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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0370

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360

L’UNIVERS.

Au sud du temple est l’emplacement
d’un théâtre dépouillé de ses sièges, et
de nombreux débris d’autres monu-
ments.
GROTTE DE MOPSUS.
Sur la rive droite de l’Halésus, et dans
le voisinage immédiat de la mer, s’élève
un haut rocher, à la base duquel est
une grotte qui est, sans aucun doute, la
grotte du devin Mopsus. Elle est assez
spacieuse pour être habitée par sept ou
huit personnes; dans l’angle du côté de
la mer, on voit une masse énorme de
stalactites formée par la source qui a
coulé pendant des siècles, et qui est
aujourd’hui tarie. Au fond de la grotte
est un escalier naturel qui mène dans
la partie supérieure ; la nous avons
trouvé avec étonnement un autel rusti-
que, et un caloyer qui nous offrit de
dire des prières pour notre heureux
voyage. Un jeune enfant grec assista
le caloyer dans ses prières, en brûlant
force encens sur l’autel.
Tout est solitaire aux environs de
Claros, la foule des visiteurs ne vient
plus apporter d’offrandes au dieu du
jour; mais quelques pêcheurs grecs,
qui cumulent quelquefois avec la pro-
fession de pirate, viennent de temps en
temps mouiller sur cette plage, et le ca-
loyer de l’antre de Mopsus, tout en leur
offrant tes ressources de son ministère,
peut leur donner aussi des nouvelles
des choses terrestres. Il y a des aghas si
ridicules !
La fumée de notre cuisine avait attiré
quelques bateaux de Samiens, qui sont
connus pour les plus hardis détrousseurs
de caravanes que puisse offrir cette
côte ; aussi n’étions-nous pas très-ras-
surés sur notre séjour dans un lieu désert
et loin de toute habitation. Le lende-
main, au moment de notre départ, le
caloyer fit encore un sacrifice, auquel
assistèrent les Samiens. L’enfant qui
remplissait les fonctions de thuriféraire
encensa Méhémet, les pirates, les voya-
geurs, et nous dîmes adieu à Mopsus
et au divin Apollon, après avoir tou-
tefois rendu une dernière visite aux
ruines de son temple.

CHAPITRE L.
RUINES DE LÉBÉDUS.
Les ruines de Lébédus étaient à cent
vingt stades à l’ouest de Colophon, et
à égale distance de Téos. L’emplacement
de Lébédus comme nous l’avons dit
plus haut, est facile à retrouver, puis-
qu’il est signalé par la présence d’une
source thermale. En quittant la vallée
de Zillé, on suit le bord de la mer à une
distance d’un kilomètre, on arrive au
lit d’une rivière qui est sans doute celle
de Mahaladji, et sur la rive gauche est
une source chaude dont les vapeurs
s’élèvent dans les airs. Ces eaux sont
connues dans le pays sous le nom de
Ilidja, qui est commun à toutes les eaux
thermales. La source forme un petit
ruisseau qui va se jeter dans la rivière
voisine. Deux salles rustiques, bâties
avec de l’argile, ont remplacé les an-
ciens thermes, qui réunissaient un si
grand concours de visiteurs. Ces ther-
mes ont cependant laissé quelques ves-
tiges, mais ce ne sont que des pans de
murailles informes. Lébédus paraît avoir
occupé la presqu’île qui forme l’angle
oriental de cette baie. On y remarque
plusieurs murailles antiques , et le sol
est couvert de débris d’édifices. Ces
ruines, comme celles de Claros, sont
complètement désertes, a peine ont-elles
un nom dans le pays.
En continuant la route vers l’ouest
on arrive au cap Hypsili, où se trouve
le petit bourg de Hypsili hissar, dernier
refuge de Djounéïd (Poy. p. 245).
Ce promontoire s’appelait autrefois
Myonnésus ; il appartenait aux Téiens.
La description qu’en a faite Tite-Live
(liv. xxxvii, 27) suffirait pour le faire
reconnaître; il le dépeint comme un
cap avancé entre Téos et Samos, for-
mant une montagne conique , qui n’est
accessible, du côté de la terre, que par
un isthme étroit. Du côté de la mer ce
sont des rochers inaccessibles et cons-
tamment battus par les vagues. Myon-
nèse est célèbre par le combat naval
qui eut lieu dans ces parages entre la
flotte du roi Antiochus et celle des Ro-
mains ( 190 ans avant notre ère), et
dans lequel Antiochus fut vaincu.
 
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