces édifi-
ces ; seulement on voit près de la porte
du monastère un débris de cymaise de
style grec parfaitement sculpté, et orné
d’une tête de lion presque brisée.
Toute la topographie correspond par-
faitement à la description de Strabon.
Le ruisseau est le Cenchrius. Il va se
jeter dans la mer en face de Samos. La
montagne qui domine est le mont Sol-
missus. En ligne droite, ce lieu n’est
pas éloigné d’un myriamètre de la mer
d’Éphèse, et dans l’antiquité il portait
une partie de ses eaux à cette capitale.
CHAPITRE XXXI.
CHATEAU DE TICHAKIB-ALY.
Pendant que nous prenions quelques
rafraîchissements sous une treille du
monastère, un paysan s’approcha de
moi, et me dit qu’il connaissait dans
le voisinage un ancien château qui n’a-
vait jamais été visité par des etrangers.
Après quelques questions qui me firent
penser qu’il s’agissait d’un ouvrage an-
tique, nous montâmes à cheval, et, fran-
chissant la montagnequi s’élève au sud,
nous marchâmes pendant trois quarts
d’heure vers le sud-est par des chemins
presque impraticables; enfin nous ar-
rivâmes au pied d’un pic isolé et aride,
sur les flancs duquel on aperçoit encore
des restes de construction" grecque.
Une portion de murailles en gros blocs
de pierre à bossage joint deux parties
de rocher, et forme au pied du pic
une sorte d’enceinte, dans l’intérieur
de laquelle se trouve un fragment de
rocher qui a été taillé en escalier. C’est
par là que l’on monte à la partie su-
périeure du pic. Il se divise en deux
pointes couronnées par des plates-for-
(i) Voy. les médailles de Magnésie sur
’e Méandre
 
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