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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0356

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346

L’UNIVERS.

CHAPITRE XLIV.
MAGNÉSIE DU MÉANDRE. — TEMPLE
DE DIANE LEUCOPHRYNE.
La ville de Magnésie était située partie
en plaine et partie sur le penchant du
mont Thorax ; ses murailles, composées
de blocs de pierre de grande dimension,
sont presque entièrement conservées.
On peut du moins en suivre les con-
tours dans toute leur étendue. On a
employé pour leur construction la pierre
tirée du lieu même : c’est une espèce
de travertin ; mais les édifices publics
étaient en marbre blanc, tiré du mont
Pactyas, la même montagne d’où les
Éphésiens avaient extrait le marbre des-
tiné à la construction du temple de
Diane Éphésienne. Parmi les édifices
situés dans la plaine, on remarque un
stade ou hippodrome, d’une conserva-
tion presque complète, et un édifice
considérable, probablement le gymnase,
dans les ruines duquel se trouvent plu-
sieurs beaux fragments d’architecture.
L’édifice qui avait donné à ia ville de
Magnésie toute sa renommée, le temple
de Diane Leucophryne, était situé non
loin du gymnase, dans une enceinte
quadrangulaire, tout en marbre blanc.
Les anciens se sont plu à faire tant de
descriptions de cet édifice , que les di-
mensions en étaient connues avant
même qu’il ne fût retrouvé ; il était
octostyle (c’est-à-direà huit colonnes de
face), périptère (avec un portique), et
pseudo-diptère. C’était le premier exem-
ple d’un édifice construit sur ce plan,
et Vitruve le cite comme le modèle des
temples pseudo - diptères , c’est-à-dire
dont les portiques ont une largeur dou-
ble des portiques ordinaires.
Les offrandes portées à ce temple, de
tous les points de l’Asie, le disputaient
en richesse à celles du temple d’Éphèse.
Mais le temple de Diane Leucophryne
fut pillé et brûlé par les Perses : c’est
probablement de cette époque que date
la décadence de la ville de Magnésie.
Artaxerxès la donna à Thémistocle pour
que les revenus lui servissent à subve-
nir aux frais de sa table. Oretès, gou-
verneur de Sardes pour Cyrus, habitait
Magnésie ; c’est dans cette ville que le
célèbre Polycrate, l’ami d’Anacréon de

Téos, fut mis à mort par le gouverneur
perse. Il fallait qu’elle surpassât en ma-
gnificence toutes les autres villes d’Io-
nie, de Lydie et de Phrygie, puisque le
satrape lui avait donne la préférence.
Réunie au royaume de Pergame, après
la chute d’Antiochus, elle reçut quel-
ques embellissements de la "part des
princes Altale. Tibère étendit son droit
d’asile; et les empereurs Nerva, Ha-
drien et Trajan firent faire des construc-
tions dont les ruines subsistent encore.
Dans les temps chrétiens , Magnésie fut
épiscopale, comme nous le voyons d’a-
près le Synecdème d’Hiéroclès.
L’édifice était orienté de l’est à l’ouest.
Le temple proprement dit, ou naos,
était entouré d’une place (area) et d’un
portique lstoa), qui formait l’enceinte
sacrée. Ce portique était lui-même en-
touré d’une autre enceinte, qu’on ap-
pelait le Téménos ; c’est la disposition
générale de tous les grands temples de
l’antiquité. L’enceinte du Téménos est
jonchée de débris de marbre sculptés,
de corniches provenant du portique
d’enceinte.
Le sol du temple proprement dit est
également couvert de décombres, pro-
venant de la chute des fûts de colonnes.
C’est sous cette première masse de dé-
bris qu’il fallut chercher les frises tom-
bées et englouties dans un sol argileux
et tendre, qui a préservé les sculptures
d’une rupture complète.
Les colonnes du pronaos sont tom-
bées dans la direction du sud-est. On
voit, en fouillant un peu la terre, que
tous les morceaux d’architrave cor-
respondent parfaitement à la place qu’ils
devaient occuper quand l’édifice était
debout. Les chapiteaux sont encore assez
nombreux à la surface du sol.
La largeur de l’édifice est d’environ
trente mètres ; sa longueur de soixante,
en comprenant les emmarchements qui
doivent exister ; ce qui donne pour la
surface du temple à déblayer 900 mè-
tres.
ROUTE DE SCALA-NOVA A MAGNÉSIE
DU MEANDRE; INEK-BAZAR.
Lorsque nous fîmes l’expédition de
Magnésie, en 1842, nous reçûmes desfir-
mans pour faciliter notre voyage. Nous
 
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