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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0366

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356

L’UNIVERS.

dide, le lieu nommé Glaucé, par le
même historien, etGlaucia par Etienne
de Byzance (1). Il en est de même
de Dromiscus (2) et de Perné : la pre-
mière est sans doute la même que
Drymusa d’Étienne et de Thucy-
dide (3). Au nombre des villes inconnues
de ces parages il faut nommer Thébæ
qu’Étienne de Byzance place au voisi-
nage de Milet.
Au nord du Méandre était l’ile de
Ladé, célèbre par sa bataille navale, et
le cap Trogilium dépendant >du Mycale,
à la pointe duquel étaient trois îles,
Trogilis, Pison et Argennum.
CHAPITRE XLVII.
VILLES DE LA PRESQU’ILE ERYTHREE.
COLOPHON. — CLAROS. — LÉBÉDUS.
Colophon, ville ionienne, dont les
ruines ont presque entièrement disparu,
tirait sa plus grande célébrité du voi-
sinage du temple et du bois sacré d’A-
pollon Clarius. L’antiquité de ce centre
religieux devance les premiers temps
de la civilisation hellénique. Il était
déjà célèbre parmi les Grecs au temps
delà guerre de Troie; le culte d’Apollon,
pratiqué dans toute cette contrée, se
rattache à l’ancienne alliance entre les
Lyciens et les Troyens ; de là il s’est
répandu dans tout le monde grec en
passant par les îles. Nous voyons trois
contrées d’Asie où le culte d’Apollon
est pour ainsi dire indigène : sur les
côtes de la mer Égée, dans l’île de Crête
et dans la Lycie. C’est une preuve de
plus que ces peuples avaient une ori-
gine commune; et l’on peut en inférer
que le culte d’Apollon a pris naissance
en Crète et est passé sur le continent
avec les premiers colons crétois. Là il
fut associé au culte d’Artémis, qui avait
été apporté des contrées d’Orient par
les Amazones. C’est ainsi que ces deux
divinités se sont partagé l’adoration
des peuples de la presqu’île. Cette va-
riété de traditions sur la naissance d’A-
pollon prouve que les Grecs ignoraient
dans quel pays cette fiction avait pris
(1) Et.Byz., voc. Glaucia.
(2) Pline, liv. V, 3i.
(3) Et. Byz„ voc. Drymusa.

naissance; ils le font naître à Délos ou
à Ortygie, près d’Éphese. Latone de-
venue mère va laver ses enfants dans
le fleuve Xanthus, qui coule en Lycie,
chez les peuples qui s’appelaient alors
Termiles. Latone dédia ce fleuve à
Apollon et donna à la contrée le nom
de Lycie à cause des loups qui l’infes-
taient. Le loup devint le symbole d’A-
pollon comme emblème de la nature
productive, et l’arc du dieu avait le re-
doutable privilège d’envoyer aux mortels
les maladies pestilentielles, attribuées
par les premiers peuples à la force
expansive du soleil.
Apollon est surtout regardé comme
le dieu qui répand les oracles: c’est la
cause de l’extrême popularité de son
culte et des innombrables sanctuaires
que fondèrent ses sectateurs dès la plus
haute antiquité.
Pausanias, en parlant de l’origine de
Claros , confirme que ce sanctuaire fut
créé par les Crétois, et antérieurement
ce pays était occupé par les Cariens.
L’oracle de Delphes ayant décidé que
les prisonniers thébains devaient être
embarqués pour aller chercher de nou-
velles terres, ces derniers vinrent
aborder à Claros; les Crétois voyant
arriver ces étrangers, les arrêtent et
les mènent à Rhacius, chefde la colonie,
qui les accueille et les associe aux
colons crétois.
Rhacius épousa Manto, fille de Ti-
résias ; il fut père de Mopsus, qui chassa
les Cariens de la côte d’Ionie. A peine
les Grecs furent-ils débarqués sur la
côte d’Asie, que l’oracle de Claros fut
pour eux le but de pèlerinages religieux;
le devin Calchas s’y rendit à pied avec
Amphiloque pour lutter de science avec
Mopsus (1); les traditions helléniques
varient singulièrement sur l’histoire de
ce dernier. Quelques poètes placent en
Cilicie toutes ses aventures avec Cal-
chas; le poète Callinus (2) dit que
Calchas finit sa vie à Claros, et que ses
compagnons s’en allèrent avec Mopsus
s’établir dans la Pamphylie. Sophocle
attribue à Mopsus la fondation de
Mallus en Cilicie, et dit qu’on voyait
près de cette ville le tombeau de ce
(1) Strabon, liv. XIV, 642.
(2) Strab., XIV, 668.
 
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