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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0362

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L’UNIVERS.

352
L’inscription suivante est gravée sur
un piédestal en forme d’autel, à droite,
c’est-à-dire à l’angle N.-E. :
A l’empereur Nerva César Auguste, père de
ia patrie, grand pontife, revêtu de la puissance
tribunilienne, consul pour la troisième fois, le
sénat philosébaste et le peuple ont élevé ( cette
statue ),
Par les soins de Titus Flavius Démocharès,
fils de Cyrena Démocharès, grand prêtre et
écrivain du peuple.
L’autre inscription est gravée sur une
stèle semblable; il est évident que les
deux statues des empereurs faisaient
face au frontispice du temple.
A l’empereur César, maître de la terre et
de la mer, Marc Aurèle Autonin, pieux, heu-
reux, auguste, Marcus Aureiius Stratonicus,
et Siticion Hiérociès, et Marcus Aureiius
Opheiilus et Aureiius. (Daph) itas, grands prê-
tres et écrivains, ont élevé (cette statue), Cris-
pus étant logiste et asiarque.
Une inscription des plus importantes,
au point de vue de l’étude de l’édifice,
se trouve gravée sur un fragment d’au-
tel; elle est malheureusement incom-
plète ; mais elle prouve d’une manière
incontestable que ce monument est
bien réellement le temple de Diane
Leucophryne, bâti par Hermogène.
Sousla stéphanophorie d'Hécatodore, Aphro-
dise.... fille de Démocharès, était devenue
prêtresse de Diane Leucophryne...
Une autre inscription, sur laquelle se
trouve inscrit le nom de Diane Leuco-
phryne, a été rapportée par la Com-
mission, et est déposée dans les galeries
du Louvre.
A la bonne Fortune... était devenue prêtresse
de Diane Leucophryne...
Ces deux stèles étaient placées devant
l’entrée du temple.
Le sujet de ces sculptures représente
le combat des Athéniens contre les
Amazones.
L’action commençait au frontispice
du temple, pour se continuer sur les
deux faces latérales et se rejoindre au
posticum. Le morceau central représente
Hercule vêtu de sa peau de lion et
combattant contre deux femmes guer-
rières: la mêlée est confuse; les che-
vaux, luttant d’ardeur, prennent part
au combat ; tous les Grecs sont a pied ;

les Amazones sont tantôt à cheval
tantôt à pied : elles ont pour armes la
sagaye, l’arc et l’épée, et portent des
boucliers qui, d’après la disposition de
l’armature intérieure, devaient être de
cuir.
Le caractère le plus saillant de cette
œuvre est Ja composition, qui décèle
un artiste consommé dans son art. Tous
les pleins et les vides sont calculés avec
une savante recherche. Les mouvements
des figures sont justes et vivement ac-
centués ; toute la partie sud est exécutée
avec un nerfet une habileté qui n’a point
d’égale dans les monuments de l’art
romani. L’anatomie de chaque figure est
exacte, et il y a certains ajustements
de guerriers grecs qui ne seraient pas
déplacés dans une figure destinée à être
isolée. Cependant il ne faut pas oublier
que cet ensemble comprenait plus de
quatre cents sujets; il n’est donc pas
étonnant que , vus à terre, examinés de
près l’un après l’autre, on trouve dans
quelques parties des négligences de des-
sin qui paraissent étrangères à l’école
grecque. Il faut convenir que la connais-
sance de la sculpture monumentale des
édifices grecs d’Asie en est à son début.
Tous ceux qui ont pu comparer la frise
de Magnésie du Méandre avec celle de
Phigalie ont été d’accord pour y re-
connaître. une grande analogie dans la
composition et dans l’exécution ; celle
de Magnésie est à plus haut relief, car
il y a des figures qui se détachent com-
plètement du fond ; et bonne peut nier
nue certaines d’entre elles sont traitées
avec entente de la sculpture monumen-
tale , qui les place au premier rang
parmi les œuvres d’art de ce genre.
Nous devons cependant signaler dans
certaines parties une faiblesse d’exécu-
tion qui déparerait un semblable édi-
fice , si elles étaient placées près de
l’œil du spectateur. Il y a des figures
dont l’incorrection dénote une main
peu exercée: mais vouloir s’attacher à
de tels détails pour juger l’ensemble
d’un édifice qui passait pour un des plus
remarquables de l’Asie, c’est faire des-
cendre le grand art de l’architecture au
niveau des figurines de cabinet. Félici-
tons-nous qu’un hasard inespéré nous
ait permis de retrouver presque entier
un monument que l’on croyait à tout
 
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