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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0349

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ASIE MINEURE.

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rines de Diane. 11 en existe quelques-
unes dans les collections modernes;
mais le plus bel exemple connu est
cette statue qui est exposée dans une
salle du Musée du Louvre, et qui a été
trouvés dans la mer, près de Livourne.
Il existe aussi au cabinet des antiques
une petite figure d’Apollon Didyméen
d’une grande antiquité ; elle est mas-
sive, mais très-endommagée. Les Bran-
chÿdes en fuyant avaient emporté la
statue du dieu; elle avait été déposée
à Ecbatane, en Médie; mais elle fut
restituée par Alexandre; c’est peut-être
seulement à cette époque que l’oracle
retrouva sa voix.
En effet pendant qu’Alexandre était
a Memphis, les députés Milésiens ap-
portèrent quantité d’oracles annonçant
qu’Alexandre était fils de Jupiter et
prédisant la victoire d’Arbelles, la mort
de Darius , et les mouvements qui sur-
vinrent à Lacédémone. L’oracle de
Didyme était muet depuis le pillage du
temple par les Brancbydes; la fontaine
Biblis avait disparu, mais elle se mon-
tra de nouveau lorsque l'oracle reprit
ses prédictions (1).
On ne saurait douter, d’après le té-
moignage des deux écrivains que j’ai
cités, que ce temple ne soit resté ina-
chevé; mais comme les cérémonies re-
ligieuses y ont été célébrées pendant
plusieurs siècles, il est probable que
toute la masse de la construction était
faite.
De nombreuses inscriptions recueil-
lies en ce lieu ont fait connaître l’orga-
nisation du personnel du temple; elles
ont été analysées par le docteur Chand-
ler, le premier qui ait mesuré ces
ruines célèbres (2). Il en est plusieurs
qui mentionnent les riches offrandes
en statues, coupes d’or, vases sacrés,
qui étaient données par les rois asia-
tiques. Les grands actes politiques, les
traités, les victoires, étaient pour ces
princes des occasions de montrer leur
munificence. Prusias Cynægus, roi de
Bithynie, y consacra également des of-
frandes. L’auteur anglais observe avec
raison que des registres réguliers de
tous les dons faits au temple étaient
(1) Strabon, XVII, 814.
(2) Antiquités ioniennes, iri-fol.

inscrits sur le marbre : il est probable
qu’on en trouverait encore des débris
importants ; mais chaque jour ces pré-
cieux documents disparaissent, et
presque toutes les inscriptions recueil-
lies par Sherard, Chishull et Wheler
sont aujourd’hui détruites.
Les inscriptions relatives au personnel
du temple sont nombreuses ; le prêtre
principal était le stéphanophore, qui
portait une couronne d’or dans les sa-
crifices, le prophète, qui donnait la ré-
ponse de l’oracle. La garde du trésor
était confiée à un prefet et à deux as-
sesseurs, les hydrophores, chargés de
porter l’eau destinée aux sacrifices.
On voit dans les bas-reliefs du Par-
thénon une scène d’hydrophorie sacrée,
qui fait connaître comment cette partie
du sacrifice était pratiquée. Ces ministres
du culte demeuraient dans le téménos ;
cependant la fonction d’hydrophore
n’était pas permanente , et souvent des
offrandes étaient données au temple
pour l’accomplissement de cette partie
des cérémonies.
Le terrain qui avoisinait ce temple
était considéré comme appartenant a la
divinité, et dans le traité entre les Ro-
mains et Antiochus il fut rendu aux
Milésiens, qui l’avaient abandonné (1).
La faveur dont jouissait l’oracle
du temps des villes grecques ne se
maintint pas sous les Romains; cepen-
dant on retrouve encore l’empereur
Hadrien honoré comme bienfaiteur et
fondateur de ce lieu sacré.
A Apollon Didyméen et à l’empereur César
Hadrien Auguste,olympien, sauveur et fon-
dateur.
Cette autre inscription, en associant
Apollon aux divinités d”Esculape et
d’Hygie, rappelle que les Milésiens
avaient élevé des autels à Apollon Ou-
lius, ou guérisseur.
A Apollon Didyméen et à Esculape sauveur,
et à Hygie.
L’empereur Julien, en essayant de
rétablir l’ancien culte, n’oublia pas le
temple des Branchydes, et cet oracle
reprit son ancienne célébrité. Il fit dé-
truire les chapelles chrétiennes qui
(1) Tite-Live, XXXVIII, 3p.
22.
 
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