Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0373

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ASIE MINEURE.

363

voit les vestiges, et qui datent du qua-
trième siècle avant notre ère. C’est aussi
pendant cette période que se construi-
sirent les temples dont on voit aujour-
d’hui les ruines : Hermogène allait ou-
vrir une ère nouvelle pour l’architecture
ionienne, les arts et la poésie s’unis-
saient pour faire de Téos la ville la plus
distinguée de l’Ionie.
Dans la guerre contre Antiochus les
Téïens rendirent à la flotte romaine un
éminent service et la sauvèrent pour
ainsi dire d’une destruction complète.
Régulus, le préteur, qui commandait
avec quatre-vingts vaisseaux dans ces
mers,ayant appris que la ville avait fourni
des provisions à la flotte royale et avait
promis de fournir cinq mille amphores
de vin pour son usage, fit voile pour
Téos, et vint mouiller avec toute sa flotte
dans le port qui est derrière la ville; il
envoya ensuite des troupes de débarque-
ment avec ordre de ravager tout le ter-
ritoire desTéïens. Les habitants, effrayés
des dommages que leur causaient les
troupes, envoyèrent aux Romains à titre
de suppliants des orateurs le front cou-
vert et vêtus de longues robes. Mais le
préteur refusa de recevoir les députés à
moins que les citoyens ne consentissent
à donner aux Romains le même secours
qu’aux ennemis.
Pendant que les magistrats délibé-
raient avec le peuple, Polixénidas,
amiral de la flotte royale, ayant fait
voile de Colophon avec quatre-vingt-
neuf navires, et ayant été informé des
propositions du préteur et de la position
que sa flotte occupait dans le port,
conçut l’espérance de réduire la flotte
romaine, comme il venait de faire pour
la flotte rhodienne à l’entrée du port
Pan rme à Samos. L’entrée du port de
Téos tait si étroite que deux vaisseaux
pouvait^ à peine y passer de front. Son
but étan de s’établir dans le détroit
pendat la nuit, et avec dix vaisseaux de
s’assirer le promontoire pour inter-
dire lsortie aux navires, et avec des trou-
pes di débarquement, d’attaquer l’en-
nemi jr terre et par mer ; ce plan eut
réussi les Téïens, conformément à la
deman» du préteur, n’eussent consenti
à embauer les vivres et n’eussent fait
venir flotte dans le port qui est en
avant dea ville et qui était plus com-

mode pour embarquer les denrées Le
camp d’Antiochus était sur le continent,
et un Rhodien avait fait voir le danger
que présentait le mouillage de la flotte.
Dès qu’on fut arrivé dans l’autre port,
soldats et matelots quittèrent leurs na-
vires pour embarquer les provisions ,
lorsqu’un paysan informa le préteur que
la flotte de Polyxénidas était en vue.
On sonna sans retard le retour à-bord;
la confusion fut extrême, chaque vais-
seau faisant force de rames pour sortir
du port; la flotte romaine finit par ga-
gner le large et put échapper à un im-
mense danger.
Après la défaite d’Antiochus, Téos
avec toute l’Ionie passa sous le pou-
voir des rois de Pergame, et sous l’em-
pire romain ; elle lit partie de la Pro-
vince d’Asie. Lorsque le christianisme
se répandit en Asie, les habitants de
Téos furent des premiers à se convertir,
et du temps de Polycarpe, évêque et
martyre à Smyrne , Daphnus était déjà
évêque de Téos. Selon les notices ecclé-
siastiques, on compte cinq évêques de
Téos jusqu’au temps de Romain Argvre;
ce sont : Maxime, Gennadius, Cyrille, et
Sisinnius, qui fut évêque de Téos pen-
dant vingt-quatre ans (l).
D’après l’état des ruines de cette ville,
on peut être certain que presque tous les
monuments antiques ontétérenversés par
un tremblement de terre; ils forment
des monceaux de décombres accumulés :
ce n’est pas ainsi que les édifices se dé-
truisent sous l’action lente des siècles.
CHAPITRE LUI.
RUINES DE TÉOS — SIGADJIK. —
SEVRI HISSAR.
Téos était située sur la côte sud de la
presqu’île Érythrée, dans la partie la
plus étroite entre le golfe de Smyrne
et la merde Samos. La ville était elle-
même bâtie sur un isthme formé d’une
part par la baie de Sigadjik à l’ouest,
et d’autre part par un golfe aujourd’hui
presque comblé qu’on appelait golfe de
Téos, à l’est de la ville : ce sont ces deux
ports qui faisaient la puissance maritime
(i) Lequien, Orient c/ir., t. III.
 
Annotationen