Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Texier, Charles
Asie Mineure: description geographique, historique et archeologique des provinces et des villes de la chersonnése d'Asie — Paris, 1862

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10179#0387
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LIVRE VI.

PHRYGIE. — GALATIE.

CHAPITRE PREMIER.
MIGRATIONS PHRYGIENNES.
Il résulte de l’examen des auteurs
qui ont traité de la géographie et de
l’histoire ancienne de l’Asie Mineure,
que le peuple phrygien fut un des pre-
miers de ceux qui vinrent des contrées
environnantes former des établisse-
ments fixes dans la presqu’île; mais,
en examinant sa constitution géologique
et géographique, on voit qu’à une épo-
que relativement récente, à une époque
assez rapprochée des temps historiques,
les phénomènes volcaniques et le tra-
vail des atterrissements rendaient cette
contrée presque inhabitable. Pendant
la longue période des siècles suivants,
les villes de l’Asie Mineure furent expo-
sées aux ravages des tremblements de
terre, et l’on vit les habitants lutter de
patience et de courage contre une na-
ture rebelle qui leur offrait, en échange
de dangers constants, un sol admira-
ble de fécondité, un terrain vierge qui
payait avec usure les travaux de ses
premiers colons. Mais on ne doit pas
s’étonner, malgré son voisinage de l’O-
rient, malgré sa proximité du grand
foyer de population qui s’est épanché
sur les contrées occidentales, de voir
l’Asie Mineure déserte, ou seulement
parcourue par quelques peuplades er-
rantes , pendant que la Thrace et les
rives septentrionales du Pont-Euxin
avaient déjà une surabondance de po-
pulation à verser sur d’autres pays.
C’est donc longtemps après que les
Thraces eurent formé un Etat constitué,
que les Brygès, sous la conduite d’un
chef du nom de Midas, qui demeurait
près du mont Bermius, en Macédoine,
vinrent s’établir dans les provinces cen-
trales de la presqu’île (.1). La plupart
(i) Hérodote, VIII, i38 ; Cf. Athénée, XII,
etXanthns, fragm. v. éd. Millier.

des historiens sont d’accord pour re-
garder les Phrygiens comme étant d’o-
rigine européenne; ils ne diffèrent d’o-
pinion que sur l’époque où eut lieu
cette grande migration. Elle s’effectua ,
pour ainsi dire, en sens contraire du
mouvement des peuples primitifs, qui
étaient venus d’Orient en Occident.
Hérodote est le seul qui laisserait con-
cevoir quelques doutes sur l’origine
européenne des Phrygiens; car dans le
recensement qu’il fait de l’armée de
Xerxès, il dit que ces peuples et les Ar-
méniens étaient armés de la même ma-
nière , ces derniers étant les colons des
premiers (I). Le même historien avait
dit autre part que les Phrygiens étaient
originaires de la Macédoine, où ils ha-
bitaient sous le nom de Brygès, et c’est
en passant en Asie qu’ils prirent le
nom de Phrygès. Il est à remarquer
que les géographes moins anciens qu’Hé-
rodote n’ont pas même discuté sa pre-
mière assertion, mais qu’ils ont, au
contraire, adopté les derniers faits
comme authentiques. Quant à l’époque
où cette migration s’effectua, on a
toutes les preuves possibles qu’elle eut
lieu avant la guerre de Troie. « Les
Phrygiens de Thrace , dit Strabon (2),
après avoir fait prisonnier le prince de
la Troade et du pays voisin, s’établi-
rent en Mysie, dont les habitants al-
lèrent demeurer au delà des sources
du Caïcus. Cette migration des Phry-
giens et des Mysiens dut avoir lieu avant
la guerre de Troie. » Strabon critique
Xanthus de Lydie, pour avoir avancé (3)
que les Phrygiens passèrent en Asie
après la guerre de Troie, et qu’ils
étaient venus de la côte occidentale du
Pont-Euxin, sous la conduite de Sca-
mandrius, qui les avait amenés du pays
des Bérécynthes; ils auraient, suivant
(1) Hérodote, VII, 73.
(2) Liv. XII, p. 572.
(3) Liv. XIV, p. 680.
 
Annotationen