Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0376

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L’UNIVERS.

366
Les grandes carrières d’où ont été
extraits les marbres de Téos sont dans
le voisinage de Sevri hissar, elles four-
nissent une roche grisâtre et cristalline
qui appartient à la formation calcaire
de la presqu’île Erythrée.
CHAPITRE LIV.
LA PRESQU’ILE ERYTHRÉE.
La côte qui s’étend de l’est à l’ouest
depuis Téos jusqu’au cap Blanc est décou-
pée par un certain nombre de petites
baies peu connues même de nos jours,
dans lesquelles les colons grecs s’étaient
bâtis des places fortes : de ce nombre
était Eræ, qui appartenait aux Téiens ;
vient ensuite le territoire des Chalcidiens,
qui fut d’abord sous la dépendance des
Téiens, passa ensuite sous la domination
de la ville d’Érythræ, et la troisième
tribu des Érythréens prit le nom de
Chalcitis (l).Le cap le plus avancé vers
l’île de Chio est dominé par une mon-
tagne peu élevée qui se rattache à la
chaîne du mont Mimas. La montagne
s’appelait Corycus et le cap Argennum,
Strabon estime à soixante stades la lar-
geur du détroit entre ce cap et l’île de
Chio.
A partir de ce point la côte de la
presqu’île Erythrée tourne droit au
nord et forme deux golfes bien abrités,
le premier, le golfe de Tchechmé, le se-
cond, le golfe d’Érythræ.
L’intérieur de la presqu’île est mon-
tagneux et inculte, plusieurs villages de
bergers sont bâtis dans les gorges, et
passaient autrefois pour être des repaires
de pirates. La montagne dans laquelle
ils se retiraient portait le nom de Co-
rycus, et les pirates avaient le nom de
Corycéens ; ce sont eux qui ont inventé
ce moyen, si souvent employé depuis
par les corsaires, d’envoyer des affidés
qui prenaient des renseignements dans
les ports de mer, s’engageaient avec les
marchands et renseignaient les corsai-
res sur la route que devait suivre le na-
vire.
Le mont Corycus s’étendait depuis le
Mimas au sud-ouest de Clazomène jus-
qu’à la pointe occidentale et formait la

côte sud de la presqu’île. Il se terminait
au promontoire Corycéon, aujourd’hui
le cap Blanc à l’entrée du canal de Chio ;
le port de Casyste était au nord de ce
cap sur la côte occidentale de la pres-
qu’île: Tite-Live(l) le nomme Corycus
Portus.
Comme entre Érythræ et le cap
Corycus il n’y a que le port et la rade
de Tchechmé, on doit en conclure que
le port Corycus ou Casyste était à
Tchechmé.
ÉRYTHRÆ.
La population primitive d’Érythræ
se composait de plusieurs fractions des
divers peuples qui habitaient le sud de
l’Asie Mineure ; ils se joignirent aux
Crétois qui, sous la conduite du fils de
Rhadamante, vinrent coloniser cette
partie de la presqu’île. On comptait dans
ce nombre : des Lyciens , peuple d’ori-
gine crétoise; des Cariens, anciens alliés
du roiMinos; des Pamphyliens, d’ori-
gine grecque, mais qui après la guerre
de Troie avaient longtemps erré avec
Calchas, enfin d’un contingent d’habi-
tants venus de chaque ville d’Ionie sous
la conduite de Cnopus.
Cette réunion, hétérogène en appa-
rence , ne tarda pas à former un corps
de nation, qui s’établit promptement
dans la contrée. 11 est a remarquer qu’au
milieu d’éléments disparates on ne voit
jamais se mêler de peuple d’origine
araméenne ; les Phéniciens, pourtant si
voisins de la Crète, ne participent en
rien à la fondation des colonies, dont la
population était de race indo-germani-
que.
Il est à croire cependant qu’à cette
époque les fondateurs d’Érythræ étaient
en relations pacifiques avec les peuples
de la Phénicie, puisqu’ils adoptèrent le
culte d’Hercule, divinité qui leur fut
envoyée de Tyr et qu’ils disputèrent
aux habitantsde Chio. Selon la tradition,
conservée par Pausanias , la statue
d’Hercule était placée sur un radeau qui
fut apportée par mer de Tyr en Phéni-
cie. Quand le radeau fut entré dans la
mer Ionienne, il s’arrêta au cap Messat \
Les efforts des habitants pour le tirer à

(i) Pausanias, liv. VII, 4.

(i)Tite-Liv.,XXXVI, 44-
 
Annotationen