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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0361

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ASIE MINEURE.

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ment étaient reliés ensemble par des
ancres de fer scellées e-n plomb. Une
barre de fer entrait dans le chapiteau et
l’architrave; des tenons étaient scellés
dans chaque pierre de la frise, et les
corniches étaient reliées de même. J’ai
rapporté au musée du Louvre plus de
cent kilogrammes de fer et de plomb
tirés des ruines du temple. C’est ce sys-
tème d’armature qui empêcha l’enta-
blement de se disjoindre lorsque l’édi-
fice tomba, renversé par le tremblement
de terre; mais nous eûmes une peine
infinie pour tirer les morceaux à mesure
qu’ils se présentaient.
Il résulte de cet état de l’édifice, que
toutes les parties de l’entablement étaient
contemporaines de la fondation , et que
nulle pierre n’a pu être placée après
coup comme restauration. Chacune des
pierres porte, comme repère, une lettre
gravee sur le lit supérieur. La série
commence à l’angle S.-E. par la lettre
A. Nous nous sommes assuré qu’aucune
des pierres de la frise n’a été dérangée ;
de forts crampons de fer, scellés en
plomb, tenaient le chapiteau à l’archi-
trave et toutes les pièces de l’archi-
trave entre elles. La présence du fer
dans un pareil édifice pourrait donner
quelques doutes sur l’âge de sa cons-
truction; mais au Parthénon d’Athènes
les différentes pierres étaient également
reliées en fer. On trouve des traces de
scellement de fer dans des tambours
de colonnes qui n’avaient jamais été dé-
placés.
Presque toutes les bases, qui sont de
style attique, restaient à leurs places
respectives; elles sont composées d’un
seul bloc de marbre, et le tore est orné
d’un rang de feuilles ou de rais-de-
cœur. Ces ornements varient sur chaque
base.
Les fûts sont cannelés, la colonne
composée de trois à quatre blocs de
marbre. Les chapiteaux sont ioniques,
et du galbe le plus parfait ; les ornements
des coussinets sont variés sur les divers
chapiteaux.
La façade du temple était composée
de huit colonnes, dont les entre-colon-
nements n’étaient pas égaux, mais étaient
espacés dans des rapports qui s’accor-
daient parfaitement avec les proportions
de la largeur de la cella ; c’est ce que

Strabon entend par le mot Eurythmia.
Les colonnes extrêmes 1 et 8 s’ajustent
avec les colonnes du portique latéral ;
l’entre-colonnement était de 2 mètres ;
celles qui suivent, 2 et 7, sont placées
dans l’axe du ptéroma; les deux au-
tres, 3 et 6, sont dans l’alignement des
antes ; et enfin les deux colonnes du
milieu, 4 et 5, s’alignent avec les deux
colonnes qui étaient placées entre les
antes. Cet entre-colonnement était plus
large que tous lesautres, il était de 2ra25.
Les deux frontons étaient tombés
sans se disloquer. Nous n’avons pas
trouvé de bas-reliefs dans celui de la
façade. Celui du posticum offrait une
particularité qui se rencontre rarement
dans les temples antiques : il avait dans
le milieu une fenêtre, dont le pourtour
était décoré d’un bandeau architravé;
elle était destinée à donner de l’air dans
les combles. Cela prouve, à mon avis,
que le temple n’était pas hypèthre, car
les combles, dans ce cas eussent pris
leur jour sur la cour intérieure.
Dans l’alignement du temple et du
côté du posticum, on voit un massif de
maçonnerie de marbre, qui est trop
ruiné pour qu’on puisse en reconnaître
l’ordonnance. Les eaux des marais sont
plus profondes en ce lieu que partout
ailleurs. Nous y opérâmes cependant
quelques fouilles , qui mirent à décou-
vert une jambe d’une figure plus grande
que nature, en bas-relief: elle avait ap-
partenu à un homme nu. On découvrit
égalementlepied d’une statue de femme,
chaussé d’un cothurne, et différents
débris de torses de marbre. Ce petit
édifice était carré. Les inscriptions en
l’honneur de Nerva et de Marc-Aurèle
et une inscription impériale que je n’ai
pu lire prouvent que cet édifice était
élevé enl’honneur de quelque empereur ;
les autres inscriptions que j’ai copiées
dans les différentes parties de l’enceinte
sont toutes de consuls ou de pontifes.
Dans les fouilles qu’on a faitesà Athènes
autour du Parthénon, on a trouvé,
dans l’axe de l’édifice du côté de l’est,
les débris d’un petit temple circulaire ,
avec une inscription en l’honneur d’un
César. Ce temple occupe précisément la
même place que le massif de maçon-
nerie qui est dans le Téménos de Ma-
gnésie.
 
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