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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0354

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344

L’UMVERS.

bossage. La pente de la montagne étant
très-rapide, l’intérieur de la ville est
disposé en terrasses sur lesquelles s’éle-
vaient les principaux édifices; la ligne
des murailles forme un grand triangle,
dont l’acropole occupe le sommet et
dont la base est parallèle à la plaine.
La partie supérieure de l’acropole est
défendue par un grand ravin qui sépare
cette forteresse du reste de la montagne.
On est étonné de voir le sol tout hérissé
de rochers comme si jamais ces chemins
n’eussent été fréquentés par des hom-
mes; des escaliers rustiques, taillés dans
le roc, conduisaient à i’enceinte, mais
ne sont pas beaucoup plus praticables.
Cette partie haute de la ville ne pa-
raît jamais avoir été occupée par des
maisons.
En descendant de la citadelle, on ar-
rive sur une grande esplanade où s’éle-
vait le temple de Minerve. Malgré l’état
de destruction où se trouve cet édifice,
comme tous les morceaux sont encore
sur le sol, et que ce sont des blocs de
marbre de grande dimension, il est pos-
sible de rétablir l’édifice dans 'toutes
ses parties. L’enceinte sacrée du temple
de Diane est dirigée de l’est à l’ouest;
on y arrive par des propylées de mar-
bre, dont le plan diffère peu des propy-
lées d’Athènes; une façade, avec quatre
colones d’ordre ionique donnait accès à
un vestibule soutenu par deux rangs de
pilastres, et du côté de l’enceinte un
autre frontispice, de quatre colonnes,
faisait face au temple.
Le caractère d’architecture de cet
édifice ne dément pas l’époque indiquée
par l’inscription, c’est-à-dire le temps
où les arts de la Grèce étaient à leur
apogée.
Le temple était l’ouvrage de Pythius,
l’un des architectes les plus savants de
l’antiquité. Vitruve (1), apn oir énu-
méré les connaissances mu 'es que
doit avoir un architecte, ajoute . « Py-
thius, cet ancien architecte qui s’est
rendu illustre par la construction du tem-
ple de Minerve dans la ville de Priène ,
avaitécrit un ouvrage sur l’architecture,
dont la perte est bien regrettable. Il
était au nombre des architectes grecs
qui pensaient que l’ordre dorique était

peu convenable pour la construction
des temples ; il partageait cet avis avec
les architectes Tharchésius et Hermo-
gène. Aussi fit-il d’ordre ioniqne le
temple de Priène (1). »
Le temple qui s’élevait au milieu de
l’aréa était periptère et hexastyle; il
avait six colonnes de face et onze sur
les côtés; l’ordre était du style le plus
pur, et ne brillait pour ainsi dire que
par ses proportions : ce n’est que dans
les temps de décadence que la profusion
des ornements est venue altérer la pu-
reté des lignes.
La frise était lisse et la corniche or-
née de denticules et de palmeltes ; au-
tour de l’édifice le terrain est jonché de
débris de colonnes et d’architraves qui
appartenaient sansdouteau péribole. De
la terrasse où est situé le temple, on
descend par une pente rapide, qui por-
tait sans doute un escalier, sur la terrasse
inférieure où était Le stade et l’agora.
Le stade, est parallèle au mur delà ter-
rasse ; il n’a qu’un rang de sièges du côté
quiregarde la plaine; la plupartdessiéges
sont enlevés, mais on peut bien juger
de l’ensemble. L’agora ne se distingue
plus que par une enceinte jonchée de dé-
bris, il n’y a pas une seule colonne de-
bout dans Priène. Le reste de la ville
était occupé par des habitations; on ne
voit pas comment la ville communiquait
avec le port quand la mer était voisine.
On voit encore les vestiges d’un théâtre ;
c’est le monument le plus ruiné de tous.
11 suffit de constater que Priene n’était
pas privée d’un genre d’édifice qui se
retrouve invariablement dans toutes les
villes de l’Asie, grandes ou petites.
L’ensemble des murailles qui presque
partout soutenaient des terrasses est ce
qu’il y a de mieux conserve; des tours
carrées s’élèvent de distance en dis-
tance. On compte aujourd’hui trois por-
tes; il y en avait sans doute une qua-
trième dans le haut de la ville ; elles sont
toutes dans un état de ruine qui ne per-
mettrait de bien les reconnaître qu’en
faisant des fouilles.
Les ruines de Priène ont été bien étu-
diées par les architectes envoyés en Asie
par la Société anglaise des dilettanti ;
mais cette mine précieuse d’architecture

(i) Vitruve, liv. I, ch. I.

(i) Vitruve, liv. IV, ch. 3.
 
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