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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0339

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ASIE MINEURE.

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de vestiges. Rien n'annonce aux alen-
tours qu’il y ait eu des constructions.
Il faudrait rechercher dans la partie sud
si l’on ne trouverait pas des édifices des-
tinés à loger les envoyés. C’est derrière
la montagne qu’est située la ville de
Priène, dont ce territoire était tout à fait
indépendant.
Les renseignements donnés par les
indigènes m’apprirent que dans le mont
Mycale il existait plusieurs châteaux
forts qui n’avaient jamais été visités par
les Européens. Sans compter faire là
des découvertes imprévues, je me déci-
dai à parcourir cette partie de la mon-
tagne, qui jusqu’à présent était tout à
fait inconnue. Je me dirigeai d’abord
vers un monastère situé sur un des pics
les plus élevés du Mycale, et éloigné
de toutes les routes frayées. En partant
de Tchangli la route suit la pente de la
montagne, toujours ombragée par une
épaisse forêt. Le sommet du Mycale.
forme un plateau assez étendu où sont
les ruines de plusieurs petites églises
byzantines; une seule est habitée par un
caloyer, qui vit au milieu de quelques
familles de bûcherons.
Les nomades vivent dans cette mon-
tagne comme dans l’Olympe; ils sont
occupés de la coupe des bois.
CHAPITRE XXXIII.
TREMBLEMENTS .DE TERRE EN ASIE.
DESTRUCTION DES VILLES D’IONIE.
Les plus grandes et les plus belles
villes de la confédération ionienne,
Priène et Milet, étaient situées sur les
bords de la mer, et devinrent par la
suite des temps des ports considérables
et florissants; mais les changements
survenus dans la configuration du pays,
plus encore que les guerres et les in-
vasions , privèrent peu à peu ces diffé-
rentes cités de leurs éléments de pros-
périté, et des douze villes de la con-
fédération ionienne il n’y a plus que
Smyrne qui ait conservé son importance
commerciale. Tous les ports situés à
l'embouchure des fleuves ont été com-
blés, et les sables se sont accumu-
lés en si grande quantité, que le golfe
d’Éphèse a été converti en un marais
pestilentiel ; et l’entrée du golfe de

Milet ayant été comblée, il s’est formé
un lac, connu aujourd’hui sous le nom
de lac Bafi. A mesure que les éléments
de prospérité diminuaient, la population
se transportait dans d’autres villes, et
les contrées environnantes devenaient
désertes. La destruction du port d É-
phèse a amené la dépopulation de la
vallée du Caystre; et lorsque le com-
merce maritime de Milet fut anéanti, la
vallée du Méandre redevint déserte et
stérile, comme avant l’arrivée des pre-
miers Grecs. Les monuments anciens
ne furent pas démolis pour être em-
ployés dans de nouvelles constructions;
la solitude régna partout, et nous ver-
rions peut-être encore déboutées beaux
édifices des plus belles époques de la
Grèce si des phénomènes volcaniques
ne fussent venus compléter la destruc-
tion et le bouleversement de ces con-
trées.
L’Asie Mineure, fut, plus qu’aucune,
autre contrée de l’Occident, exposée aux
tremblements de terre, et ces phéno-
mènes se sont renouvelés assez souvent
de nos jours pour que nous ayons
une idée des ravages qu’ils causaient
quand la contrée était couverte de
villes nombreuses et de monuments
magnifiques. Les anciens écrivains, tout
en conservant la mémoire de sembla-
bles événements ont aussi cherché à
expliquer la cause inconnue qui leur
donnait naissance, et parmi les phéno-
mènes extérieurs qui les accompagnent
on doit dire que les observations des
anciens ne manquent pas de justesse.
Pausanias s’étend longuement sur ce
sujet dans son septième livre. Les trem-
blements de terre, dit-il, sont annon-
cés par certains pronostics, comme de
longues sécheresses, par des vapeurs qui
obscurcissent le soleil, la lourdeur de
l’atmosphère , des tourbillons de vent
qui déracinent les arbres, et le dessè-
chement des fontaines, ce dernier symp-
tôme est surtout exact, et nous l’avons
observé nous-même. Ceux qui ont ob-
servé les tremblements de terre comme
Pausanias, en distinguent de plusieurs
sortes. Le plus doux (1) de tous, s’il y
a rien de doux dans un si grand mal, est
celui dont l’effet est de faire pencher
(i) ’TR'.oç doux.
 
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