Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0360

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
350

L’UNIVERS,

aujourd’hui près du village de Gumuch.
Il y a des sources chaudes, près des-
quelles existent encore des ruines d’un
édifice romain. Les habitants viennent
de fort loin y prendre des bains. Ces
sources n’étant plus entretenues s’é-
panchent dans la plaine, et forment la
majeure partie des marécages qui la
rendent si malsaine. Autrefois les eaux
étaient portées à Magnésie par un
aqueduc qu-e l’on observe encore dans
un parcours assez étendu. Il est couvert
d’épaisses couches de stalactites ; et
comme la source n’est pas fort élevée
au-dessus du niveau de la plaine, cet
aqueduc forme un canal de deux mètres
environ de hauteur. Cet endroit reçut
sans doute le nom de Leucophrys à
cause des rochers blanchâtres qui cou-
ronnent les crêtes du Pactyas, et qui
sont de calcaire crayeux. Le surnom de
la divinité qu’on y adorait est un sur-
nom local, auquel il ne faut pas cher-
cher d’autre signification. Nous voyons
dans la même contrée Apollon Clarien,
— Diane Éphésienne, — Diane Pergée,
tous surnoms qui désignent des dieux
topiques.
En parlant du bourg de Leucophrys,
Xénophon ne fait aucune mention du
nom de Magnésie. Cette ville existait
pourtant alors, car sa fondation remonte
à une antiquité bien plus reculée. Elle
dut sa création à une colonie de Ma-
gnésiens des environs de Dotium en
Thessalie (1), et arriva bientôt à un cer-
tain degré de puissance qui lui permit
d’entrer en lutte avec Éphèse elle-même.
Mais à l’époque de l’invasion des Trères
en Lydie elle fut prise et presque en-
tièrement détruite. C'est à l’époque de
son rétablissement qu’elle fut transpor-
tée au lieu où nous la voyons aujour-
d’hui. Elle fut repeuplée par les Milé-
siens et par quelques habitants d’Éphèse.
Aujourd’hui les ruines couvrent une
étendue de terrain considérable, depuis
les bains chauds jusqu’au delà du mont
Thorax; la situation de cette ville peut
Diane, qui est eu grande vénération, et par
un étang de plus d’un stade, dont le fond est
sablonneux, l’eau vive, bonne à boire, et
chaude. (Xénophon, Hellenica, liv. III, ch. 2,
p. 241, Gail.)
(1) Strabon, liv, XIV, page 647.

être comparée a celle d’Éphèse. Toute
la crête du mont Thorax est couronnée
par une muraille en pierres de taille,
ouvrage des rois grecs ; elle est défendue
de distance en distance par des tours
carrées. Les murailles descendent en-
suite dans la plaine , et vont rejoindre
le lit du Léthéus, où on les retrouve
encore presque intactes. Les piles, cons-
truites en pierres de grand appareil,
que l’on retrouve dans le lit du fleuve;
donnent a penser qu’à une certaine
époque il a été en partie renfermé dans
l’enceinte. Du côté des eaux chaudes on
voit un stade entièrement conservé.
Tous les gradins sont encore en place,
et l’on observe quelques piédestaux qui
ont supporté des statues.
Le versant du mont Thorax était taillé
enterrasses formant plusieurs étages,
sur lesquels s’élevaient divers monu-
ments. Le Gymnase est dans la plaine.
C’est un vaste édifice, entièrement con-
servé, mais qui a tous les caractères de
1 âge romain. Il se compose d’une grande
salle, entourée d’autres salles, plus pe-
tites et disposées comme au gymnase
d’Alexandrin Troas.
Le temple s’élevait au milieu d’une
enceinte de muraille, encore parfaite-
ment conservée, et située dans la partie
la plus basse de la ville.
Les colonnes de chacune des faces
étaient tombées, en conservant leur dis-
tance respective. L’entablement formait
au milieu des joncs (car les marais ont
envahi l’aréa) une ligne de biocs de
marbre très-réguliere. Sur les façades,
les frontons tombés sans ordre formaient
deux monceaux de décombres. Enfin,
les pierres de la cella s’élevaient au
centre.
Le pourtour de l’édifice était couvert
de débris de toutes espèces : chapiteaux,
statues brisées, colonnes d’un module
différent de celui du temple, et enfin,
du côté de l’ouest, un massif séparé,
qui paraissait avoir appartenu à un édi-
fice distinct.
La petite mosquée est bâtie sur les
ruines d’un autre édifice, et dans l’an-
gle sud-ouest de l’enceinte est une
grande salle divisée en travées par des
arcs décorés par des revêtements de
marbre. C’était peut-être la Gérousia.
Les différents morceaux de rentable-
 
Annotationen