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Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0379

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ASIE MINEURE.

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de tous côtés par un soubassement de
construction archaïque, partie en assi-
ses réglées, partie en blocs à joints irré-
guliers. On arrive sur cette terrasse par
un cboulement du côté de l’est, où il y
avait peut-être un escalier.
La surface de l’esplanade est cou-
verte de décombres, au milieu desquels
on reconnaît les traces d’un édifice
carré et un morceau de frise dorique,
des tambours de colonnes cannelées à
la grecque; on voit qu’on est sur l’em-
placement d’un temple, mais il ne sub-
siste pas assez de documents pour le
restituer comme celui d’Assos.
Tout porte à croire que sur cette ter-
rasse s’élevait le temple d’Hercule cité
par Pausanias. On ne peut que soup-
çonner à quel ordre il appartenait, puis-
que l’architecture ionienne ne date que
d’Hermogène, et qu’avant cet architecte
tous les temples d’Ionie étaient d’ordre
dorique. On peut en inférer, vu la haute
antiquité à laquelle Pausanias fait re-
monter l’arrivée de la statue d’Hercule,
que le temple était d’ordre dorique;
enfin une dernière considération , c’est
que le seul temple d’Hercule, connu de
nos jours, celui de Cori en Italie, est
d’ordre dorique.
Nous n’avons observé aucun, empla-
cement qui pût, avec quelque apparence
de probabilité, être attribué au temple
de Minerve Poliade. Les temples de
cette divinité étaient ordinairement
élevés dans la citadelle même des villes
comme à Athènes et à Pergame, or
nous avons vu que l’acropole d’Erythræ
avait été presque entièrement rebâtie
par les Byzantins : le temple aura été
rasé à cette époque.
Le théâtre était établi sur le flanc
nord du rocher de l’acropole; il pré-
sente peu d’intérêt au point de vue de
l’art; les détails les plus importants,
c’est-à-dire le proscenium et la décora-
tion extérieure, ont presque entièrement
disparu. Quelques gradins sont encore
en place, mais la plus grande partie
qui pouvait servir comme pierres de
taille a été enlevée ; le château qui do-
mine la colline en a absorbé une grande
partie.
Les fouilles faites à Erythræ mettaient
à découvert un certain nombre d’ins-
criptions, et peu de morceaux de sculp-
24e Livraison. (Asie Mineure.)

tures propres a être placés dans les
musées. Mais l’étude de ces ruines faite
au point de vue architectonique serait
intéressante, attendu qu’elles surpassent
en antiquité celles de toutes les autres
villes de l’Ionie.
La presqu’île Érythrée se termine au
nord par le cap Mêlas aujourd’hui le
eap Kara bournou, cap noir, ainsi
nommé à cause de la couleur noire
des laves qui entourent la base. Au
nord de la rade d’Érythræ les na-
vires trouvent encore un refuge dans
une crique appelée aujourd’hui Egri
Liman, le port oblique, bon mouillage
mais qui manque de fond, c’est l’an-
cien Portus Phœnicus. Le cap Mêlas est
formé par une montagne abrupte et ro-
cheuse ; quelques villages modernes sont
dispersés autour de sa base, mais il ne
reste dans cette région aucun vestige
d’antiquité.
CHAPITRE LVI.
GOLFE DE SMYRNE.
Après avoir parcouru l’Ionie nous
rentrons dans le golfe de Smyrne en lon-
geant la côte méridionale ; la base du
mont Mimas est marquée par une pro-
fonde échancrure appelée par les marins
baie de Karagatch, parce que les navires
peuvent se mettre à l’abri du vent du
nord appelé Karagatch. Les cartes le
désignent sous le nom de golfe de Ghul-
baghthé, jardin des roses, à cause d’un
petit village du même nom.
Vient ensuite le golfe de Vourla, au-
dessus duquel est bâtie la petite ville de
Vourla, qu’on est porté à identifier avec
la première Clazomène; on n’y trouve
aucun vestige d’antiquité; le pays d’alen-
tour et très-montagneux : les Grecsycul-
tivent la vigne avec succès.
Devant la baie de Vourla est situé le
petit archipel connu des marins sous le
nom d’Hes d’Ourlac : c’est le meilleur
mouillage du golfe, et les flottes euro-
péennes ont l’habitude d’y stationner en
hiver : il y a une source abondante
qui fournit une eau excellente.

. il.

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