Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0380

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
370

L’UNIVERS.

CLAZOMÈNE.
Une petite île déserte reliée au con-
tinent par un isthme sablonneux, c’est
tout ce qui reste de l’ancienne Clazo-
mène. De toutes les tribus d’Ionie, il n’y
en eut pas de plus voyageuse. Quand
les Clazoméniens arrivèrent en Asie la
grande migration ionienne s’était déjà
effectuée ; ils se dirigèrent vers le nord
de l’Æolide et bâtirent auprès du mont
Ida une ville qu’ils abandonnèrent pour
se rapprocher des Colophoniens, aux-
quels ils avaient demande un chef. Étant
arrivés dans la presqu’île Érythrée iis
fondèrent Scyppium sur le versant sud
de la presqu’île.
Mécontents de ce territoire ils s’avan-
cèrent au nord-est et s’établirent à Chy-
trium, plus tard ils fondèrent Clazo-
mène dans la terre ferme, et s’y main-
tinrent jusqu’à l’arrivée des Perses.
Ils se défendirent vaillamment contre
Alyatte, roi de Lydie, et lui firent éprou-
ver des pertes sensibles (1); la paix se
fit cependant et pendant tout le règne
des Mermuades, cette petite république
put développer son activité commerciale.
Elle était restée en relation avec le con-
tinent de la Grèce et avait à Delphes
son trésor particulier. Crésus avait en-
voyé au temple d’Apollon des cratères
d’or et d’autres en argent, ouvrages
précieux et célèbres; après l’incendie de
Delphes ils furent déposés dans le trésor
des Clazoméniens, où on les voyait
encore du temps d’Hérodote : le cra-
tère d’argent pouvait contenir dix am-
phores, plus de cent cinquante litres. La
ville de Clazomène était alors arrivée à
un certain degré de prospérité; elle fai-
sait partie de la confédération, et ses
navires sillonnaient les mers depuis le
Pont-Euxin jusqu’à l’Égypte.
A la chute des rois de Lydie, lesClazo-
mèniens, pour se mettre à l’abri des at-
taques des Perses, se retirèrent dans un
îlot voisin du continent. Alexandre joi-
gnit cetteîle à la terre ferme par une jetée
que l’on retrouve encore; c’est cette
indication qui a guidé les premiers ex-
plorateurs qui ont détermine le site de
Clazomène. La jetée a environ quatre
(i) Hérodote, liv. 1er, 16.

cents mètres de longueur : elle est sou-
tenue du côté de l’ouest par un mur
antique qui est presque couvert par le
sable. L’île de Clazomène est aujour-
d’hui déserte : il n’y reste aucun vestige
important de ses anciens édifices, et des
fouilles entreprises il y a quelques an-
nées par un des commandants de la sta-
tion française ne produisirent aucun ré-
sultat important : on s’est assuré seule-
ment que le sol de l’île était couvert de
fondations d’édifices.
Clazomène s’associa a la révolte des
Téiens contre Athènes ; mais elle fut
bientôt forcée défaire sa soumission. Elle
prit parti pour les Romains dans la
guerre contre Antiochus , aussi reçut-
elle de la part du sénat le privilège’de
conserver son autonomie : on lui fit en
outre présent de l’île de Drymusa. Au-
guste y fit faire des travaux qui lui
méritèrent le titre de nouveau fonda-
teur.
La situation de Clazomène dans le
voisinage des îles qui offraient aux pi-
rates des repaires si favorables, fut sou-
vent exposée à leurs attaques soudaines ;
les pirates de Cilicie s’en emparèrent
du temps deSylla, etdans le moyen âge
toute cette presqu’île était infestée de
chefs qui mettaient le pays au pillage :
c’est sans doute la cause de la ruine
totale de cette ville. Les musulmans, en
guerre avec les nations maritimes de
l’Europe , ne voulurent pas laisser sub-
sister une place qui pouvait leur servir
de base d’opérations contre Smyrne. Au-
jourd’hui on ne connaît dans cet ar-
chipel que la grande et la petite Ourlac.
Pline nomme huit îles dans le golfe de
Smyrne : il les appelle îles Péristérides.
Mégalé est certainement la grande Our-
lac; les autres, nommées, Carteria,
Elæussa, Alopèce, Pystira,Crommyone-
sos, ne sauraient être identifiées avec
celles qui existent, faute d’indications
suffisantes.
A l’ouest d’Ourlac s’étend une langue
de terre avec un château moderne ap-
pelé le fort Sandjiak : il marque l’an-
cienne limite entre les territoires de
Clazomène et de Téos ; il est dominé par
la montagne à deux sommets connue
sous le nom des Mamelles, au pied de
laquelle sont les bains chauds appelés
bains d’Agamemnon. D’après la tra-
 
Annotationen